« J’suis chez toi dans 5 mins ! » Je poussais un soupir, je venais à peine de poser les pieds dans ma demeure que je sentis mon portable vibrer dans ma poche. En voyant que c’était Caleb qui m’écrivait un petit sourire s’était étiré sur mon visage, je savais qu’il allait venir me voir c’est souvent le cas quand il m’écrit et généralement il ne prend pas vraiment la peine de me prévenir en avance. Il me restait donc cinq petites minutes pour être un minimum potable pour l’accueillir. J’étais totalement lessivée par ma journée de travail, être interne en chirurgie franchement ce n’est pas de tout repos. Je montais dans ma chambre pour changer de vêtements, me remaquiller un coup et me recoiffer. J’aurais bien pris une bonne douche, mais je n’avais absolument pas le temps. Tant pis et puis je n’étais pas sale non plus ! Je me regardais dans le miroir, vérifiant que tout était à peu près bien et une fois satisfaite je sortis de ma chambre. A peine avais-je franchis la porte que j’entendis quelqu’un frapper à ma porte et rentrer directement. C’était Caleb sans aucun doute, il faisait ça à chaque fois. Je soupirais à nouveau et descendis les escaliers pour me retrouver devant lui dans le hall d’entrée. J’affichais un immense sourire, même si je lui répétais à chaque fois qu’il pouvait attendre devant la porte ou me prévenir un peu plus à l’avance, le jeune homme ne changeait jamais sa façon de faire et à chaque fois, bien que ça me faisait soupirer j’étais contente de le voir au final. Ses visites me faisaient toujours plaisir ! La relation entre le jeune homme et moi est plutôt particulière. En fait tout a commencé d’une façon plutôt amusante, il était blessé, je devais m’occuper de lui et vu qu’il a décidé de faire le patient pénible je me suis vengée. Au final on en a bien rigolé et on est devenu ami en quelques sortes. Enfin jusqu’à ce qu’il parte en Angleterre. Bien sûr je lui en voulais d’avoir abandonné Olive, je n’arrivais même pas à croire qu’il puisse lui faire une chose pareille. Mais quand il est revenu il a décidé de venir me parler à moi. Etant donné que je suis la meilleure amie d’Olive j’étais sans doute la mieux placée pour le conseiller. Bien sûr j’ai commencé par lui passer un savon pour sa façon d’agir puis j’ai décidé de l’aider. C’est devenu mon confident sans vraiment que je m’en rende compte. Mais l’embêtant c’était que je me retrouvais à présent entre les deux et je devais avouer que mentir à ma meilleure amie ne me plaisait pas, même pas du tout ! Mais je savais que c’était important pour Caleb, il irait la voir quand il serait prêt, si j’en parlais à Olive je prenais le risque qu’elle le cherche et que Caleb soit obligé de l’affronter sans en être vraiment préparé.

Enfin bref, ce n’était pas ça la question pour le moment. Je me retrouvais donc dans le hall d’entrée face à Caleb, un immense sourire sur le visage. J’étais contente de le voir. « Ouais je suis là Gibson ! Je vois que tu ne te gênes toujours pas d’entrer chez moi et si j’étais nue ? » Bon ça ne m’arrivait pas vraiment souvent de me balader dans mon appartement nue, à part quand je sortais de la douche parfois, mais bon la plupart du temps j’avais quand même une serviette autour de moi. C’était simplement une petite plaisanterie, je rigolais et déposais un simple bisou sur la joue du jeune homme pour le saluer. « Alors comment tu vas mon petit Caleb ? T’as passé une bonne journée ? » Je l’invitais à se rendre dans le salon et je le laissais s’installer sur le canapé tout en continuant de le regarder avec un immense sourire. Vraiment sa visite me faisait plaisir, même si j’aurais bien aimé avoir un peu plus de temps après le travail pour me préparer, mais enfin je faisais avec ! Souvent je me demandais comment il faisait pour tomber à chaque fois sur un moment où je ne travaillais pas parce qu’avec mes horaires plus qu’irréguliers il fallait quand même avoir un sacré coup de bol et Caleb tombait juste à chaque fois ou presque. Il était quand même arrivé qu’il se retrouve devant ma porte fermée à clé et devant une villa vide. « Tu veux quelque chose à boire ? » Je mourais de soif, mais j’attendais d’abord de savoir s’il voulait quelque chose, ça fait partie des bonnes manières.

