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 CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars

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C. Logan Matthews
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C. Logan Matthews


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MessageSujet: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeLun 26 Mar - 12:21

    we always knew that you were one of the brightest stars

    CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Olivia15 CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Froplimsr3-2 CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Angolivia4 CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Froplimsr5-2 CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Poliviaw25 CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Froplimsr2-1




Franchissant la porte de la maison pour la première fois depuis avoir déposé Lex à ma mère, mes clés atterrirent sur le comptoir de la cuisine dans un son cinglant. Soupirant, je me passais une main sur ma nuque raide. Une demi-journée passée dans un entrepôt crasseux du FBI où je témoignais une fois de plus des méfaits de Forsythe dans ma vie. Résumant ses faits et geste depuis plus de quatre ans. Dire que c’était éreintant n’était pas le mot adéquat. Je rêvais d’une douche et de m’affaler sur mon canapé jusqu’au lendemain. Sauf que ma journée était bien loin d’être terminée. Mon regard embrassant le salon, je grimaçais. Les jouets de Lex trainaient partout. Tout comme mon ordinateur sur la table du salon et que la pizza de la veille.

Que je ne sois pas le roi de l’organisation, ça n’avait absolument rien d’une découverte. Si une chose n’avait jamais changé depuis mon enfance, c’était bel et bien mon coté bordélique. Enfin, y’avait toujours pire comme défaut. Mon regard obliqua dans la cuisine où la vaisselle s’empilait également. Allais-je vraiment devoir m’y mettre maintenant ? ça pourrait bien attendre une heure ou deux de plus. Je n’étais plus à une corvée près après tout.

Envoyant valser mes converses, je me retrouvais pieds nus sur le carrelage du salon. Je pouvais sentir la chaleur des rayons du soleil qui avait réchauffé les dalles carrelées. Une sensation des plus agréables lorsqu’on vit en Californie. Aucun autre lieu ne peut avoir un tel avantage. Attrapant mon ordinateur je consultais rapidement mes mails où m’attendaient déjà plusieurs commandes à passer pour le club. Et ce avant ce soir. Une déclaration de TVA m’attendait également. Autant dire que me plonger dans les chiffres ne m’enchantait pas. Mais c’était mon job. C’était de ma responsabilité que le club tourne correctement.

Mon ordinateur entre les mains, je le déposais sur le comptoir de la cuisine avant d’attraper une part de pizza qui trainait dans la boite. La reniflant un instant, je m’assurais qu’elle n’avait pas tourné et l’enfournais dans ma bouche le plus naturellement du monde lorsqu’une voit me parvins.

« Attention à la marche, Alexys. » Great ! il ne manquait plus que ma mère ! Je levais les yeux au ciel, priant le bon dieu pour que ça ne soit qu’une hallucination mais déjà Hendrix venait me rejoindre – pour que je lui donne un peu de ma pizza – et que ma mère s’exclamait devant le bordel qui régnait dans la pièce principale.

« Oh chouette de la pizza ! » s’empressa d’ajouter Lex avant de venir s’asseoir près de moi. « Tu fais quoi papa ? »

« Je- »

« CHASE LOGAN MATTHEWS !!! » M’interrompt ma mère alors que sans l’ombre d’une hésitation, je tourne la tête vers elle, enfournant une autre bouchée de ma pizza. « Qu’est-ce que c’est que ça ?! »

«C De la pidja ! » répondis-je la bouche encore à moitié pleine. « Tu sais, ça se mange ! Et j’adore ça depuis que j’suis haut comme trois pommes. Tu devrais le savoir maman ! » En rajoutais-je une couche avant de revenir à mon écran comme si ma mère était invisible.

Que je sois insolent, insupportable, puéril, ma mère le vivait depuis vingt-deux ans. Autant dire que ce spectacle n’avait absolument rien d’une surprise. Jetant une œil à mon fils qui partageait sa part de pizza de bon cœur avec Hendrix, j’eus un sourire en coin. « Tu t’es bien amusée avec mamie ? »

« Ouiiiiii !! j’ai fait de la peinture avec mes doigts ! Mamie dis que j’suis un astrite ! »

« Un astrite hein ! » ris-je de bon cœur en passant une main dans les cheveux de Lex. « Un artiste mon chéri ! » Du haut de ses quatre ans, Lex s’épanouissait un peu plus chaque jour à notre contact. Sa relation avec Casey et moi, prenait de plus en plus d’ampleur et il en devenait plus expansif et plus confiant de jour en jour. Et à n’en pas douter, il tenait déjà quelques traits de caractères semblables aux miens. Et pas forcément les meilleurs.

Validant les commandes en attente du club, je me retournais alors vers ma mère qui tentait déjà de mettre de l’ordre dans le salon. Elle ne changerait jamais. « Maman, laisse. » la rejoignis après un moment. « J’m’occuperais de ça tout à l’heure… et de la vaisselle qui traine… » rajoutais-je plus pour moi-même alors que je la voyais ouvrir les yeux comme des soucoupes. « C’est comme ça que tu comptes élever ton fils- »
« Maman ! » l’interrompis-je. « Lex va bien, je l’ai pas encore traumatisé. J’suis bordélique, tu devrais le savoir depuis le temps. J’ai juste été un peu débordé ces derniers jours. »
« Débordé par qui ? » me lance-t-elle comme si de rien était. « Je croyais que tu devais demander à Casey d’emménager avec vous- »
Je soupirais. Je détestais lorsqu’elle tentait de s’insinuer de cette façon dans ma vie. Et encore plus lorsqu’elle me disait quoi faire. Quant à Casey, même si on était en couple, j’avais récemment accepté l’idée qu’elle avait besoin de temps et qu’il était peut être plus prudent que notre relation évolue lentement. Autant dire que ma mère ne voyait pas la chose du même œil. « J’vois que tu veux déjà transformer Lex en peintre ou sculpteur ! » enchainais-je pour lui faire totalement oublier cette idée de mêler Casey à son petit sermon.
« Y’a rien de mal à vouloir développer son coté artistique. Et puis il aime ça ! » Me défie-t-elle alors du regard tandis que je secouais la tête.
« Il a quatre ans. Tout c’qu’il découvre est super cool pour lui. » Fis-je, mon regard dérivant sur Lex qui jouait avec Hendrix. Lex l’imitait et tirait la langue sur le coté mais réalisait que la sienne n’était pas aussi longue. Cette scène avait tout simplement l’effet de me faire rire. « Regarde-le, c’est qu’un gamin qui profite de la vie. A croire que t’as oublié c’que j’faisais à son âge. »
« A son âge, tu te prenais déjà pour Superman et tu sautais de la fenêtre de ta chambre pour apprendre à voler ! » me rappelle-t-elle, alors que je grimaçais à se souvenir qui m’avait fallut un séjour aux urgences.
« C’est arrivé une seule fois ! » répliquais-je alors que je la voyais jubiler de son petit effet. « Il a besoin de liberté, maman. Et j’lui enlèverais jamais ça. Pas après c’qu’il a enduré durant les premières années de sa vie. »
Dans le fond, je savais qu’elle comprenait. Lex n’avait pas eu ma chance. J’ignorais si j’étais un bon père. A vrai dire, je me contentais de suivre mon instinct. D’accord, c’était certainement pas ce qu’il y avait de plus recommandé mais en l’occurrence, je découvrais tous les jours de nouvelles facettes chez mon fils et c’était tout ce qui comptait. Avec son bonheur.
« Tu devrais quand même convaincre Casey de- »
« MAMAN !! » tonnais-je cette fois pour qu’elle arrête avec cette idée d’emprisonner Casey dans cette maison alors qu’elle n’y était pas prête.
« Très bien, je m’en vais ! Mais tu sais que j’ai raison ! » Et évidemment, il fallait qu’elle ait le dernier mot. Je secouais la tête alors qu’elle m’embrassait, puis Lex avant de quitter la maison m’avertissant qu’elle pouvait garder Lex demain, si on avait besoin. Refermant la baie vitrée derrière elle, je soupirais. « Elle est infernale ! » marmonnais-je pour moi-même avant d’attraper la télécommande et d’allumer la télé pour Lex et que je m’emparais de la boite de pizza vide. Maintenant, je ne pouvais plus y échapper. « Lex mon grand, tu veux bien ranger un peu tes jouets qui trainent partout, s’il te plait. » lui demandais-je en soutenant son regard. « Mais papa !! je veux regarder la télé- »
« Tu ranges tes jouets et après tu pourras regarder la télé. Et quand j’aurais fini, j’viendrais jouer avec toi. »
« Vrai ?! » me demande-t-il cette fois-ci, plein d’enthousiasme.
« Promis. » Mon regard se dirigea alors une nouvelle fois vers son bazar et je l’observais ainsi se mettre à la tache. Finalement, il n’était pas aussi cabochard que je l’étais à son âge. C’était pas plus mal à bien y réfléchir. Je tournais alors les talons pour m’attaquer au reste du rangement du salon avant de finir par la vaisselle. Chose dont j’avais horreur mais je ne voyais pas l’intérêt d’utiliser le lave vaisselle, alors que nous ne salissions que deux couverts par repas.

Entre deux casseroles, je me retournais pour l’observer. Les yeux rivé sur l’écran, il était à moitié couché sur Hendrix qui ne bougeait pas d’un millimètre. Si au début, j’avais eu une appréhension quand à la réaction du chien envers Lex. Aujourd’hui, je n’avais plus aucune inquiétude. Ces deux-là étaient liés comme les doigts de la main. Et le lien qu’il partageait était si unique, que n’importe quel parent en serait forcément touché.

Achevant mes taches ménagères après une bonne demi-heure. La maison retrouvait son aspect d’origine. Je rejoignais Lex qui dessinait, appuyé sur la table du salon, lorsque je perçus quelques coups à la porte.

« C’EST OUVERT !! » criais-je en m’installant à coté de Lex, observant son dessin, avant de tourner la tête pour croiser le regard de mon invité. Mon sourire s’élargit en reconnaissant cette silhouette qui peuple mes rêves depuis mon adolescence. Je murmurais alors à Lex : « Hey, regarde qui est là ! » Je n’eus pas à patienter plus de deux secondes avant de le voir se lever comme une bombe pour se jeter dans les bras de Casey, qui venait nous rendre une petite visite. Je me levais à mon tour pour les rejoindre, profitant au passage du spectacle de les voir si liés, en l’espace de plusieurs semaines. Comme disait mon père, il n’y a rien de plus fort que l’amour d’un parent. Je devais reconnaitre qu’il avait raison en tout point. Rien n’était plus fort que ça.


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Casey H. Forsythe
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Casey H. Forsythe


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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeLun 26 Mar - 21:50




Logan & Casey



Les journées se suivaient et se ressemblaient. Entre les cours, mon travail au restaurant, et le temps que je passais auprès de Logan et Alexys, je n'avais que très peu de temps à moi, et ça n'était pas plus mal. Ca m'évitait de trop penser, de cogiter, et c'était une bonne chose en soi. Avec l'arrivée d'Alexys dans nos vies, bien des choses avaient changées. Logan et moi nous voyons encore plus qu'habituellement – autant dire que l'on se voyait tous les jours, sans exception. Et si, de ce fait, les choses se précipitaient plus ou moins entre nous, nous tentions, tant bien que mal, de garder une certaine distance. Cette distance nous était nécessaire. Non pas parce que nous ne nous aimions pas, bien au contraire, mais surtout parce que nous nous aimions tellement que nous souhaitions faire les choses bien. Et bien que j'étais celle responsable de cette légère distance entre nous, je ne cessais de douter de ma décision. Etait-ce réellement la meilleure à prendre ? Je savais qu'Alexys regrettait la situation, qu'il aurait aimé que l'on vive ensemble, tous les trois. Comme une véritable famille. Et c'était ce dont j'avais envie, moi aussi, mais quelque part, je redoutais ce que tout cela pourrait engendrer. J'avais peur de ne pas être à la hauteur. Pas seulement en tant que mère, mais également en tant que compagne. J'avais peur de faire défaut aux hommes de ma vie, et surtout peur que le bonheur éventuel que nous pourrions connaître ne finisse par voler en éclats. Quelque part, je vivais encore dans la crainte que le passé ne se reproduise. Etait-ce idiot ? Dit comme ça, très certainement. Dans les faits, c'était surtout réaliste. J'étais consciente que mon père n'en avait pas fini avec nous, consciente que, maintenant qu'on avait récupéré Alexys, il chercherait de nouveau à s'en prendre à nous. Et les hommes que j'avais aperçus et qui m'avaient suivi récemment ne faisaient que confirmer mes soupçons à ce sujet.

En effet, depuis quelques jours déjà, j'avais remarqué la présence d'hommes, armés, aux alentours des endroits que je fréquentais. Devant mon appartement, à mon travail, ces hommes ne cessaient de me suivre. J'aurais pu penser qu'il s'agissait d'agents du FBI – ces derniers ayant déjà agit dans le cadre d'une surveillance à notre égard, avant que Danny ne meure - mais ils n'avaient rien d'agents. Ils étaient en civil, et rien que pour cela, j'étais certaine que ces hommes n'avaient rien à voir avec des agents du gouvernement et ce, même s'ils portaient des armes et qu'ils ne prenaient pas forcément la peine de les cacher. Méfiante, j'étais persuadée que mon père avait quelque chose à voir avec tout cela. Et j'étais bien décidée à agir, et à ne laisser aucun de ces hommes s'approcher de mes proches – et surtout pas d'Alexys.

Alors que je quittais le travail après mon service, je pris naturellement la route pour aller en direction d'Elm neighborhood, où résidait Logan. Il me fallut quelques minutes – et de nombreux regards dans mon rétroviseur pour surveiller les hommes qui me traquaient – pour finalement arriver à destination et me précipiter en direction de la maison. Jetant un dernier coup d'oeil en arrière, en direction des hommes qui m'avaient suivie, je regardais bien rapidement aux alentours pour apercevoir deux autres hommes planqués dans une voiture, à proximité de la maison. Je m'empressai bien rapidement de frapper.

« C’EST OUVERT !! », me lança la voix de Logan depuis l'intérieur. J'entrai sans plus attendre, prenant bien soin de refermer à clé derrière moi. Je me dirigeais jusque dans le salon, où se trouvaient Logan et Alexys. Installés tous les deux, l'un à côté de l'autre, Alexys avait la tête penchée sur un dessin. J'esquissai un tendre sourire à la vue, croisant bien rapidement le regard de Logan. Ce dernier se pencha vers Lex pour lui murmurer quelques mots. Sans plus attendre, notre fils redressa la tête pour m'apercevoir et foncer dans ma direction. Il se jeta bien rapidement dans mes bras, fonçant comme une fusée sur moi et manquant presque de me faire tomber. Je ris doucement tout en le serrant contre moi. J'embrassai bien rapidement sa joue, respirant un instant son odeur. Blotti dans mes bras, je savourais cet instant, plus que précieux. Pendant des années, j'avais espéré pouvoir serrer mon fils dans mes bras. Et voilà qu'à présent, j'avais l'occasion de le faire tous les jours. Plus qu'un privilège, c'était une bénédiction. Une seconde chance que la vie m'offrait et que je saisissais sans me poser la moindre question. Parce qu'Alexys était mon fils. C'était une partie de Logan et une partie de moi. Le fruit de notre amour. L'être qui m'était le plus cher en ce monde. Ma vie, sans lui, avait été un véritable enfer. Lorsqu'il avait disparu de ma vie, j'avais cru mourir. Et maintenant qu'il était de retour dans celle-ci, je pouvais enfin vivre. Je réalisais à ce jour que le simple fait de revenir en Californie et retrouver Logan ne m'auraient certainement pas suffit à retrouver un équilibre.

Je sentis la main de Logan se poser dans le bas de mon dos. Reposant Alexys au sol, je lui adressai un tendre sourire.

« Tu m'as manqué, mon bonhomme », lançai-je à son égard, tandis que ma main cherchait naturellement celle de Logan. Alexys repartit bien rapidement en direction de la table basse.
«  Tu viens voir mon dessin, maman ? » me lança-t-il, en se retournant dans ma direction.
« J'arrive. »

Me retournant vers Logan, je lui adressai un tendre sourire avant de sceller mes lèvres aux siennes.

« Salut toi. » lançai-je finalement, avant de poser mon front contre le sien. J'étais heureuse de le voir. Soulagée de me retrouver dans ses bras réconfortants. J'avais beaucoup de choses à lui dire... Des choses qui attendraient qu'Alexys soit occupé, ou plus loin. Je ne voulais pas aborder le sujet de mon père devant lui. Inquiète, je l'étais. Pour ma famille, pour l'avenir. J'avais peur de ce que mon père préparait. Peur d'être une nouvelle fois impuissante face à lui. Mais une petite voix me soufflait que, cette fois, je n'étais pas seule. Logan était là. Sa présence faisait toute la différence. Et c'était indéniablement lui qui me donnait la force de rester ici et de ne pas prendre la fuite. « Il faut qu'on parle. » commençai-je, non sans dissimuler l'inquiétude qui me traversait.

« Mamaaaan, tu viens ? » m'interpella bien vite Alexys, qui s'impatientait depuis le salon, m'obligeant à reporter mon attention sur lui. Je me pinçai les lèvres avant de pousser un léger soupir.
« Plus tard », soufflai-je à l'attention de Logan, avant de m'approcher de notre fils. « Alors, montre moi ce dessin, mon grand ! », m'exclamai-je, tandis que je m'installai sur le canapé et que je constatai – enfin – combien le salon de mon petit ami était étonnamment propre et bien rangé.

« Ta mère est passée par là ? » m'étonnai-je, et reposai-je mon regard sur Logan tandis qu'Alexys s'approchait déjà de nous avec son dessin entre les mains, une lueur de fierté dans les yeux.


Dernière édition par Casey H. Forsythe le Dim 8 Avr - 21:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeJeu 29 Mar - 1:36


Devenir parent était l’une des tâches les plus difficiles. On ne peut pas dire que j’étais un modèle, lorsque j’étais gosse. Bien au contraire. J’enchainais les bêtises et lorsque ma mère n’avait pas de mes nouvelles durant deux heures consécutives, il était certain que j’avais encore préparé un plan foireux. C’était ma spécialité à vrai dire. Du jour où j’ai rencontré Liam, c’était même devenu une habitude. Les urgences avaient même un épais dossier sur moi. J’étais un garçon plein de vie. Peut être même trop. Alors que je suis parent à mon tour, j’en arrive à croire qu’il vaut mieux avoir un enfant plein de vie, plutôt qu’un gosse qui ne saurait quoi faire de sa peau ou malade. La vivacité était généralement preuve de bonne santé. Hélas pour mes parents j’ai toujours eu une santé de fer.

Etre père, c’est un long voyage. Au quotidien, ça n’est pas seulement veiller sur son enfant. C’est également prendre des décisions. Des décisions qui nous amènent parfois à nous remettre en question. Suis-je un bon père ? Je me réfère bien souvent à l’image d’Andy. Il avait été plus que formidable pour moi. En dépit qu’il ne soit pas mon père biologique, il a été la personne la plus présente dans ma vie et à réellement désirer nouer une relation avec moi. Il a été le premier. Il m’a acheté mon premier skate board, il a assisté à mes premiers matches de basket en ligue junior. Il venait même aux réunions père-fils. Autant dire que cette place de père, il l’avait gagné. Il avait littéralement voué sa vie, à ma mère et moi. Avec le recul, je réalise que son amour était la plus belle chose qu’il pouvait me donner. Avec lui, j’ai un passé, un présent et même un avenir. Je sais que sans lui, je n’aurais jamais pu avoir accès à tout ça.

Vis-à-vis de Lex, j’ai encore de nombreuses hésitations. Je ne sais pas toujours comment agir vis-à-vis de lui. Mes maladresses n’ont pas encore d’effets néfastes à son égard. Mais je tiens à ce qu’il ait sa liberté. Je veux pouvoir lui offrir ce qui lui a manqué durant les premières années de sa vie. Mais également qu’il sache que Casey et moi, nous l’aimons inconditionnellement. Alors oui, je semble très certainement laxiste au premier abord, mais en vérité je me fie surtout à mon instinct. Et il me pousse à croire – qu’avec de la chance – Lex serait bien plus raisonnable que moi, à cet âge. J’ai conscience que je ne serais jamais un aussi bon père que le fut Andy mais j’aimerais avoir la force pour inculquer les même valeurs à mon fils. Sachant combien, j’ai fait de la vie de mes parents un enfer, je pense que ça serait une preuve de maturité dans une certaine mesure. Car qui me connait, sait que j’ai bien souvent tendance à faire preuve de légèreté et d’irresponsabilité. Mais pour mon fils, je sais qu’une autre force sommeille en moi. Celle qui me pousse à le protéger quoi qu’il arrive. Quitte à mettre ma vie en jeu. Parce qu’un jour, j’espère qu’il aura conscience que Casey et moi, sommes prêt à tout pour lui. Qu’il puisse avoir la vie qu’il désire envers et contre tous.

Les remarques de ma mère, je préfère les ignorer. Du moins aujourd’hui. Qu’elle veuille nous épauler, je le conçois totalement. Elle a conscience qu’avec Casey, nous avons du chemin à parcourir. Déjà le simple fait qu’on ne vive pas ensemble, semble lui poser un problème. Pas moi. Si Casey veut du temps et éviter qu’on se précipite, soit ! Je ne vais pas lui mettre le couteau sous la gorge. L’essentiel à ce jour c’est qu’elle sache que je suis là et qu’elle peut tout me demander. Et surtout que ni le temps, ni les obstacles ne viendra à nous séparer. Quand bien même j’agis parfois comme un gamin de cinq ans, j’aimerais arriver à la convaincre que je ne l’abandonnerais pas. Que ses sentiments, parfois si contradictoire, intenses et intolérables ne parviendront jamais à mes détourner d’elle et de Lex.

Après le départ de ma mère et un rapide ménage entre le salon et la cuisine – où même Lex y a mis du sien – je rejoins mon fils, concentré dans l’élaboration d’un dessin. Assis à coté de lui entre le canapé et la table basse, mon regard s’arrête sur les traits de son visage de plus en plus expressifs au fil des jours qui s’écoulent. A cet instant, contraire au fait que Casey dirait qu’il me ressemble de plus en plus, je distingue certaines mimiques de celle que j’aime ainsi qu’un étrange mélange avec les poses de ma mère. Lex a bien souvent le menton dans la main avec cet air pensif sur le visage. La réplique exacte de ma mère lorsqu’elle est en contemplation d’une toile ou d’un objet ou autre. Dire que c’est déroutant c’est peu dire. Lorsque j’entends quelques coups à la porte, je me doute qu’il ne s’agit ni du facteur ou d’un marchand de tapis. Casey ou Liam avait l’habitude de passer au moins une fois par jour à la maison ou au club. En l’occurrence lorsque je tournais la tête, mon visage dû s’éclairer. J’eus à peine le temps de murmurer quelques mots à Lex, qu’il lâcha absolument tout pour se jeter dans les bras de Casey. Qu’il aime sa mère, ça ne faisait aucun doute.

Casey était si douée avec lui. Douce, compréhensive, patiente. Comme j’avais pu me l’imaginer par le passé, lorsqu’il m’était arrivé de me projeter dans le futur. Notre futur. Cette tendresse qui s’émane d’elle, en présence de Lex, a toujours pour effet de me soulever le cœur. Dès le jour où elle a vu Lex dans cette maison pour la première, j’ai eu la confirmation. Que Lex était la pièce ultime à son équilibre. Un équilibre qui était bien plus fragilisé que celui de tout autre être humain. Sans même avoir à me le dire, je peux sentir ses inquiétudes qui l’habitent. Les rejoignant, ma main glisse légèrement le bas de son dos, qu’elle repose Lex sur la terre ferme avant de chercher ma main.

Toute personne nous voyant trouverait à redire sur notre couple. Car lorsqu’on est dans une même pièce, on est simplement incapable de rester distant. On a besoin d’un contact. Visuel ou physique, il nous est vital.
« Tu viens voir mon dessin, maman ? » lance Lex, en se retournant dans sa mère.
« J'arrive. » Cette scène était des plus naturelles et familière. Un moment en famille, comme je suis certain, Casey a du en rêver des milliers de fois. Cette petite scène a le don de me toucher. Ça n’est pas la première mais, j’ai vraiment le sentiment qu’on avance ensemble. Que d’ici peu, on sera une famille comme il en existe des milliards à travers la planète. J’aurais alors apporté un peu de normalité à Casey. Chose qu’elle a si peu connu, en fin de compte.

Son sourire a tout juste le temps de m’éblouir, que ses lèvres parent à la recherche des miennes. Il ne m’en fallut pas plus pour l’attirer un peu plus contre moi. Une main posé sur sa taille, ramenait son corps près du mien tandis que ma seconde main venait caresser sa joue avant de s’enfouir dans ses cheveux. Nous dûmes néanmoins mettre fin à ce baiser, alors qu’il m’était impossible de détourner mon regard d’elle.

« Salut toi. » me lance-t-elle en venant appuyer son front contre le mien. Incapable de retenir un sourire, mon pouce revint caresser sa joue. « Bienvenue à la maison, Princesse. » répondis-je avant de lui voler un rapide baiser. Machinalement, mes bras vinrent enrouler son corps. Elle était là, c’était tout ce qui comptait. On était tous les trois. En famille. Je sentais la tension accumulée au cours de cette journée dans ses muscles. Restant un long moment, juste enlacé à l’entrée du salon, je la sentis se détendre au bout de quelques minutes. « Je savais que tu tiendrais pas vingt-quatre heures avant de ramper jusque dans mes bras ! » ironisais-je alors que je sentais son regard vissé sur moi.

Elle me connaissait mieux que personnes. Mes remarques provoquantes n’avaient généralement qu’un but. La faire ruer dans les brancards. Ça faisait entièrement partie de notre relation, et ce depuis notre adolescence. Alors autant dire, qu’elle ne serait pas le moins du monde surprise parce genre de répliques.

« Il faut qu'on parle. » ça sentait le roussi. J’en avais la certitude. C’était LA PHRASE qu’on ne sortait qu’en cas de vie ou de mort. La grimace qui dû se peindre sur mon visage, semblait significative. « Généralement, quand une femme me dit ça, c’est un mauvais présage. » ça n’était jamais bon. JAMAIS ! Mais voilà que Lex nous interrompit de sa petite voix pleine d’impatience :
« Mamaaaan, tu viens ? »
J’allais renchérir mais elle ne m’en laissa pas le temps, me coupant dans mon élan : « Plus tard » Son soupir en disait long. Les carottes étaient cuites. J’avais très certainement fait une boulette. Après tout, c’était l’une de mes spécialités. Généralement, ça n’incluait aucun danger mortel mais le sérieux qui s’était peint sur le visage de ma compagne, me laissait perplexe. En tout cas, elle ne voulait surement m’annoncer, qu’elle envisageait de passer la nuit à la maison. Dommage ! Je me contentais de grogner dans mon coin alors qu’elle rejoignait Lex dans le salon.

Retournant dans la cuisine, je nous versais le café noir qui venait tout juste de filtrer, dans deux tasses avant d’attraper un verre et y verser du jus de fruit pour Lex. Cette idée me turlupinait. Elle voulait me parler de quoi ? Il ne me semblait pas avoir fait de grosses conneries ses dernières semaines. Au contraire, j’étais même resté plutôt calme. Sérieux, c’est un mot à rayer de mon vocabulaire mais je n’avais pas vraiment fait parler de moi. Ce qui m’amenait à me creuser la tête pour comprendre de quoi il retournait.

Me dirigeant finalement dans le salon, je déposais le verre de Lex à coté de ses feutres, avant de tendre sa tasse à Casey. « Ta mère est passée par-là ? » Alors que je portais ma tasse à mes lèvres, je manquais de m’étouffer. Mon regard se riva au sien, cherchant une quelconque allusion à cette remarque. Je plissais les yeux. « Elle a déposé Lex et j’l’ai mise à la porte. Pourquoi tu m’demandes ça ? » Pas besoin d’en rajouter pour lui dire que j’avais encore eu un sermon et même qu’elle avait commencé l’un de ses interrogatoires qu’elle adorait me faire subir, depuis ma tendre enfance. « Ouiiiii, même que j’ai fait de la peinture avec mamie… et avec papa, on a même mangé de la pizza pour le goûter !! C’était trooooooop bon !! » s’exclama Lex, excité par la conversation alors que je fermais les yeux, grimaçant au passage. Je rouvrais un œil pour sentir le regard de Casey qui me fixait sans détour. « On avait faim ! » me justifiais-je comme si de rien était. « Et après j’ai rangé mes jouets ! T’as vu maman, c’est tout rangé ! » en rajouta Lex. J’avais presque envie de rire. Ce gosse était un cafteur de première. J’allais devoir lui apprendre quelques règles. Surtout ne jamais cafter sur son père. JAMAIS Ô GRAND JAMAIS ! Je détournais les yeux pour m’asseoir à coté d’elle, levant ma tasse à mes lèvres. Le liquide sombre me brula légèrement la gorge et mon regard fut une fois de plus happer par Lex, plongé dans une explication avec sa mère avant de retourner à son dessin. Je glissais alors mon bras sur le dossier du canapé où elle était adossée, tandis que mes doigts caressaient légèrement ses cheveux. Un lent sourire se peignit sur mon visage. Je penchais la tête sur le coté, murmurant. « Comment était ta journée ? »
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Casey H. Forsythe
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeVen 30 Mar - 10:03

Beaucoup de personnes se permettaient de juger la relation que j'entretenais avec Logan. Des personnes qui, parce qu'elles pensaient connaître notre histoire, se permettaient de dire que je n'étais pas faite pour lui. Que je ne faisais que le faire souffrir. Ces personnes avaient peut-être raison. Sans moi (et sans mon père), la vie de Logan aurait certainement été plus simple. Je savais que j'avais mis son cœur à l'épreuve, lorsque j'avais quitté la ville, mais jamais je n'avais voulu le blesser. C'était une chose difficile à expliquer. Courtney m'avait demandé, lorsque j'étais revenue, pourquoi j'étais partie, si j'avais aimé Logan comme je le disais. La vérité, c'était que j'avais pensé, à l'époque, que mes sentiments n'étaient peut-être pas totalement réciproques. En cette période, les choses s'étaient compliquées entre nous, et nous nous étions éloignés l'un de l'autre. Nous étions plus vulnérables, l'un sans l'autre, et mon père avait su tirer avantage de la situation. Avec le recul, je m'en voulais terriblement d'avoir pensé que Logan aurait pu regretter notre mariage, ou notre histoire... Et pourtant, c'était bel et bien ce que j'avais pensé lorsque j'avais reçu les papiers du divorce, signés de sa main. Ce jour là, mon cœur s'était brisé. Ce jour là, j'avais changé. Et je réalisais à présent que je n'étais rien de cette femme époustouflante que me décrivait Logan, tant qu'il n'était pas à mes côtés. Il n'y avait que lui qui savait réveiller cette femme pleine de vie, de passion et de fougue. Méritais-je un homme comme lui ? Probablement pas. A bien des égards, je ne méritais certainement pas toute la tendresse et tout l'amour qu'il me portait. Et pourtant, je restais à ses côtés. Réaction égoïste d'une enfant qui avait toujours eu le monde à ses pieds.