Comme toujours avec Caleb je savais que je pouvais plaisanter sur tout et n’importe quoi et qu’il ne le prendrait pas au sérieux. C’est pourquoi je ne mettais pas gênée de lui faire remarquer qu’à force de rentrer chez moi comme ça sans prévenir il allait finir par me voir nue un jour ou l’autre. En entendant son éclat de rire je savais que ma plaisanterie avait marché comme je l’espérais et j’éclatais de rire avec Caleb. C’était toujours comme ça entre nous et j’adorais cette complicité qui s’était rapidement installée entre lui et moi. Je continuais de rigoler en l’entendant me répondre que lui n’avait rien contre le fait de me voir nue. C’était bien un homme ça ! Mais surtout je savais que ce n’était encore qu’une petite plaisanterie entre nous. « Bah continue de rentrer chez moi comme ça et peut-être qu’un jour t’auras de la chance ! » Je lui fis un clin d’œil et bien oui je continuais sur ma lancée. Je me dirigeais ensuite dans le salon en compagnie du jeune homme tout en lui demandant comment il allait et comment s’était passée sa journée. Eh bien oui il fallait commencer par des questions de base et la suite de la conversation se ferait toute seule, comme toujours avec Caleb. Je m’étais de plus en plus habituée à ses visites depuis son retour il y a de ça quelques temps. Je savais qu’il avait besoin de moi pour savoir comment agir avec Olive, comment s’y prendre pour lui parler, lui expliquer ce qu’il s’était passé sans qu’elle ne parte ! Ce n’était pas évident et je pensais bien que Caleb redoutait qu’Olive ne veuille même pas écouter ce qu’il avait à lui dire. C’était bien ça le plus délicat.

Je regardais Caleb avec un petit sourire attendant que celui-ci me raconte sa journée alors que nous étions à présent tous les deux dans le salon. Comme il fallait s’y attendre le jeune homme e profita pour râler, c’était devenu une habitude chez lui je dirais, il ne perdait jamais une occasion de le faire. J’avais l’habitude depuis le temps, mais je ne pus m’empêcher de rigoler en l’entendant me parler de sa terrible journée. « Oh mon pauvre chéri, effectivement tu sembles avoir passé une journée épouvantable ! » Je lui tirais ensuite la langue, c’était plus fort que moi je ne pouvais pas m’empêcher de le taquiner quand il commençait à agir comme ça. En plus je savais très bien que lui-même faisait exprès, ça se voyait sur son visage lorsqu’il avait levé les yeux au ciel, mais qu’un petit sourire était quand même apparut. Je ne regrettais pas de l’avoir taquiné car quelques secondes après c’est lui qui m’envoya un petit pique sur mon métier. Effectivement en tant qu’interne en chirurgie je voyais beaucoup de sang, mais ce n’était de loin pas ça qui me plaisait dans mon métier. « Oh oui j’ai vu énormément de sang aujourd’hui Caleb, un type c’est presque complètement vidé de son sang sur ma table d’opération alors j’ai eu ma dose ! » Ce n’était pas vrai du tout, mais je savais que Caleb n’aimait pas spécialement les hôpitaux donc j’étais bien obligée d’en rajouter un peu pour lui faire plaisir ! Je me souviens encore de notre rencontre comme si c’était hier et je suis persuadée qu’il reste le patient le plus pénible que j’ai eu jusqu’à présent. Que des patients ne veuillent pas enlever leur t-shirt pour me montrer leur problème ça peut être encore compréhensible, mais ne pas vouloir montrer sa cheville c’est quand même poussé à l’extrême. Je proposais ensuite à Caleb s’il voulait quelque chose à boire et je me dirigeais dans la cuisine pour préparer deux verres de Coca, une de mes boissons favorites. Je revins ensuite vers lui pour lui donner son verre et m’asseoir à côté de lui sur le canapé. Après avoir pris une gorgée de mon Coca je le posais sur ma table basse et me tournais vers Caleb. « Bon plus sérieusement Caleb, comment tu te sens aujourd’hui ? » Oui parce que c’était bien joli de plaisanter un moment, mais je m’inquiétais quand même de savoir comment se porte mon petit confident et surtout s’il avait eu la possibilité d’aller parler à Olive ou non.