J'osais espérer que je lui apportais autant que lui, même si, dans les faits, j'étais certaine que j'en étais loin. J'aurais pu faire des efforts, céder à ses demandes incessantes, et venir emménager chez lui. J'aurais pu le faire, simplement pour lui. En retour de tout ce qu'il m'avait apporté depuis son arrivée dans ma vie. Et pourtant, je m'obstinais à vouloir garder mon stupide studio dans lequel je ne passais que quelques heures par jour. Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas précipiter les choses. Je voulais y aller doucement, cette fois-ci, même si j'étais consciente qu'avec l'arrivée d'Alexys dans nos vies, les choses allaient malgré tout devoir s'accélérer et ce, que je le veuille ou non. La précipitation nous avait déjà conduit à notre perte, une fois. Je ne voulais pas que tout se reproduise. Et puis, il y avait autre chose. Le fait que ces années nous avaient changés, qu'on le veuille ou non. Notre amour l'un pour l'autre avait beau être resté intact, nous n'étions plus les mêmes. J'étais persuadée qu'il nous fallait du temps, pour se faire à ces « nouveaux nous », mais également pour voir si les choses marcheraient, cette fois. On ne pouvait pas se précipiter sous prétexte qu'on avait des sentiments l'un pour l'autre. On ne pouvait pas se lancer dans l'inconnu, pour faire marche arrière par la suite. Mon cœur ne le supporterait pas. De plus, j'étais persuadée qu'il était meilleur pour Alexys que notre décision soit mûrement réfléchie et pas décidée sur un coup de tête.

Logan, lui, voyait les choses différemment. Quand on venait à parler de tout cela, il me rappelait le temps qu'on avait déjà perdu, ces quatre années qui nous avaient séparés et qu'on ne retrouverait jamais. J'étais consciente qu'il avait raison, que nous avions suffisamment perdu de temps comme ça et pourtant, j'étais persuadée que le temps qu'on prenait maintenant n'était pas du temps perdu. Simplement du temps utilisé – je l'espérais – à bon escient. Je faisais peut-être fausse route. Toujours était-il qu'à ce jour, Logan s'était rallié à ma cause, acceptant – difficilement – de me laisser le temps dont j'avais besoin pour m'adapter à cette nouvelle vie.

Pour autant, nous passions le plus clair de notre temps ensemble. Entre les cours, le boulot, il n'était pas évident d'avoir du temps libre et pourtant, nous en trouvions toujours, l'un comme l'autre. Il ne se passait pas une seule journée sans que je ne passe le voir, sans que je ne passe quelques minutes avec lui. Des minutes qui m'étaient précieuses et desquelles je ne pouvais pas me passer. J'avais beau ne pas être prête à vivre avec lui, ça ne signifiait pas pour autant que je refusais de passer du temps avec lui, bien au contraire. Car s'il y avait bien une chose que ces quatre années d'horreur m'avaient apprises, c'était bien qu'ensemble, on était plus fort que tout. Comme invincibles.

Aujourd'hui encore, je n'hésitais pas une seule seconde avant de me rendre chez lui après mon service du midi, qui s'était finalement prolongé en un service de l'après-midi. Non sans une légère inquiétude, due à ces hommes qui ne cessaient de me suivre partout, je finis par pénétrer dans la maison pour le trouver assis dans le salon en compagnie d'Alexys.

Logan et lui me surprenaient tous les jours. Autant, quand j'avais été enceinte, j'avais douté de la volonté qu'aurait Logan à être un père pour Alexys, autant j'avais pris conscience, au cours des derniers mois écoulés, de combien il tenait à notre fils. Quand j'étais revenue à Santa Ana, j'avais pensé que cette partie de notre histoire, cette partie qu'il n'avait pas connue – et qu'il aurait très bien pu ne jamais connaître – ne lui manquerait pas. J'avais pensé que, parce qu'il avait ignoré l'existence d'Alexys, cette dernière ne lui manquerait pas. Je réalisais à présent que j'avais eu tord. Et si Alexys était tout ce qu'il me manquait pour retrouver le sourire et l'envie de vivre, il était également tout ce qui manquait à Logan pour s'épanouir. Une chose dont il n'aurait peut-être pas eu conscience, avant, et qui me semblait évidente à présent. Les voir tous les deux me réchauffait le cœur. J'avais souvent rêvé de ça, d'une vie de famille, aux côtés de Logan. Un rêve auquel j'avais renoncé quand j'avais vu les papiers du divorce, et qui s'était finalement envolé quand on m'avait fait croire à la mort d'Alexys. A ce souvenir, mon cœur se serra. Jamais je n'oublierai la douleur que ça avait été. Une douleur qui s'était atténuée, maintenant qu'il était à nos côtés, mais qui persisterait malgré tout. Je n'eus pas de mot à dire que déjà, Alexys se jetait dans mes bras. Son enthousiasme et son affection me faisaient chaud au cœur. Quelque part, j'osais espérer que, malgré l'enfance qu'il avait eue, il m'aimait malgré tout. J'espérais qu'il savait combien il m'était précieux et combien je l'aimais. Car une chose était certaine, j'aurais été prête à tout pour lui. Peut-être même à la pire des horreurs.

Le portant, et le serrant fort contre moi, je fermai un instant les yeux, pour savourer ce moment. Un moment trop précieux pour que je le laisse passer. J'avais conscience d'être loin d'une mère idéale. Je savais qu'à cause de moi, Alexys n'avait pas la stabilité qu'il lui faudrait. Qu'à cause de mon refus de venir m'installer avec Logan et lui, Alexys pourrait souffrir. Et pourtant, j'osais espérer que mes visites quotidiennes seraient une preuve d'amour pour lui, une preuve de toute la tendresse et toute l'affection que je lui portais. J'osais espérer qu'il savait que, bien que je ne vive pas avec eux, je les aimais, tous les deux, plus que tout au monde, et que je serais prête à tout pour leur bonheur.

Nous rejoignant, Logan ne perdit pas un instant avant de glisser sa main dans le bas de mon dos. Reposant Lex au sol, je cherchai bien rapidement sa main pour m'en emparer. C'était un réflexe. Un besoin que j'avais, d'avoir un contact avec lui. C'était idiot, dit comme ça. Et pourtant, il y avait toujours eu cette sorte d'attraction entre nous, ce petit quelque chose qui faisait qu'un contact physique, ou visuel, nous était indispensable. Parce que, dans le fond, il nous était indispensable de nous assurer de la présence de l'autre. A peine avais-je posé Lex par terre qu'il me demandait déjà d'aller voir son dessin. Lui assurant que j'arrivais, je le regardai partir en direction de la table basse avant de me tourner en direction de Logan. Je lui adressai un rapide sourire avant de lui donner un baiser. M'attirant contre lui, sa main posée sur ma taille, il colla mon corps au sien tandis que sa main caressait ma joue avait de s'enfouir dans mes cheveux. Souriant contre ses lèvres, je gardais ma main autour de son cou, l'autre sur sa taille, avant de finalement mettre fin à notre baiser. Posant mon front contre le sien, et laissant ma main redescendre de son cou jusqu'à son épaule, je le saluai rapidement. Souriant, et caressant ma joue de son pouce, il me rétorqua :

« Bienvenue à la maison, Princesse. »

Je souris à ses mots et, sans que je n'aie eu le temps de répondre, il reposa ses lèvres sur les miennes avant de me serrer une nouvelle fois contre lui. Après un moment, je mis fin au baiser pour finalement blottir ma tête dans son cou. Il n'y avait rien de mieux que des moments comme celui-ci. Des moments où j'étais dans ses bras et où j'avais l'agréable impression que tout irait bien. Parce qu'il était là, et qu'ensemble, on était invincibles.

« Je savais que tu tiendrais pas vingt-quatre heures avant de ramper jusque dans mes bras ! », lança-t-il finalement, tandis que mes yeux se relevèrent dans sa direction. Secouant la tête face à une remarque aussi ridicule, je répondis immédiatement :

« C'est toi qui as sauté du canapé pour me rejoindre. Si l'un de nous deux a rampé jusqu'à l'autre, c'est toi, Matthews ! Moi, je ne faisais que te rendre une petite visite de courtoisie. », soufflai-je, dans un sourire malicieux.

Mon regard se perdit un instant dans le sien, et mon sérieux reprit bien vite le dessus. Il fallait que je lui parle de ce que j'avais vu. Il fallait que je lui dise, pour les hommes que mon père avait envoyé. Même si je savais que ça ne serait pas chose facile. Logan allait être hors de lui, et il me faudrait redoubler d'efforts pour l'empêcher d'aller le trouver, lorsque je lui aurais tout raconté. Autant dire que ça ne m'enchantait pas d'avoir à le faire. Mais il me semblait que la situation était trop importante et délicate pour que je lui cache ce détail encore plus longtemps. Je lui soufflai qu'il fallait qu'on parle, remarque qui l'inquiéta immédiatement. Il grimaça bien vite.

« Généralement, quand une femme me dit ça, c’est un mauvais présage. »

Je me pinçai d'abord les lèvres, osant à peine continuer, quand Alexys nous interrompit, s'impatientant parce que je ne venais pas. Soupirant, je soufflai à Logan qu'on parlerait de ça plus tard, avant de rejoindre notre fils dans le salon. De son côté, Logan rejoint la cuisine pour aller nous chercher deux cafés, et un jus de fruit pour Lex. Déposant ce dernier sur la table basse, il me tendit ma tasse, tandis que je lui demandais si sa mère était passée par là. Il faillit s'étouffer à ma question. Posant son regard sur moi, il plissa les yeux, avant de répondre :

« Elle a déposé Lex et j’l’ai mise à la porte. Pourquoi tu m’demandes ça ? »

Il l'avait mise à la porte ? Encore ? Qu'est-ce qu'elle avait dit ou fait qui ne lui avait pas plu, cette fois-ci ? J'allais pour lui répondre que la propreté de la pièce m'étonnait de lui quand Alexys releva la tête, pour me s'exclamer à son tour :

« Ouiiiii, même que j’ai fait de la peinture avec mamie… et avec papa, on a même mangé de la pizza pour le goûter !! C’était trooooooop bon !! »

De la quoi ? Mes yeux s'écarquillèrent et je relevai la tête en direction de Logan qui grimaçait et qui avait fermé les yeux, comme pour éviter d'avoir à croiser mon regard massacrant. Rouvrant finalement un œil, il rétorqua bien vite :

« On avait faim ! »

Sa justification ne tenait pas la route. J'ouvrai déjà la bouche pour lui répondre qu'Alexys me coupa :

« Et après j’ai rangé mes jouets ! T’as vu maman, c’est tout rangé ! »
« J'ai vu ça mon chéri. C'est bien. Maman est fière de toi. » soufflai-je à son égard. « C'est la meilleure ! » lançai-je alors, plus pour moi-même, tandis que Logan prenait place à mes côtés.

« Je pensais que ta mère était passée par là parce que je n'ai jamais vu ton salon dans un tel état, mais visiblement, tu préfères mettre ta mère à la porte et acheter notre fils avec de la pizza pour qu'il s'en charge... », lançai-je, sans vraiment le lui reprocher, mais juste pour le taquiner. A vrai dire, qu'il fasse ranger Alexys était une chose normale. Qu'il mette sa mère à la porte si elle l'embêtait trop aussi. Mais qu'il donne de la pizza au goûter à Alexys, ça l'était un peu moins. « Logan, », repris-je, en poussant un soupir, « Alexys est encore petit. Ce n'est pas parce que ton taux de cholestérol bat celui de ta mère à plate couture qu'il faut qu'il en aille de même pour lui ! C'est un enfant. Il a besoin de laitages et de fruits- »
« Ca veut dire qu'on peut plus manger de la pizza pour le goûter ? », me demanda Lex, avec l'air dépité.
« Ca veut dire que la pizza est faite pour le diner, mon grand, et que si tu continues à en manger au goûter avec papa, tu finiras comme ces petits garçons qui viennent au restaurant et qui demandent des burritos à maman à n'importe quelle heure. », expliquai-je, calmement, quoique peut-être un peu maladroitement.
« Pourquoi tu as mis ta mère à la porte ? Qu'est-ce qu'elle a encore fait ? », demandai-je, cette fois, à l'adresse de Logan. Avait-elle encore raconté à Alexys une des aventures de son père au même âge ? Ca ne m'étonnerait pas d'elle, à vrai dire.

Son bras reposant sur le dossier du canapé, ses doigts caressaient tendrement mes cheveux. Je tournai la tête vers lui, pour le voir sourire. Penchant la tête sur le côté, il murmura à mon oreille :

« Comment était ta journée ? »

Mortelle. C'était la réponse que j'aurais pu lui donner. Au lieu de ça, je posai ma tasse sur la table basse, là où elle ne gênerait pas Alexys, avant de me blottir dans les bras de Logan.

« Fatigante », lançai-je finalement, tandis que je déposai un baiser dans son cou et que ma main retraçait les traits de sa mâchoire. « Stressante. » ajoutai-je, avant de fermer les yeux, et de pousser un léger soupir. Il fallait vraiment qu'on parle, tous les deux. Tandis qu'il resserrait son étreinte autour de moi, je vis Alexys redresser la tête pour nous regarder. Lui souriant, je lui fis signe de nous rejoindre. Il ne se fit pas prier pour sauter sur le canapé et se blottir entre nous. Ma main caressant tendrement ses cheveux, je savourai cet instant, avant de leur souffler : « Je vous aime. »

« Je t'aime aussi, maman », me répondit Alexys le plus naturellement du monde, sans se douter de l'effet de ses mots. « Je t'aime aussi papa. » lança-t-il à Logan, tandis qu'Hendrix venait nous rejoindre, posant ses deux pattes sur le canapé et bavant sur les cuisses d'Alexys. Ce dernier se mit à rire. « Je t'aime aussi » lança-t-il à l'adresse du chien, avant de se tourner vers nous. « Dites, je peux aller jouer avec Hendrix ? » Je me tendis malgré moi, peu rassurée à l'idée de le savoir dehors, avec les hommes de mon père dans les parages.

« Seulement si vous restez devant la baie vitrée. Je veux pouvoir vous voir, c'est d'accord ? »

Hochant la tête, Alexys partit dehors en courant, avec Hendrix sur les talons. Me blottissant à nouveau contre Logan, j'attendis qu'ils soient dehors tous les deux, avant de souffler :

« Mon père prépare quelque chose Logan. Je le sais. J'ai vu des hommes avec des armes, je pense qu'ils travaillent pour lui. » Je relevai la tête, pour croiser son regard, et ajouter, « On devrait partir. On devrait quitter Santa Ana, refaire notre vie ailleurs. Alexys n'a pas encore beaucoup d'attaches ici, et si on part maintenant, il ne nous retrouvera peut-être pas... »

Je voulais protéger mon fils. Empêcher mon père de nuire ? C'était chose impossible. Et si l'idée de rester cachés toute notre vie ne m'enchantait pas, je ne voyais pas d'autre alternative. C'était, du moins, la meilleure chose à faire pour Lex, et pour s'assurer de sa sécurité.


Dernière édition par Casey H. Forsythe le Dim 8 Avr - 21:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeMar 3 Avr - 15:56


Spoiler:
Les jours suivant où je l’ai revu n’avaient pas été simple. On avait beaucoup de choses à se dire, sans même savoir par où commencer, ni même par comment. Il y avait son père, il y avait ma famille, il y avait Liam qui était toujours remonté contre elle et sa disparition. Un vide de quatre ans était à combler et quand bien même j’étais décidé à comprendre et à lui donner tout ce que je possède, j’avais rapidement saisi que ça prendrais énormément de temps. Je pouvais encore lire dans ses yeux, cette détresse. Lorsqu’elle laissait ses pensées s’évader, je savais qu’elle repensait à tout ça. C’était ce moment précis qui m’était les plus difficiles à affronter car je ne savais pas comment l’aider. Certes, j’étais là et c’était le plus important. Du moins c’était ce que Danny m’avait toujours soutenu. Je ne sais pas s’il avait raison. Mais jour après jour, je réalisais qu’elle s’accrochait un peu plus à moi. Ma présence me donnait lentement l’impression de l’aider à sortir la tête de l’eau. Je n’ai pas l’âme d’un héros. Je suis qu’un patron de club qui l’aime plus que je ne saurais le dire et qui tente de l’aider à retrouver son chemin.

L’arrivée d’Alexys avait été déterminante. Si Casey avait si rapidement développé cet instinct maternel, il n’en allait pas de pair avec moi. J’apprenais à connaitre mon fils, tout en me faisant à l’idée que j’étais papa. Autant dire que Liam n’avait pas cessé de se moquer de moi pendant une semaine lorsque je lui avais annoncé. Qui dit père, dit responsabilité. Et responsabilité, ça ne rimait pas une seule seconde avec moi ou mon mode de vie. Je n’avais pas une vie de débauche. J’avais une sacrée bonne position sociale, un club que j’adore, une petite amie exceptionnelle. Mais ça ne faisait pas de moi un père. Etre père a toujours été plus que ça. Etre père, c’est être capable de consoler son enfant lorsqu’il fait un cauchemar, de rester à son coté lorsqu’il est malade… et c’est lui apprendre à faire un nœud de cravate ou même à conduire une voiture. Je n’étais pas réellement préparé à ça. Je pense que c’est d’ailleurs pour ça que ma mère ne cesse de me tarabuster et de m’observer au jour le jour. Elle attend surement le moment où je ferais une énorme bourde. Ce qui n’aurait rien d’étonnant, vu mes capacités à me retrouver dans des situations abracadabrantes.

Occuper Alexys n’avait rien de très sorcier. En fait, je ne m’en sortais pas si mal, à bien y réfléchir. C’était un petit garçon qui adorait s’amuser. Il me ressemblait sur plusieurs aspects. Il aimait toucher à tout, il était curieux, il adorait tenter de nouvelles expériences et il posait trop de questions mais il savait également faire preuve de calme et d’une tendresse infinie. Je pouvais le voir lorsqu’on arrivait à se retrouver tous les trois ou encore lorsqu’il jouait avec Hendrix. A vrai dire, je n’avais jamais imaginé un jour que mon fils pourrait se montrer aussi sensible envers le chien de mon père. C’était une découverte déroutante. Surtout pour moi, vu que ce chien avait pour habitude de me bouder. Il était tellement têtu que je n’arrivais jamais rien à en faire… sauf Alexys.

Installé à dessiner à genoux et appuyé contre la table basse, je m’étais installé à coté de Lex après avoir fait un brin de ménage. Hendrix était couché aux pieds de Lex, comme si ce dernier était son maître. C’était stupéfiant. D’autant plus qu’Hendrix se laissait totalement faire par Alexys. L’arrivée de Casey fit relever la tête du chien et la seconde suivante, je pouvais observer Lex se jeter dans les bras de sa mère. Elle rayonnait. Dès la seconde où elle pouvait le voir, le toucher, le serrer contre elle, son regard étincelait comme je l’avais déjà vu par le passé. Un passé où être ensemble était plus important que tout.

Les rejoignant, il m’était difficile de me détourner de l’amour visible entre eux. Lex prenait ses marques de jour en jour et ne cachait pas l’amour qu’il éprouvait pour nous. Il était notre fils, notre fierté, le fruit de notre amour et bien plus que ça. C’était une joie constante de voir un petit garçon si éveillé, curieux et tout simplement heureux d’être parmi les siens. Descendant des bras de Casey, cette dernière lui promis de venir voir son dessin. Il repartit alors dans le salon tandis que la main de ma petite amie, cherchait la mienne. La seconde suivante, je sentais ses lèvres couvrir les miennes dans un baiser impatient. L’attirant contre moi, je profitais de chaque seconde. Elle était là, c’était tout ce qui importait. Elle allait bien, elle était en sécurité dans mes bras. Je pouvais respirer le parfum de shampoing et me détendre enfin.

A peine lui souhaitais-je la bienvenue que je ne pus résister à l’embrasser de nouveau. Comme si une sourde peur s’emparait de moi. Ça n’était pas un rêve. Elle était bel et bien là. Je sentais ses mains glisser sur mon torse et ma taille et sa tête se glisser dans mon cou. Elle aussi semblait avoir autant besoin que moi, de ce moment. Je savais que ça ne pourrait durer plus de quelques minutes mais c’était toujours ça à prendre. Et puis avec un peu de chance, on aurait le temps d’avoir d’autres moments comme celui-ci dans la soirée.

Mes remarques portaient toujours ses fruits avec elle. C’était de cette façon que tout avait commencé entre nous. Elle détestait toutes ses filles – lorsqu’on était au lycée – et qui minaudaient devant moi. Je n’avais absolument rien du mec ultra populaire à l’époque. Au contraire, avec Liam, on était plutôt de ceux qui se font remarquer pour leurs blagues stupides et le nombre incalculable d’heures de colle mais en fait, ça nous laissait plus de temps pour élaborer nos prochains plans.

Je vis ce sourire en coin ce peindre sur ses traits. « C'est toi qui as sauté du canapé pour me rejoindre. Si l'un de nous deux a rampé jusqu'à l'autre, c'est toi, Matthews ! Moi, je ne faisais que te rendre une petite visite de courtoisie. » je ne pus m’empêcher de rire. Elle avait ce petit air satisfait sur le visage. Aucune autre n’avait de la répartie comme elle.

« J’ai pas rampé ! En tant que hôte, je suis simplement venu te saluer comme il se doit. Et j’te rappelle que c’est toi qui m’as sauté au cou ! » Répliquais-je sur le même ton quel. « Et toc ! » finis-je avec un petit rire tandis que mon index venait courir le long de sa mâchoire avant de dessiner le contour de ses lèvres.

Seulement en l’espace de quelques secondes, je vis son regard perdre de cette étincelle. Visiblement quelque chose se tramait. La question était de savoir, ce que j’avais encore pu faire qui l’aurait contrarié. Depuis son retour, j’essayais d’être disponible et à son écoute. Je savais qu’elle n’allait pas aussi bien qu’elle le prétendait. Du moins, je m’étais convaincu qu’avec le temps, son malaise s’estomperait. Avais-je tors ? Sa remarque avait eu l’effet immédiat de me faire grimacer. Après tout le « Il faut qu’on parle », ça présageait à chaque fois de mauvaises nouvelles. Pas que j’y sois habitué plus que ça mais à la télé, c’était toujours une tuile qui nous tombait dessus.

Se pinçant les lèvres, je sus que c’était vraiment sérieux. Je restais plusieurs secondes à l’observer, une sourde inquiétude me gagnant malgré moi. L’observant rejoindre Alexys et s’intéresser à son dessin, je fis un détour par la cuisine. Le temps de ramener un jus de fruit et deux cafés. En revenant, sa remarque sur ma mère aiguisa ma curiosité. Pourquoi elle voulait savoir si ma mère était passée ? Me connaissant, il n’y avait rien d’étonnant à ma réaction. Que je mette ma mère à la porte ne tenait absolument pas d’une dispute. On ne s’engueulait jamais à vrai dire. Elle était curieuse, parfois envahissante, passionné. Trois choses dont il semblerait j’avais également hérité. Mais j’avais tout juste fini de poser la question à Casey que Lex nous interrompit.

A cet instant, faisant référence à sa part de pizza qu’il avait mangé pour le gouter, je sus qu’elle allait me passer un savon. Fermant les yeux, je m’attendais à ce qu’elle me balance quelque chose au visage. J’osais à peine ouvrir un œil, tandis qu’elle écarquillait les yeux, complètement sous le choc de la surprise. Et ma réponse n’eut pas l’effet escompté. Son regard massacrant était équivoque. Mais par chance, Lex changea de sujet. J’espérais ainsi, qu’elle oublierait cette bévue et qu’on arriverait à passer à autre chose. Mais Casey n’oubliait pas grand-chose.

« J'ai vu ça mon chéri. C'est bien. Maman est fière de toi. » souffla-t-elle à notre fils, qui lui montrait qu’il avait rangé ses jouets. « C'est la meilleure ! » me fustigea-t-elle alors, de l’un de ses regards sombre dont elle gardait le secret. « Je pensais que ta mère était passée par là parce que je n'ai jamais vu ton salon dans un tel état, mais visiblement, tu préfères mettre ta mère à la porte et acheter notre fils avec de la pizza pour qu'il s'en charge... »

Elle enchainait sur un ton plus léger, taquin. Ce qui me déconcerta sur le coup. A quoi jouait-elle ? Voulait-elle qu’on ait cette conversation lorsque Lex serait plus loin ? « Tu dis ça uniquement parce que t’es jalouse de ne m’avoir jamais vu avec un chiffon à la main et passer l’aspirateur ! » lui rétorquais-je le plus simplement du monde. « Et si j’avais acheté notre fils, j’me serais pas contenté de lui faire nettoyer que le salon, mais toute la maison. » appuyais-je avec une moue malicieuse. C’était totalement absurde. Elle savait pertinemment que ça n’était pas du tout mon genre. Elle avait des interrogations, je le comprenais mais elle était assez futée pour savoir que je n’utiliserais jamais notre fils. Pas comme le sien en était le maître.

« Logan, » Lorsqu’elle appuyait sur mon prénom de cette façon, le timbre de sa voix était tout particulier. Comme si d’un coté, il y avait cette mise en garde et qu’en même temps, elle ne voulait pas me blesser. Ça en était touchant. Cette douceur qui animait les traits de son visage, la rendait encore plus belle à mes yeux. Elle avait tant à offrir. Que ça soit à un homme ou à son fils. Casey ne se considérait pas meilleure ou plus jolie qu’une autre. Et parfois, ça me mettait hors de moi qu’elle ne réalise pas sa beauté. Car celle qui vient du cœur est toujours la plus précieuse.

« Alexys est encore petit. Ce n'est pas parce que ton taux de cholestérol bat celui de ta mère à plate couture qu'il faut qu'il en aille de même pour lui ! C'est un enfant. Il a besoin de laitages et de fruits- » J’avais presque envie de rire et je dus me retenir lorsque je croisais son regard.
« Ca veut dire qu'on peut plus manger de la pizza pour le goûter ? », nous demanda Lex, avec l'air dépité.
« Ca veut dire que la pizza est faite pour le diner, mon grand, et que si tu continues à en manger au goûter avec papa, tu finiras comme ces petits garçons qui viennent au restaurant et qui demandent des burritos à maman à n'importe quelle heure. » lui expliqua-t-elle tandis que je voyais Lex réfléchir à ce qu’elle venait de dire avant retourner à son dessin, malgré une petite grimace sur son visage.
« Les burritos, t’avais pas un autre exemple ? c’est bon aussi ! » lançais-je avec un sourire en coin. « Casey. » repris-je après un soupir, rivant mon regard au sien. « J’suis pas totalement stupide... Je travaillais lorsqu’il est arrivé. Le temps que j’me retourne, il partageait cette part de pizza avec Hendrix. Tu voulais que j’lui ôte de la bouche ? C’est pas un drame… et dis-toi qu’il n’a pas encore goûté à sa première bière ! » rajoutais-je avec un sourire espiègle. Elle savait pertinemment que je ne ferais rien qui mettrait la vie de notre fils en danger. Paradoxalement, elle devait être toute aussi consciente que mon insolence avait parfois tendance à me faire faire n’importe quoi. « Quant à mon cholestérol, j’crois pas que t’ais eu récemment à te plaindre, Chérie ! » appuyais-je volontairement en me penchant vers elle, mon visage à quelques centimètres du sien. Mon regard glissa sur ses lèvres une longue seconde avant de remonter à ses yeux, en un sourire amusé sur le visage.

« Pourquoi tu as mis ta mère à la porte ? Qu'est-ce qu'elle a encore fait ? » A vrai dire, j’aurais été heureux de pouvoir éviter sa question. Ma mère. En théorie, elle n’avait rien fait de terrible, si ça n’était de me mettre un peu plus la pression. C’était un peu une habitude chez elle. Son but était de nous savoir heureux et réunis mais en l’occurrence, on ne pouvait pas précipiter les choses. Pas comme je sais qu’elle le souhaiterait. « C’est trois fois rien. » haussais-je les épaules. « Elle continue sa campagne à me pousser pour que t’emménages. Tu sais comment elle est. Insistante. Déterminée. Bornée. » penchais-je la tête, avec désolation. « Pas de pression. Je te l’ai dis. Quand tu seras prête ou quand tu voudras passer quelques nuits avec nous, tu sais qu’on en sera heureux. Baby steps, Cas’. » achevais-je dans un sourire. « T’inquiète pas pour ma mère. Elle se fait un plaisir de me torturer. La première fois qu’elle a commencé, j’devais avoir l’age de Lex, quand elle m’a confisqué ma cape de Superman, qui en fait était à Liam… » me rappelais-je après coup. « J’suis sure que tu veux pas savoir comment ça s’est fini. » ris-je doucement en me rappelant la crise de nerfs que ma mère avait fait aux urgences alors que j’étais sur un lit à pleurer de douleur pour m’être cassé le bras.

Mon bras reposant sur le dossier du canapé, mes doigts glissaient tendrement sur ses cheveux. Tournant la tête dans ma direction, je lui offris un tendre sourire. Elle n’avait pas idée combien sa visite, me faisait plaisir. Chacune d’entre elle à vrai dire. J’avais enfin l’impression qu’il y avait de la normalité dans nos vies décousues. A ma question, elle déposa sa tasse sur la table basse, assez loin pour qua ça ne gêne pas Alexys, puis elle vint se blottir dans mes bras.

« Fatigante. Stressante. » ajoute-t-elle après avoir déposé un baiser dans mon cou. Ses doigts dessinant le contour de ma mâchoire, je resserrais notre étreinte. On avait besoin de ses moments. On nous en avait privés depuis quatre ans. Le simple fait de la tenir dans mes bras, tenait parfois du rêve. Il n’y avait pas à dire, dès qu’elle était dans mes bras, mes angoisses s’évanouissaient. Car je la savais en sécurité et qu’ensemble, on pouvait tout affronter. Y compris son père. « Je vous aime. » nous murmure-t-elle alors qu’Alexys venait s’installer entre nous. Machinalement, ma main vint se glisser dans ses cheveux, alors qu’il était d’un calme presque olympien. En partie appuyé contre Casey, je l’observais avec sérénité. C’était bon d’être tous les trois. Juste nous. « Je t'aime aussi, maman », répond Alexys avec ce naturel déconcertant. « Je t'aime aussi papa. » Une phrase qui me soulevait le cœur. Il ne devait pas savoir combien ses mots me touchaient. Il était si jeune. Je ne pus m’empêcher de déposer un baiser sur sa tempe. « Je vous aime tous trois. Oui même toi qui me fais tout le temps la gueule ! » rajoutais-je à l’adresse d’Hendrix qui venait s’appuyer sur le canapé pour poser sa tête sur les cuisses de notre fils. « Je t'aime aussi » lança Alexys au chien, avant de nous demander : « Dites, je peux aller jouer avec Hendrix ? »

La réaction naturelle de Casey me fit sourire. Elle était parfaite dans ce rôle. Si maternelle. Si aimante, si douce. Et si l’on se référait à sa propre expérience, je me demandais d’où elle pouvait puiser autant d’amour et faire preuve d’une tendresse si accrue.

« Seulement si vous restez devant la baie vitrée. Je veux pouvoir vous voir, c'est d'accord ? » Je les observais en silence et Lex disparus par la baie vitrée avec Hendrix sur ses talons. Bien vite mon regard pu se poser un peu plus loin devant la maison où Lex envoyait un bout de bois au chien que ce dernier allait chercher. Je souris tendrement alors que Casey se recalait plus étroitement dans mes bras. Naturellement, je déposais un baiser sur son front avant de l’entendre souffler :

« Mon père prépare quelque chose Logan. Je le sais. J'ai vu des hommes avec des armes, je pense qu'ils travaillent pour lui. » J’aurais aimé entendre autre chose. Je présumais que c’était ce dont elle voulait à tout prix me parler. « Des hommes ?! Quels hommes ?! » Répliquais-je en rivant mon regard au sien. « Où ça ?! ici ?! depuis combien de temps ?! Ils t’ont approché ?! Ils ont tenté de te blesser ?! » débitais-je cette fois-ci bien plus inquiet. Car si c’était vraiment des hommes de son père, il y avait de quoi s’inquiéter réellement. Sans oublier qu’il allait falloir un char d’assaut pour m’empêcher de débarquer dans le bureau de son père et de lui foutre une correction. A croire que c’était trop dur pour lui, de laisser sa fille vivre sa vie ! Je rongeais mon frein. J’avais horreur de ça. Je me sentais inutile. Incapable de la protéger de son ordure de paternel. « On devrait partir. On devrait quitter Santa Ana, refaire notre vie ailleurs. Alexys n'a pas encore beaucoup d'attaches ici, et si on part maintenant, il ne nous retrouvera peut-être pas... »

Je rêvais d’accéder à sa requête. Je sais qu’elle voyait ça comme une solution temporaire du moins. Elle souhaitait protéger notre fils et, mon regard se posant sur Lex, je restais de longues secondes silencieuses, cherchant comment lui annoncer mon point de vue, sans la braquer. Je me pinçais les lèvres et caressais son bras. Mon regard se plongea dans le sien. « S’il n’y avait que nous trois, j’hésiterais pas une seconde… » commençais-je dans un premier temps. « Court’ a besoin de toi. Tu peux pas l’abandonner… Ma mère commence tout juste à se relever de la mort de mon père. On peut pas partir. Pas maintenant… » soupirais-je, penchant la tête vers elle. « On doit rester. Pour Danny… pour coincer son meurtrier. Ses parents, ta sœur, nous, tous ses amis… ils méritent de connaitre la vérité et que son meurtrier soit amené devant la justice. Danny a tellement fait pour moi… pour nous… j’aurais l’impression de l’abandonner, Cas’… je peux pas lui faire ça. » achevais-je en détournant les yeux. Il me manquait. J’avais encaissé sa mort, sans jamais en parler. Mais il me manquait tout autant que mon père. On avait grandit ensemble. Je ne pouvais pas tirer un trait sur une amitié de quinze ans et laisser son meurtrier s’en tirer. Parce que s’il était mort, c’était de ma faute. C’était à cause de cette enquête sur Forsythe. Et je n’étais pas prêt de me pardonner un jour.

J’étais conscient que la priorité était de protéger Casey et Lex mais partir était-ce vraiment l’unique solution ? Fuir nos vies, nos amis, ma famille, je ne voyais pas ça comme l’ultime solution. « Tu sais que j’ferais n’importe quoi pour vous deux. Je vous protégerais quoi qu’il arrive mais on peut pas tout plaquer comme ça. Je sais qu’on peut pas empêcher ton père de nous nuire… mais on peut le ralentir. Je dois juste prouver son implication dans le meurtre de Danny et peut être également dans celui de mon père. » avouais-je du bout des lèvres. « Donne moi du temps, s’il te plait. » murmurais-je en levant les yeux vers elle. « Après on ira où tu veux, aussi longtemps que tu veux… j’te le promets. » finis-je en appuyant finalement ma tête contre la sienne. Elle n’apprécierait pas et serait certainement réticente mais j’espérais sincèrement qu’elle comprendrait ma démarche. On en avait tous besoin. On pourrait alors faire notre deuil de Danny et reprendre le cours de notre vie, tous les trois en famille.

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Casey H. Forsythe
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeDim 8 Avr - 15:58

Logan et moi avions encore beaucoup de chemin à faire. Nous avions beau nous être retrouvés, nous savions, l'un comme l'autre, qu'il nous faudrait beaucoup de temps pour laisser cette histoire derrière nous et pour avancer. Il y avait des choses que même nos retrouvailles n'effaceraient jamais. Des douleurs qu'on avait ressenties, chacun de notre côté, et qui nous avaient changés. Imaginer qu'on redeviendrait les mêmes sous prétexte qu'on s'était retrouvés relevait de l'utopie. On n'effacerait jamais ces quatre années séparés l'un de l'autre, tout comme nous n'effacerions jamais ces quelques années que nous avions loupées avec Alexys. Pour autant, nous avions tous les deux envie de faire les choses bien. D'être de bons parents. J'ignorais concrètement ce que signifiait être une bonne mère. La mienne ne m'avait pas toujours montré le bon exemple, et pour cause, puisqu'elle avait laissé mon père me détruire. Jamais nous n'avions eu de conversation mère-fille, de moment d'intimité et de réelle relation. En cela, elle avait failli à son rôle de mère. Une chose que je ne laisserais certainement pas se produire avec Alexys. J'avais envie d'être là pour lui. J'avais envie qu'il sache qu'il pouvait me parler de tout et n'importe quoi, et qu'il sache que, quelque soit la situation, je répondrai toujours présente. Car être une bonne mère, ça n'était, selon moi, pas seulement s'assurer que mon fils ne manquerait jamais de rien, mais également être prête à tout pour lui. Or, j'étais déjà prête à tout pour Alexys. S'il le fallait, j'étais prête à laisser ma vie pour lui. Je l'aimais au delà de tout ce que j'avais connu à présent, et ce, même avec Logan. L'amour que je ressentais pour notre fils était différent. Et cet amour était transcendant. Un amour qui me donnait chaque jour la force de me lever et d'avancer. Pour lui, pour mon fils. Pour qu'il retrouve un jour un semblant de normalité, et pour qu'il finisse par comprendre que jamais Logan et moi n'avions souhaité tout ce qui s'était passé ces quatre dernières années, et que nous serions à présent toujours là pour lui.

Profitant des deux hommes de ma vie après une longue journée de travail, j'embrassais tendrement mon fils avant de me tourner vers son père. Alexys retourna alors dans le salon dessiner, tandis que je me blottissais sans plus attendre dans les bras réconfortants de mon petit ami. Les moments comme celui-ci étaient précieux. Pendant des années, il s'étaient faits si rares que je profitais de chaque instant qui m'était donné aux côtés de Logan, savourant chacune de ses étreintes, chacun de ses baisers. Mes lèvres ne perdirent pas de temps avant de se sceller aux siennes pour un baiser plein de tendresse. Me serrant un peu plus contre moi, Logan me souhaita la bienvenue avant de m'embrasser une nouvelle fois. Dans ses bras, j'étais si bien. J'en oubliais presque que la vie nous avait séparés pendant quatre ans. Lorsque j'étais ainsi blottie contre lui, j'avais l'impression de revenir quatre ans plus tôt, quand nous étions encore au lycée et que nous passions notre temps dans les bras l'un de l'autre. Une époque révolue, et pourtant si proche...

Comme à son habitude, Logan ne perdit guère de temps avant de me provoquer, cherchant très certainement à ce que je réponde. A vrai dire, c'était plus fort que moi. Chacune de ses provocations avaient tendance à me faire réagir au quart de tour. Et cette fois n'échappait pas à la règle. Je lui fis remarquer que, de nous deux, il était celui qui avait rampé jusqu'à moi puisqu'il avait sauté du canapé pour me saluer.

« J’ai pas rampé ! En tant que hôte, je suis simplement venu te saluer comme il se doit. Et j’te rappelle que c’est toi qui m’as sauté au cou ! Et toc ! », lança-t-il, dans un petit rire tandis qu'il retraçait le contour de mes lèvres de son index.
« Ca ne t'a pas déplu, à ce que je sache. » lui fis-je remarquer, tandis que j'embrassais son doigt, puis ses lèvres une nouvelle fois.

Je ne me lasserais jamais de ces moments. De sa tendresse. De son amour. Tout autant de choses dont j'avais cruellement manqué, au cours de ces dernières années. Des choses qu'il était le seul à pouvoir m'apporter. Parce qu'il était le seul homme que j'avais jamais aimé, et qu'il resterait très certainement le seul et ce, jusqu'à la fin de mes jours. Pour la simple et bonne raison qu'aucun autre ne lui arrivait à la cheville. Je lui soufflais après un instant qu'il fallait qu'on parle. Je vis à son regard que Logan n'avait l'air que peu enchanté à cette perspective. Il avait toutes les raisons du monde de s'inquiéter. Ce que j'avais à lui dire était des plus sérieux. Cependant, nous devrions remettre cette conversation à plus tard. Alexys s'impatientait déjà dans le salon pour que je le rejoigne. Je quittai Logan pour m'installer sur le canapé et jeter un œil au dessin que faisait Alexys. De son côté, Logan se rendit dans la cuisine pour nous chercher deux cafés, et ramener un jus de fruit à Alexys. A son retour, je lui demandai si sa mère était passée par là. Loin de moi l'idée de le tourmenter avec ma question, c'était juste que l'état du salon – presque immaculé – m'avait interpellée. Logan n'était pas du genre soigneux. Et s'il faisait toujours quelques efforts pour que sa maison ne soit pas trop en désordre, je ne l'avais jamais vue aussi propre. Généralement, il trainait, ici ou là, quelques restes de la veille, de vieux couverts, de vieux verres... tout autant de choses qui manquaient à l'appel aujourd'hui.

Logan chercha à savoir pourquoi je m'inquiétais de la présence éventuelle de sa mère. Et à la mention de sa grand mère, Alexys intervint immédiatement, m'expliquant qu'il avait fait de la peinture avec elle et qu'à son retour, il avait eu droit à de la pizza pour le goûter. Si je n'étais pas assise en l'entendant, je serai certainement tombée sur les fesses. De la pizza pour le goûter ? Mais où Logan avait-il la tête ? Je pris sur moi pour ne pas faire la morale à Logan. A vrai dire, j'essayai même d'en rire dans un premier temps, en faisant remarquer à Logan qu'il avait acheté notre fils avec son « super-goûter », en échange d'un peu de ménage.

« Tu dis ça uniquement parce que t’es jalouse de ne m’avoir jamais vu avec un chiffon à la main et passer l’aspirateur ! Et si j’avais acheté notre fils, j’me serais pas contenté de lui faire nettoyer que le salon, mais toute la maison. », me fit-il remarquer avec une moue malicieuse.
« Essaie un peu de lui faire nettoyer toute la maison, tu vas voir ce qui va t'attendre ! » le mis-je en garde en pointant mon doigt sur lui.

Reprenant mon sérieux, j'essayai d'expliquer à Logan qu'Alexys ne pouvait pas manger n'importe quoi, à n'importe quelle heure. Il n'était pas idiot. Il savait déjà tout ça. Et loin de moi l'idée de dire qu'il était un mauvais père. De bien des manières, Logan était le père idéal. Il était simplement maladroit parfois. Comme aujourd'hui. Pour autant, je ne pouvais pas approuver une telle attitude. Devais-je lui faire la morale ? Pas nécessairement. J'essayai de lui expliquer les choses avec douceur, pour ne pas le blesser, ou lui laisser penser qu'il agissait de la mauvaise façon avec notre fils. Car c'était bien loin d'être le cas. Mais au milieu de ma leçon de morale, Alexys se permit d'intervenir pour me demander s'il ne pouvait plus manger de pizza au goûter. J'essayai, tant bien que mal, de lui faire comprendre que la pizza se mangeait au diner, et que je ne voulais pas qu'il finisse comme ces petits garçons obèses qui venaient au restaurant me commander des burritos à n'importe quelle heure de la journée. Visiblement, mon explication n'eut pas l'effet escompté, puisque Alexys pris un moment de réflexion après mes mots, avant de grimacer.

« Les burritos, t’avais pas un autre exemple ? c’est bon aussi ! », me fit remarquer Logan, tandis que je grimaçai à mon tour. « Casey. » reprit-il après un soupir, plus sérieux, cette fois-ci. « J’suis pas totalement stupide... Je travaillais lorsqu’il est arrivé. Le temps que j’me retourne, il partageait cette part de pizza avec Hendrix. » Parce qu'en plus, Alexys avait partagé sa part de pizza avec le chien ? C'était la meilleure ! « Tu voulais que j’lui ôte de la bouche ? », continuait Logan. « C’est pas un drame… et dis-toi qu’il n’a pas encore goûté à sa première bière ! »

Sa première bière. Il voulait me rendre malade ou quoi ?

« Wow, doucement Logan. Arrête. » je ne plaisantais pas avec ça. L'idée que mon fils touche un jour à l'alcool me rendait malade. « Il a le temps avant d'en arriver là. Sa première bière, il ne la touchera qu'à ses vingt et un ans ! », l'avertis-je, le plus sérieusement du monde.

« Quant à mon cholestérol, », reprit Logan, « j’crois pas que t’ais eu récemment à te plaindre, Chérie ! ». Il se pencha sans plus attendre vers moi, son visage se retrouvant à quelques centimètres du mien. Mon souffle se coupa quelques instants, attendant un ultime baiser, mais au lieu de ça, Logan se contenta de croiser mon regard avec ce sourire amusé. Passant ma main derrière son cou, je l'approchai de moi et comblai les derniers centimètres qui nous séparaient pour lui donner un tendre baiser.
« C'est ce que tu crois. » soufflai-je finalement, quand mes lèvres quittèrent les siennes. « Ton cholestérol a tendance à jouer sur tes performances, chéri. Mais puisque je suis une petite amie dévouée, j'ai gardé ça pour moi jusqu'à aujourd'hui. Je ne voulais pas blesser ton égo. » le taquinai-je, avec cette malice dans le regard, avant de déposer un baiser sur sa joue, cette fois-ci.

Reprenant notre sérieux, je lui demandai pourquoi il avait mis sa mère à la porte. Je savais combien sa mère pouvait parfois se montrer... envahissante, et que Logan l'aie mise dehors ne m'étonnait guère. Ca leur ressemblait bien. Cependant, je savais que Logan n'avait pas fait ça simplement par plaisir, et qu'elle avait dû se montrer très insistante pour qu'il en vienne à la chasser de chez lui. La question, maintenant, était de savoir ce qu'elle avait dit ou fait. Avait-elle encore raconté une histoire compromettante à Alexys ? Elle excellait dans ce domaine, récemment, et ça ne m'aurait pas étonnée. Mais seul Logan pouvait me laisser entendre le fin mot de l'histoire.

« C’est trois fois rien. », m'indiqua-t-il, en haussant les épaules. « Elle continue sa campagne à me pousser pour que t’emménages. » Je baissai instinctivement le regard. Je savais que, pour beaucoup de personnes, il était ridicule de repousser ainsi le moment où nous pourrions enfin vivre avec l'autre. Pire encore, pour beaucoup, il semblait inconcevable d'élever un enfant tout en restant chacun chez soi. Et pourtant, c'était ce que nous faisions, Logan et moi. Pas parce que nous ne nous aimions pas, mais parce que je n'étais pas prête à sauter le pas. Pas encore. Ca faisait déjà presque un an qu'on s'était retrouvés, et si je ne pouvais pas passer une seule journée sans voir Logan, il n'empêchait que je n'étais pas encore prête à ça. Peut-être parce qu'avant de vivre avec lui, j'avais besoin de me retrouver. «  Tu sais comment elle est. Insistante. Déterminée. Bornée. » continua-t-il, avant d'ajouter, finalement, « Pas de pression. Je te l’ai dis. Quand tu seras prête ou quand tu voudras passer quelques nuits avec nous, tu sais qu’on en sera heureux. Baby steps, Cas’. »

Je relevai la tête pour croiser son tendre sourire. Il avait toujours été si patient avec moi. Parfois, j'en arrivais à me demander si je méritais tant de patience et d'amour. Tant de compréhension. Tout autant de choses qu'un autre homme ne m'aurait jamais donné.

« Je t'aime, Logan. Ne l'oublie pas. Jamais» Je ne lui répèterai jamais assez. Il ne le saurait jamais assez. Ma main s'emparant de la sienne, je la portai à mes lèvres, avant de souffler, « Merci. Pour tout ce que tu fais. Pour ta patience, et ton amour. Merci pour tout. » Il n'imaginait pas l'importance que ça avait pour moi.

« T’inquiète pas pour ma mère. », reprit-il alors. « Elle se fait un plaisir de me torturer. La première fois qu’elle a commencé, j’devais avoir l’age de Lex, quand elle m’a confisqué ma cape de Superman, qui en fait était à Liam… J’suis sure que tu veux pas savoir comment ça s’est fini. »
« Inutile. J'ai déjà une idée de la façon dont ça s'est fini. » Car, qui connaissait Logan et Liam savait pertinemment qu'à l'époque, quand ils faisaient des bêtises, ça se finissait soit en drame, soit à l'hôpital... Et par la suite, en grandissant, ça se terminait la plupart de temps en heures de colle. Rien que pour cela, j'espérais que notre fils ne tiendrait pas de Logan. Car je me voyais mal passer mes journées aux urgences comme je l'avais fait la dernière fois. Une fois m'avait suffit. Je n'étais pas sûre de survivre à l'inquiétude d'un nouveau séjour à l'hôpital.

Je me blottis rapidement dans les bras de Logan après cela. Profitant de son étreinte, il me demanda comment s'était passée ma journée. Sans lui mentir, je lui répondis qu'elle avait été fatigante, et stressante. C'était même peu dire. Mais la présence de Logan et Alexys me mettait un peu de baume au cœur. Machinalement, Logan resserra son étreinte autour de moi. Il ne fallut guère de temps pour qu'Alexys, qui nous avait vus, vienne à son tour se blottir dans nos bras. Il n'y avait rien de mieux que ces moments là. Ces moments où il n'y avait que nous, et où j'en oubliais le reste. Je les aimais tellement. Il ne m'en fallu pas plus pour leur souffler ces mots, tandis qu'Alexys nous répondait avec un naturel déconcertant qu'il nous aimait. Il n'avait pas idée de l'importance de ces mots. Il n'avait pas idée de ce qu'ils provoquaient en nous. Ni même de ce qu'ils représentaient. Se penchant vers lui, Logan l'embrassa sur la tempe, avant de rétorquer :

« Je vous aime tous trois. Oui même toi qui me fais tout le temps la gueule ! » Je souris en le voyant s'adresser à Hendrix. Et mon sourire ne s'élargit que plus lorsqu'Alexys lui dit qu'il l'aimait.

Ces deux là avaient une telle complicité qu'elle en devenait touchante. Et quelque part, j'étais contente qu'Alexys puisse compter sur ce chien. Il avait beau ne pas être humain, il n'en était pas moins un repère dans la vie de notre fils. Un élément qui contribuait grandement à son intégration dans sa nouvelle vie, et à son nouveau départ. Alexys nous demanda alors s'il pouvait aller jouer avec Hendrix. Si je ne m'y opposais pas, je tenais cependant à ce qu'ils restent tous les deux dans notre champ de vision. Avec les deux gus qui trainaient dehors, on n'était jamais trop prudents. Mes mots prononcés, Alexys ne perdit pas de temps avant d'aller dehors avec Hendrix sur les talons. Les observant quelques secondes, je me recalais rapidement dans les bras de Logan qui déposa un baiser sur mon front. Présent seuls, j'en profitai pour lui faire part de ce que j'avais vu ces derniers jours.

« Des hommes ?! Quels hommes ?! », répliqua aussitôt Logan en se penchant, pour croiser mon retard. J'ouvris la bouche pour répondre, mais il ne m'en laissa pas le temps : « Où ça ?! ici ?! depuis combien de temps ?! Ils t’ont approché ?! Ils ont tenté de te blesser ?! »

Je savais qu'il était inquiet. Et je savais parallèlement que, suivant ce que je dirai, il prendrait des risques énormes. Comme aller trouver ces types, ou pire encore, s'adresser directement à mon père. Chose que je voulais à tout prix éviter.

« Ils ne m'ont rien fait. », répondis-je, dans un premier temps, à la plus importante de ses questions. « Ca fait des jours qu'ils trainent aux alentours. Devant chez moi, devant le restau... Y'en a même deux devant chez toi, comment t'as pu les rater ?! », m'étonnai-je, alors qu'habituellement, Logan restait pourtant sur ses gardes. « Je ne sais pas ce qu'ils veulent mais... le fait qu'ils trainent comme ça sans rien faire n'est pas pour me rassurer. »

A vrai dire, je craignais qu'ils ne guettent le moment opportun avant de nous reprendre Alexys. D'où mon inquiétude à l'idée de le laisser trainer dehors.

Rassemblant tout mon courage, je fis part à Logan de l'éventualité de quitter la ville, pour repartir de zéro, ailleurs. C'était de loin la meilleure des choses à faire. A mes yeux du moins. Et puis, c'était le moment idéal. Alexys n'avait pas encore beaucoup d'attaches ici... C'était maintenant ou jamais. Me détachant légèrement de Logan, je cherchai son regard, désormais posé sur Alexys. L'observant pendant de longues secondes, il se pinça les lèvres et commença à caresser mon bras. Il plongea alors son regard dans le mien.

« S’il n’y avait que nous trois, j’hésiterais pas une seconde… », commença-t-il, me laissant deviner l'issue de sa phrase. C'était non. Il ne voulait pas. Mais pourquoi ? Tenait-il tant que ça à s'exposer à mon père, à attendre que ce dernier ne s'en prenne à nous ? « Court’ a besoin de toi. Tu peux pas l’abandonner… Ma mère commence tout juste à se relever de la mort de mon père. On peut pas partir. Pas maintenant… », m'expliqua-t-il, dans un soupir.

Je hochai la tête, pour lui montrer que j'avais compris. On ne pouvait pas partir comme ça. D'accord. Mais on n'était pas obligés de partir comme des voleurs. Court' et sa mère pouvaient venir avec nous. A vrai dire, après ce qu'elles avaient vécu, toutes les deux, ce nouveau départ ne serait certainement que bénéfique pour elles aussi.

« On n'est pas obligés de les laisser ici », m'empressai-je de répondre, avec l'espoir de pouvoir convaincre Logan. « Court' viendra avec nous. Et ta mère nous suivra sans problème. S'il le faut, Liam aussi, se joindra à nous. On pourrait tous recommencer de zéro. Repartir sur de nouvelles bases. »

C'était peut-être un peu idéaliste. Et pourtant, j'y croyais. Je croyais en ce que je disais. Et j'étais persuadée que, même si la fuite n'était pas la meilleure des solutions, elle restait, à ce jour, notre seule option.

« On doit rester. », lança Logan. « Pour Danny… pour coincer son meurtrier. Ses parents, ta sœur, nous, tous ses amis… ils méritent de connaitre la vérité et que son meurtrier soit amené devant la justice. » Son meurtrier. On savait tous les deux de qui il s'agissait : mon père. Logan avait-il réellement pour but d'emmener mon père devant la justice ? C'était de la folie. On avait déjà eu cette conversation des dizaines de fois. Après la mort de Danny, j'avais pensé qu'il avait renoncé à l'idée de trainer mon père devant la justice. Je réalisais à présent que la mort de Danny n'était qu'une excuse de plus à sa démarche. « Danny a tellement fait pour moi… pour nous… j’aurais l’impression de l’abandonner, Cas’… je peux pas lui faire ça. » Je baissai machinalement le regard. Il avait raison. Danny avait beaucoup fait pour nous. Mais devait-il pour autant prendre des risques inconsidérés ? Danny lui même avait été persuadé qu'il pourrait coincer mon père. Et voilà où on en était à présent. Sa mort aurait dû ouvrir les yeux de Logan, et non pas l'aveugler encore plus.

« Tu sais que j’ferais n’importe quoi pour vous deux. Je vous protégerais quoi qu’il arrive mais on peut pas tout plaquer comme ça. » tenta de me raisonner Logan après un instant. « Je sais qu’on peut pas empêcher ton père de nous nuire… mais on peut le ralentir. » Le ralentir ? De quoi il parlait, au juste ? Avait-il une idée de l'inquiétude qu'il réveillait en moi, en prononçant ces mots ? « Je dois juste prouver son implication dans le meurtre de Danny et peut être également dans celui de mon père. », poursuivit-il, tandis que je fermai machinalement les yeux pour tenter de me ressaisir et ne pas avoir à céder à la panique.

« Donne moi du temps, s’il te plait. », murmura-t-il, tandis que je rouvrais les yeux et que je chassais machinalement les larmes qui avaient perlé à mes yeux. « Après on ira où tu veux, aussi longtemps que tu veux… j’te le promets. », conclu-t-il, en appuyant sa tête contre la mienne. C'était la meilleure ! Il me parlait comme à une enfant qui réclame des vacances. Je m'écartai de lui, secouant, finalement la tête.

« Logan, je ne te parle pas de partir en vacances... Mais de... de refaire notre vie, de tout recommencer de zéro. De vivre sans avoir à surveiller nos arrières. Je te parle de ne plus vivre dans la peur qu'il s'immisce une nouvelle fois dans nos vies. » Avait-il réellement compris l'enjeu de ma démarche ? J'en doutais, sans quoi, il ne serait certainement pas là à vouloir jouer les héros. Du temps, c'était ce qu'il voulait ? Le temps de quoi ? De laisser mon père s'en prendre à lui, ou Alexys ?! Non. Je ne pouvais pas le laisser faire. C'était au dessus de mes forces. Inspirant profondément, je pris quelques secondes pour me calmer, et lui demander, « Tu veux que j'attende quoi, au juste ? Que mon père s'en soit pris à toi ?! » Ma question n'était que rhétorique. Sans attendre sa réponse, je me levai du canapé avant de faire les cent pas dans la pièce, et de m'arrêter finalement près de la baie vitrée de laquelle j'observais Alexys jouer avec Hendrix. « Tu- tu ne peux pas faire ça Logan. Il faut que tu lâches prise. Pour moi. Pour Alexys. Pour qu'on ait un jour une réelle chance de vivre ensemble. »

Oui, car s'il continuait de s'immiscer dans les affaires de mon père, il ne ferait pas long feu et il était certain que tout ce qu'Alexys aurait de son père ne serait que des souvenirs : les souvenirs de ces quelques semaines passées avec lui. Chose que je refusais d'imaginer une seule seconde. Parce que je refusais d'imaginer une vie dans laquelle Logan n'existerait plus.
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C. Logan Matthews
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeJeu 12 Avr - 1:26



« Ca ne t'a pas déplu, à ce que je sache. » me répond-t-elle instinctivement. Si chez Casey, certaines particularités m’avaient manqué, son sens de la répartie en faisait partie. Durant quatre ans, j’avais cherché. Je l’avais cherché et plus tard, avec d’autres femmes. Mais aucune ne l’égalait. Parce que Casey avait ce don de répondre à chacune de mes provocations, tout comme elle avait cette aisance à m’apporter du réconfort et de la tendresse, dans les moments les plus importants. « Rien ne peut me décevoir et me déplaire de ta part. Car au cas où tu l’aurais toujours pas remarqué, j’suis dingue de toi. » rajoutais-je entre deux baisers volés. J’avais besoin d’éprouver cette proximité. Ce besoin vital de la toucher et de m’assurer que rien de tout ça n’était un rêve. Qu’on avait enfin notre seconde chance. Que si la vie nous avait réunit, ça n’était un coup du hasard mais qu’on était bel et bien destiné à faire notre vie ensemble. A construire un jour cette famille ensemble. « Et Liam rajouterait surement qu’avec de l’entrainement, tu m’ferais marcher sur la tête ! » ris-je en glissant une mèche folle derrière son oreille. Ces moments avec elle signifiaient tout à mes yeux. On était réunis et bientôt, avec du temps et des efforts on parviendrait à aller de l’avant ensemble. Parce que j’avais foi en nous. Plus que je n’avais jamais cru à quoi que ce soit. Et ça, c’était uniquement grâce à elle.

Vivre tous les trois, c’était la décision qui incombait à Casey. Elle savait – car je ne cessais de lui répéter – qu’elle avait sa place parmi nous. Que son foyer était prêt à l’accueillir. En comparaison, j’étais conscient qu’après quatre années enfermées, elle avait besoin d’un temps d’adaptation. Qu’elle veuille ne rien précipiter n’était pas un problème à mes yeux. Je le comprenais et j’attendrais. Je l’avais attendu quatre ans. Je pouvais l’attendre jusqu’à la fin de ma vie, tant que je pouvais toujours profiter de moments précieux avec elle, tel que celui-ci. En la rejoignant dans le salon avec nos cafés et le jus de fruit de Lex, je notais ses interrogations. Son regard insistant sur le salon, puis sur ma mère auraient du me mettre la puce à l’oreille. Elle me connaissait mieux que personne. J’étais bordélique depuis toujours. Dans une certaine mesure du moins. J’aimais mon désordre mais je ne vivais pas pour autant dans une porcherie. Mais je faisais des efforts, même si on en n’a pas forcément l’impression au premier abord. Car bien souvent, mes proches ne me voient que comme Logan. Désormais, je me dois de dispenser mon temps entre le club, l’université et ma famille. Alors oui, faire le ménage n’est pas exactement dans l’ordre de mes priorités mais j’essaie. Même si la maison ne brille pas de ses milles feux, elle est toujours un lieu agréable où vivre. Que j’use de l’humour n’a absolument rien d’une découverte, ça faisait partie de mon charme et de mon caractère. En ça, Casey me connaissait. Je n’étais pas un homme à aimer faire le ménage mais je n’étais pas non plus le genre à acheter notre fils pour des tâches ménagères, même si je ne pus m’empêcher de lui faire sous entendre que je ne me serais pas contenté de si peu, si j’avais mis notre fils à une tâche aussi ingrate soit-elle.

« Essaie un peu de lui faire nettoyer toute la maison, tu vas voir ce qui va t'attendre ! » me mit-elle en garde en pointant mon doigt sur moi. Devant autant d’autorité, mon rire résonna spontanément alors que mon regard se plongeait dans le sien. « T’es encore plus irrésistible quand tu joues à la petite amie autoritaire. Peut être que j’devrais mettre Lex à l’œuvre plus souvent… » Relevais-je avec ce sourire narquois sur les lèvres. Elle savait que je l’aimais. Des sentiments qui n’ont jamais été balayés par le temps. Un amour qui, si dans un premier temps, j’en avais été effrayé, je savais qu’aujourd’hui, il était le moteur de ma vie. Sans elle, sans Alexys, ma vie n’aurait pas le même sens. Peut être même que je serais comme Liam à me perdre dans des aventures qui me rappelleront uniquement ce que j’avais eu et que j’avais perdu. Je pouvais sembler totalement niais en présence de Casey, mais je m’en moquais. Parce qu’on avait survécu à une atroce séparation de quatre ans. Aujourd’hui plus que jamais, on était réunis. On était une famille et c’était la chose la plus importante qui soit. Et ça, malgré les insistances de ma mère.

Ma mère n’était pas un gros problème en soit. Elle pouvait s’avérée casse pieds et envahissante. Pour la simple raison qu’elle veut mon bonheur et celui d’Alexys, mais bien qu’elle ne l’avoue pas, elle veut aussi voir Casey heureuse. Je me rappelais encore de notre conversation lorsque je lui avais appris que Casey était rentrée. Pour la première fois depuis la mort de mon père, j’avais senti un soulagement et une pointe de bonheur dans sa voix. Comme si Casey avait toujours fait partie de la famille. Ma mère l’aimait mais ne voulait pas s’imposer dans la vie de Casey, car elle la sentait fragilisée. Elle était prête à l’aider mais se sentait maladroite. Je me disais que le temps ferait le reste. Sauf qu’avec le temps, c’était moi qu’elle torturait. Ce qui m’amenait pratiquement tous les trois jours à la chasser de la maison. Certaines personnes s’offusqueraient.

Moi, j’étais habitué depuis ma plus tendre enfance à sa fâcheuse habitude à me rendre la vie infernale. J’avais réalisé qu’elle n’agissait ainsi que pour nous démontrer combien elle tient à nous. Combien elle nous aime. Pour cette raison, je ne pourrais jamais lui en vouloir d’agir ainsi. Parce que c’est ma mère et qu’elle est l’une des rares personnes qui me restent. Seulement vis-à-vis de notre fils, j’étais maladroit où plutôt je manquais d’attention. Que Casey veuille me passer un savon, je le comprenais. Elle voulait qu’on soit de bons parents. Qu’on prenne les bonnes décisions pour notre fils. Mais une phrase de mon père me revenait souvent à l’esprit. « Il n’y a pas de guide pour être un bon parent. Seuls l’expérience et l’instinct t’aideront à prendre les bonnes décisions. » Il avait raison. Tellement raison. Mais je comprenais que j’avais fais une bonne boulette et chez moi, c’était récurrent. Mais j’apprendrais à être plus vigilent. Parce que désormais je n’avais pas simplement la charge de ma vie, mais celle de mon fils également.

Tandis que je m’expliquais sur les raisons qui m’ont poussé à laisser Alexys manger de la pizza, je voyais sa surprise se transformer en grimace. D’ailleurs en suggérant qu’il n’avait pas encore goûté à sa première bière, j’aurais du savoir qu’elle allait encore moins apprécier, même si c’était plutôt sur le ton de la plaisanterie. Mon but était simplement de l’aider à se détendre, que tout ça n’était qu’une erreur de parcours.

« Wow, doucement Logan. Arrête. » Enchaine-t-elle plus sérieuse que jamais. « Il a le temps avant d'en arriver là. Sa première bière, il ne la touchera qu'à ses vingt et un ans ! », m’avertit-elle, le plus sérieusement du monde alors que je secouais la tête, en la fixant.

« C’que j’veux dire, c’est que y’a pas mort d’homme, Case ! » On faisait tous des erreurs. On était humains. Ça ne voulait pas forcément dire que notre fils tournerait mal et deviendrait membre d’un gang. « Et si j’me rappelle bien, t’étais loin d’avoir tes vingt et un ans quand t’as bu la tienne ! Sans parler que c’est à peine si tu tiens deux verres ! Mon père non plus n’était pas parfait, mais grâce à lui et aux leçons qu’il m’a donné, il m’a empêché de sombrer du coté obscur. Je ne serais peut être pas aussi doué que lui, mais ça ne me coûte rien d’essayer. Parce que je vous aime et que vous êtes ma famille. » Achevais-je sur un ton plus pensif. Dès que mon père entrait dans l’équation, j’avais tendance à laisser les souvenirs me submerger. Les bons, comme les mauvais. Andy avait été un père génial, même lorsqu’il me passait des savons. Avec le temps, j’avais réalisé qu’il ne prenait pas de plaisir à le faire, mais qu’il le faisait justement parce qu’il se préoccupait de moi. Parce qu’il m’aimait. Et c’était l’essentiel.

En mentionnant mon cholestérol, elle me provoquait dans l’ultime but de m’agacer. Tout comme je l’avais fait plus tôt à son arrivé. Elle était habile pour ça. Casey savait trouver les mots et toucher là où ça fait mal. Mais elle avait tort. Je n’avais pas de cholestérol pour l’unique raison que j’étais toujours en mouvement et que je trouvais rarement le temps de me poser, si ça n’était lorsque j’étais avec Lex et elle ou encore lorsque je m’endormais épuisé. Elle avait tort et j’hésitais encore à l’idée de lui donner raison. Lui faciliter la vie et lui donner le dernier mot ? C’était pas vraiment mon genre.

« C'est ce que tu crois. » me souffle-t-elle finalement, quand ses lèvres quittèrent les miennes. « Ton cholestérol a tendance à jouer sur tes performances, chéri. Mais puisque je suis une petite amie dévouée, j'ai gardé ça pour moi jusqu'à aujourd'hui. Je ne voulais pas blesser ton égo. » me taquine-t-elle avec ce sourire amusé sur les lèvres. Elle avait toujours une idée derrière la tête pour me torturer. Comme ma mère en fait. Elles étaient belles et faites pour s’entendre. Je ris doucement lorsqu’elle m’embrassa sur la joue.

« Voilà qu’en plus, tu veux prendre soin de mon égo. Décidément j’vais de surprise en surprise. Mais si tu doutes autant de mes performances, tu ne serais pas ici… » murmurais-je en me rapprochant d’elle, un sourire carnassier sur les lèvres. Réduisant la distance entre nous, je l’obligeais à s’allonger et, la recouvrant de mon corps, avant de glisser ma tête dans son cou pour y déposer une série de baisers. « … pour tenter le diable avec moi. » relevais-je la tête, fixant un instant ses lèvres avant de finalement me redresser soudainement et de la laisser le souffle court, ce sourire machiavélique s’étirant sur mes lèvres. Elle me le ferait payer en temps voulu. C’était certain, mais je savais aussi comment la rendre dingue et quels bénéfices il y avait à en tirer.

Ma mère pouvait s’avérer impatiente et insupportable. Elle souhaitait tellement nous aider qu’elle était inconsciente de la pression qu’elle pouvait exercer sur les personnes qui l’entourait. C’était ce qui me poussait à mettre un holà. Pousser Casey pouvait mener à la destruction de notre couple. Elle était la seule personne qui saurait quand le bon moment serait venu. Après toutes ses années à rester enfermée, je réalisais combien cette soudaine liberté devait lui être difficile à gérer. De plus, il y avait notre relation. Je ne voulais pas qu’elle imagine que c’était un ultimatum pour moi. Ça n’était absolument pas le cas. Je pouvais comprendre son angoisse de voir notre relation évoluer. Je semblais confiant sur bien des aspects mais c’était un leurre. Tout comme elle, j’avais peur. Peur de ce que la vie nous réservait mais surtout, peur de la perdre pour toujours. Et ça, pour l’avoir déjà vécu, je sus que je ne m’en remettrais pas, même avec toute la bonne volonté du monde.

« Je t'aime, Logan. Ne l'oublie pas. Jamais. » Ma tête appuyé contre la sienne, je fermais les yeux un instant. « Je ne t’ai pas oublié pendant quatre. Tu penses sérieusement que maintenant, je pourrais oublier combien tu m’es si précieuse ? Je t’aime, Princesse. Rien, ni personne ne pourront jamais empêcher ça. » Sa main s'emparant de la mienne, je la regardais la porter à ses lèvres, avant de me souffler, « Merci. Pour tout ce que tu fais. Pour ta patience, et ton amour. Merci pour tout. » Mon regard se portant sur nos doigts enlacés, je souris tendrement et mon pouce se mis lentement à dessiner des cercles sur sa peau. « T’as pas à me remercier. » relevais-je mon regard dans le sien. « Sans toi… je serais jamais devenu ce Logan. » avouais-je dans un murmure. « Si on ne s’était pas connu… je serais devenu qu’un type qui enchaine les aventures, qui refuse de s’impliquer dans une relation, je n’aurais pas repris mes études et je ne serais certainement pas propriétaire du club… j’imagine aussi, que ton père t’aurait marié à un fils à papa prétentieux – surement infidèle – qui ne jure que par le fric, sa dernière voiture et qui se moquerait totalement de tes tourments, de tes angoisses… mais surtout… » m’arrêtais-je un instant avant de désigner notre fils à quelques mètres.

« Il ne serait pas là et ça aurait été notre plus grosse perte à tous les deux… Je fais simplement ce que je pense être juste pour toi et pour notre famille. » soufflais-je, gardant mon regard posé sur notre petit garçon qui faisait preuve de ce calme déroutant. Un calme qui ne m’avait ressemblé. « C’est moi qui te remercie d’avoir chamboulé ma vie… sans ça, j’serais resté le même crétin qui pariais sur son nombres de conquêtes avec Liam ! » plaisantais-je en déposant un baiser sur sa joue. « Merci d’être toi et de m’aimer malgré mes tonnes de défauts. Tu m’as appris ce que voulait dire aimer… Pour un type comme moi, tu sais que c’est un sacré challenge. » Je l’aimais un peu plus chaque jour pour ces petites choses. Je crois qu’elle n’avait pas idée à quel point, elle parvenait à me sensibiliser mais j’étais sérieux. J’étais devenu cet homme grâce à elle et à son amour. Sans Alexys, j’étais conscient que notre relation n’évoluerait pas de la même manière. Car il était l’une des raisons qui la poussait à me voir tous les jours, et ce, même si je savais qu’elle m’aimait.

Tentant de la rassurer vis-à-vis de ma mère, qui avait voué sa vie à me torturer depuis l’âge de trois ou quatre ans, je n’étais plus exactement surpris lorsqu’elle mettait tout en œuvre pour me faire changer d’avis sur tel ou tel sujet. Depuis des années, j’avais compris qu’il ne servait à rien de l’attaquer de front. Il fallait juste attendre que ça lui passe. En contrepartie, je lui en avais fait voir des vertes et des pas mûres, juste pour rétablir la balance. Ce qui expliquait entre autre (sans mentionner mon sale caractère) que la plupart de mes aventures avec Liam se terminaient toutes à l’hôpital ou avec un lot monstrueux de bêtises à notre passif. Mais il y avait aussi eu de bons moments, même si ma mère refuserait catégoriquement de le reconnaitre. Casey nous connaissait. Finir à l’hôpital avait fini par se transformer en défi entre Liam et moi. Et ce jeu ce poursuivait. Pour preuve, j’avais toujours trois hospitalisations en urgence, de plus que lui.
« Inutile. J'ai déjà une idée de la façon dont ça s'est fini. »

Je ne pus m’empêcher de sourire. Et encore, Casey ignorait certaines histoires qui nous avaient menés aux urgences. Mais étant gamin, c’était pratiquement inévitable. Comme la fois où j’avais utilisé de la colle à maquette pour coller la moustache du père noel sur Liam ou encore lorsqu’on se prenait pour des super héros. Sauf que les héros étaient toujours ceux qui mourraient en premier et j’avais toujours eu tendance à l’oublier. Mais c’était qu’un détail.

Honnêtement ce qui pourrait s’avérer inquiétant c’était qu’Alexys ait hérité de mon insouciance. Ça n’irait pas en me rassurant, mais je me consolais en me disant que pour le moment il n’avait pas encore d’acolyte tel que « Liam » dans sa vie. Après tout, Alexys pourrait être – presque – un enfant modèle. Pour ça, il fallait un tant soit peu, oublier qu’il détenait un héritage génétique un brin alarmant. Mais à cette seconde précise, j’oubliais tout ça pour me concentrer sur le présent. Sur Casey, blottie dans mes bras et sur Alexys qui venait se joindre à nous. Il était plus sensible, plus affectueux que je l’étais à son âge. Bien sûr, j’imagine que d’avoir vécu dans un orphelinat durant des années lui laisse des traces indélébiles mais je le vois également s’épanouir un peu plus chaque jour. Cette facilité qu’il a de nous dire qu’il nous aime. Je sais qu’il le pense même s’il n’est pas entièrement conscient de ce que cette déclaration peut déclencher chez nous.

Du jour au lendemain j’étais devenu papa d’un petit garçon. Certes j’avais encore un sacré bout de chemin à parcourir avant d’être réellement un parent convenable. Car même si j’aimais mon fils profondément, ça ne faisait pas de moi un père exemplaire en un claquement de doigt. Mais lorsque nous étions ainsi, tous les trois, j’avais du mal à gérer l’émotion qui m’envahissait. C’était comme un rêve qui devenait lentement réalité. Casey m’avait été rendu – et ce, même si notre mariage était parti en fumé – notre relation était toujours solide. Alexys faisait toute la différence. Il était notre enfant, le fruit de notre amour. La preuve qu’il resterait toujours la trace de l’amour qui me lie à Casey. C’était lorsqu’il se glissait dans nos bras que je réalisais combien l’amour d’un enfant pouvait faire toute la différence dans un couple. Je ne pouvais pas les aimer plus que je le faisais déjà. Mon bonheur dépendait du leur et chaque sourire qui se peignait sur leurs visage me donnait de plus en plus confiance, en cet avenir qui sera le notre.

Après l’accord de Casey pour qu’Alexys puisse jouer dehors avec Hendrix, avec une condition ultime, je sus qu’elle ne tarderait pas à aborder le sujet de son inquiétude. Casey n’était pas du genre à s’inquiéter pour une broutille. C’était l’un des avantages lorsqu’on connaissait une personne depuis plusieurs années et ce, malgré une longue et atroce séparation. Mentionnant ses hommes, je m’attendais à ce qu’il s’agisse comme elle l’avait elle-même suggéré, des hommes de son père. C’était pourquoi, je l’avais acculé de question. « Ils ne m'ont rien fait. », me répond-t-elle en premier lieu avant de poursuivre, visiblement étonnée que j’ai pu laisser passer une telle chose.. « Ca fait des jours qu'ils trainent aux alentours. Devant chez moi, devant le restau... Y'en a même deux devant chez toi, comment t'as pu les rater ?! »

« Je ne les ais pas raté… parce qu’ils ne travaillent pas pour ton père. » révélais-je tout en sachant qu’une pluie de questions allait s’abattre sur moi.« Je ne sais pas ce qu'ils veulent mais... le fait qu'ils trainent comme ça sans rien faire n'est pas pour me rassurer. » « Je sais… tout comme tu m’as bien fait comprendre que tu refusais une quelconque protection du FBI… » j’aurais pu me passer de lui rappeler ce fait mais le moins que je puisse faire était d’être honnête. Parce qu’elle était concernée, que je le veuille ou non. « Le juge Goodwyn a délivré une ordonnance d’éloignement contre ton père. Il n’a pas le droit de nous approcher à moins de cinq cent mètres. Lui, et ses sbires dopés aux stéroïdes… Les agents en civils sont uniquement là pour s’assurer que ton père n’enfreint pas cette mesure. » expliquais-je avant de reporter mon attention sur Alexys durant une bonne seconde. « Personne ne nous l’enlèvera. Il n’y aucune raison valable pour que ça arrive. On est ses parents. Il est en bonne santé, heureux… j’laisserais pas une chose pareille se produire. » Elle le savait. J’avais fait des kilomètres et passé des journées entière à expliquer à des services de sécurité et assistantes sociales, la raison pour laquelle Alexys n’ait aucun papiers d’identité pour voyager de pays en pays, lorsque nous l’avions retrouvé à l’automne dernier. Alors il n’y aurait aucune raison pour que j’accepte qu’on nous enlève notre fils aujourd’hui.

Repartir à zéro, telle était sa proposition. Etait-ce vraiment envisageable dans notre position ? N’était-elle pas en train de se faire des illusions ? J’assimilais combien, il lui était nécessaire de mettre de la distance entre nous et son père mais je doutais de l’efficacité d’un tel plan. Ma mère, Court’ et Liam étaient des prétextes pour rester, je savais ce qu’elle allait me dire, mais avait-elle idée de ce à quoi, elle me demandait de renoncer ? Détournant les yeux un instant, je me pris la tête dans les mains. Je n’étais pas prêt à partir, tout comme je refusais l’éventualité qu’on soit séparé à nouveau. C’était tout bonnement impossible. « On n'est pas obligés de les laisser ici », continue-t-elle sur sa lancée, très certainement dans l’espoir de me voir changer d’avis. « Court' viendra avec nous. Et ta mère nous suivra sans problème. S'il le faut, Liam aussi, se joindra à nous. On pourrait tous recommencer de zéro. Repartir sur de nouvelles bases. »

Je détestais nos confrontations. Et je crois que le pire dans tout ça, c’était que je comprenais ses motivations. Ça ne rendait que la situation plus tendancieuse. Relevant la tête, je mis un bon moment avant de murmurer. « Il n’y a pas que ça. Tu me demandes d’abandonner tout ce que mon père a mis une vie à bâtir. J’ai pas tourné la page… je sais que j’en donne l’impression mais- » m’arrêtais-je subitement avant de refouler mes émotions une fois de plus. Lorsqu’il s’agissait de lui, je perdais pieds. « J’y arrive pas, Casey. Je t’aime. Tous les deux, je vous aime plus que n’importe qui… mais le club… il a été mon rempart pendant des années. » avouais-je en fermant les yeux, espérant faire disparaitre ses larmes qui me brulait les paupières. « Chaque jour j’ai l’impression qu’il va entrer dans le club et chaque jour, je me répète que le lendemain sera moins difficile… mais la vérité c’est que j’ai besoin de le sentir près de moi. »

Danny était l’une des raisons qui me faisait rester. Parce qu’il avait joué un rôle majeur dans ma vie. Et au retour de Casey. Des choses qu’elle ignorait d’ailleurs. Je détestais m’étaler sur son absence et sur les premières semaines de son retour. Parce que ça me rendait vulnérable et je pensais qu’elle avait surtout besoin de savoir que je pouvais être suffisamment fort pour nous trois. Mais devais-je continuer à lui cacher cette partie de moi ? Partir. Fuir n’était en aucun cas la solution. « Logan, je ne te parle pas de partir en vacances... Mais de... de refaire notre vie, de tout recommencer de zéro. De vivre sans avoir à surveiller nos arrières. Je te parle de ne plus vivre dans la peur qu'il s'immisce une nouvelle fois dans nos vies. »

Surveiller nos arrières ? Mais ça ne changerait rien. Qu’on reste à Santa Ana ou qu’on aille vivre à l’autre bout du monde, ça ne changerait absolument rien à cette angoisse que son père parvient à immiscer en nous. Il n’y avait qu’une solution. Le faire arrêter et prouver sa culpabilité. « Tu te trompes. Même à des milliers de kilomètres, ton père continuera de contrôler nos vies. Une porte qui claque te fera toujours sursauter, un regard posé sur toi te donnera toujours l’impression d’être suivie, tu ne pourras pas t’empêcher de regarder par-dessus ton épaule, en attendant l’inévitable. Je sais que tu penses sincèrement que c’est la solution… mais non. Ton père se sert de nos peurs à son avantage. Et j’en ai marre… t’imagine pas à quel point. Je ne le laisserais plus utiliser mes peurs pour servir ses plans vicieux, Casey. » déclarais-je en la voyant mettre de la distance entre nous. « Tu sais pourquoi, je ne t’ai pas appelé ou que je n’ai pas cherché à te voir après ton retour… quand Court’ m’a fait passé ta lettre ? » demandais-je en levant les yeux vers elle. Ça n’était pas un période agréable. J’avais été en proie à tant de sentiments. J’étais déjà ingérable avec la mort de mon père mais ça c’était amplifié avec les semaines. Me passant la langue sur les lèvres, je pris une longue inspiration.

« Je crevais de trouille. J’étais en colère. Je voulais étrangler ton père, le torturer pour ce qu’il nous avait fait… et en même temps, j’avais peur de te voir. De ne pas savoir quoi te dire… J’ignorais comment j’étais censé agir envers toi. On était divorcé mais tu réapparaissais comme si toutes ses années n’avaient jamais existés. J’étais largué. J’avais besoin de toi, mais j’étais effrayé… de ne pas être à la hauteur… de ne plus être celui que t’aimait… de ne plus être ton Logan. » avouais-je d’un traite, m’autorisant alors un long soupir.

« Et Danny m’a secoué les puces. J’étais invivable à ce moment-là, mais il m’a supporté. Il m’a rappelé qu’il avait été là, lorsqu’on est tombé amoureux… et surtout, il m’a obligé à me souvenir qu’ensemble, on était capable de tout affronter. Qu’on tenait là notre seconde chance. Est-ce que tout le monde pouvait déclarer avoir, une telle opportunité ? C’est là que j’ai compris que même si je dois y laisser des plumes, je pouvais pas te laisser dans l’obscurité même si j’étais mort de peur… » ça ne règlerait pas les choses. J’en avais conscience mais j’espérais qu’elle comprendrait que si on en était là, c’était justement parce que je combattais mes peurs les plus tenaces. Et qu’avec le temps, les choses pouvaient s’arranger. C’était tout ce que je voulais, lui offrir cette vie qu’elle mérite. Cette famille que nous avons commencé à construire et son père n’avait pas intérêt à se mettre en travers de mon chemin.

« Tu veux que j'attende quoi, au juste ? Que mon père s'en soit pris à toi ?! » La voyant se lever du canapé, elle s’avança jusqu’à la baie vitrée où son regard se perdit sur Alexys et Hendrix, jouant à l’extérieur. « Tu- tu ne peux pas faire ça Logan. Il faut que tu lâches prise. Pour moi. Pour Alexys. Pour qu'on ait un jour une réelle chance de vivre ensemble. »

Psychologiquement, elle avait raison. J’avais beau le savoir, j’en étais pourtant incapable. « Il ne s’en prendra pas à nous. » soufflais-je alors en me levant, sans pour autant faire le moindre pas dans sa direction. « Quand tu as disparue, j’ai jamais abandonné l’idée de te revoir. Chaque femme qui avait une coiffure semblable à la tienne ou qui portait un vêtement identique me rendait dingue. Ton visage venait se superposer au sien… j’ai jamais pu t’abandonner et me dire que tu m’avais quitté. J’ai toujours soupçonné ton père… mais sans être capable de prouver quoi que ce soit… et aujourd’hui- » m’arrêtais-je un moment avant de m’approcher dans son dos. « Je peux pas m’arrêter parce que j’ai la certitude de son implication dans la mort de l’un de mes meilleurs ami et dans celui de mon père ! Danny était aussi un fils… Si on s’en prenait à notre fils, ne serais-tu pas la première à vouloir comprendre et à vouloir arrêter le fumier qui a osé nous faire ça ? » demandais-je tout bas.

« Danny était un bon agent. Méticuleux, méfiant, prudent. Certains le disent parano mais je sais que c’est faux. Il m’avait confié qu’il avait la conviction que ton père payait des pots de vins à certains agents du Bureau et peut être même à des avocats et juges véreux. C’est pour ça qu’il m’a remis le dossier de ton père… parce qu’il avait besoin d’une personne dont il avait une totale confiance. Une personne que ton père ne pourrait jamais acheter… » soufflais-je en avisant la boite, sur la table de la salle à manger, qui m’avait été remise la veille par un des agents du Bureau.

Il s’agissait des affaires de Danny. Il avait toujours été malin et intelligent de surcroit mais surtout, je sais que s’il avait eu des doutes ou des preuves, il les aurait consignées quelque part. Il aurait utilisé une méthode pour que personne ne se doute de l’ampleur de ses investigations. « Quand Danny est mort… j’ai jeté un œil au dossier et je sais pas pourquoi…j’ai vérifié la voiture de mon père. Une intuition… C’est là que j’ai découvert que le câble de freinage avait été en grande partie sectionné… pour faire croire à un accident. J’ai demandé une expertise judiciaire… je pense que ça pourrait être l’œuvre de ton père. Je peux pas laisser la mort de mon père impunie. » finis-je de lui avouer en regardant à mon tour Lex et Hendrix à l’extérieur. « Tu veux le protéger, moi aussi je le veux… mais tu dois croire en moi, Casey. Je suis peut être pas aussi intelligent que ton père, je n’ai pas le bras aussi long que lui… mais je suis malin. Je peux prouver qu’il est impliqué, sans avoir à prendre le moindre risque. Avec les chefs d’accusations accumulées contre lui, on parle de prison à vie en isolation ou de peine de mort… tout dépendra du jury. Mais on peut y arriver… c’est pour ça que j’ai besoin d’un peu de temps. » tentais-je de m’expliquer et de la convaincre au passage, en posant mes mains sur ses épaules.

« Après ça… je pourrais essayer de m’arranger pour le club. Et on partira, si c’est toujours ce que tu veux. » Mes mains glissant le long de ses épaules, puis de ses bras, mes doigts s’enlacèrent aux siens alors que je venais appuyer légèrement mon menton sur son épaule. « Je t’aime, Casey. Ne l’oublie jamais. » rajoutais-je à mon tour, faisant référence à ce qu'elle avait pu me confier un peu plus tôt.

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Casey H. Forsythe
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeDim 15 Avr - 23:19

« Rien ne peut me décevoir et me déplaire de ta part. Car au cas où tu l’aurais toujours pas remarqué, j’suis dingue de toi. », me souffla Logan à ma remarque, entre deux baisers volés. Je savais qu'il était dingue de moi, et c'était peut-être bien là tout le problème, au final. Nous dépendions tant l'un de l'autre que tout notre univers s'en voyait chamboulé dès lors que nous n'étions pas ensemble. Au final, ce qui s'avérait être notre plus grande force s'avérait aussi être notre plus grande faiblesse. « Et Liam rajouterait surement qu’avec de l’entrainement, tu m’ferais marcher sur la tête ! », rajouta-t-il en glissant une mèche derrière mon oreille.

« Ca n'est qu'une question de temps avant que ça n'arrive. Mais avant ça, je te ferai ramper à mes pieds! », lançai-je, tout en plaisantant, bien sûr. Quoi que l'idée de voir Logan à genoux ne me déplaisait pas totalement.

M'installant avec Logan sur le canapé, je m'étonnais de la propreté de la pièce. Sa mère en était-elle responsable ? Non. Visiblement, Logan avait soudoyé notre fils avec de la pizza pour qu'il l'aide à remettre le salon en ordre. C'était du moins ce que j'en avais déduit – pour plaisanter - d'après ce que m'avait dit mon fils, à savoir que son père lui avait donné de la pizza pour le goûter et qu'il avait rangé tous ses jouets. Marchant dans mon jeu, Logan me lança que s'il avait eu à faire faire quelque chose à notre fils, il ne se serait pas contenté du salon, et lui aurait fait ranger tout le salon. Ni une ni deux, je me mis à le menacer de ce que je viendrais à lui faire si jamais ce jour venait à arriver. Mon doigt pointé sur lui, Logan éclata de rire tandis que son regard croisait le mien.

« T’es encore plus irrésistible quand tu joues à la petite amie autoritaire. Peut être que j’devrais mettre Lex à l’œuvre plus souvent… », lança-t-il, avec un sourire narquois aux lèvres.

« Même pas en rêve, Matthews ! On verra si tu me trouveras toujours aussi irrésistible le jour où je te tomberai dessus... »

Il savait que c'était une menace en l'air. Qu'à moins qu'il ne fasse quelque chose de véritablement répressible, je ne lui tomberai pas dessus. Or, ces derniers temps, Logan avait véritablement changé. C'était un homme responsable, sur lequel on pouvait compter. Aux côtés d'Alexys, il était devenu un père de famille exemplaire. Exception faite, bien sûr, du rangement, et de l'alimentation de notre fils. Reprenant notre sérieux, je revins bien rapidement sur la pizza que Logan avant donnée à Alexys pour le goûter. Une erreur qui n'était pas si grave en soit, j'en étais consciente, d'autant plus lorsque, pour dédramatiser la situation, Logan mentionna le jour où Alexys toucherait à sa première bière. Un jour auquel je ne voulais pas songer pour l'instant. Je lui rétorquai qu'il avait le temps avant d'en arriver là, et qu'il ne toucherait à sa première bière qu'à ses vingt et un ans.

« C’que j’veux dire, c’est que y’a pas mort d’homme, Case ! », rétorqua-t-il, en secouant la tête. « Et si j’me rappelle bien, t’étais loin d’avoir tes vingt et un ans quand t’as bu la tienne ! Sans parler que c’est à peine si tu tiens deux verres ! »
« Je te ferai dire que la plupart des bières que j'ai bues, c'était en ta présence. Si tu n'avais pas usé de ta néfaste influence sur moi, je n'aurais certainement pas touché à l'alcool avant mes 21 ans. Et ça n'est pas parce que je t'ai épousé quand j'avais un peu trop bu que je ne sais pas tenir plus de deux verres. Figure-toi que ma résistance à l'alcool est beaucoup plus élevée que ce que tu penses ! », mentis-je légèrement. La vérité, c'était que je ne tenais effectivement pas l'alcool. Mais l'avouer devant Logan, c'était lui laisser l'opportunité d'en tirer parti.
« Mon père non plus n’était pas parfait, mais grâce à lui et aux leçons qu’il m’a donné, il m’a empêché de sombrer du coté obscur. », reprit-il finalement. « Je ne serais peut être pas aussi doué que lui, mais ça ne me coûte rien d’essayer. Parce que je vous aime et que vous êtes ma famille. »

Je le vis bien rapidement partir dans ses pensées. M'emparant tendrement de sa main que je caressai, je m'empressai de lui répondre :

« Tu es un père formidable, Logan. Alexys est un enfant heureux, plein de vie, et tout ça grâce à toi, et à l'amour que tu lui portes. Alors oui, tu as peut-être deux-trois choses à apprendre concernant son alimentation, mais ça ne fait pas de toi un mauvais père, bien au contraire. », lui assurai-je, dans un tendre sourire. « Ca n'est pas pour rien que je te le laisse. », ajoutai-je bien rapidement. « Si je ne te pensais pas capable de t'occuper de lui, crois-moi, y'a bien longtemps que j'aurais fini par céder et par emménager ici ! », repris-je, plus légèrement. « Tu fais un boulot formidable avec lui, vraiment. Et cette relation que tu as réussi à construire avec lui c'est juste... parfait. C'est plus que ce dont j'aurais pu rêver. »

Il ne fallait pas qu'il doute. Pas de lui. Pas de ses capacités à être père. Il était, à mes yeux, le plus formidable des pères. Alexys n'aurait pas pu avoir mieux. Logan lui apportait tout l'amour et toute l'attention dont il avait besoin. Tout autant de détails qui aidaient notre fils à s'épanouir de jour en jour. Jamais je ne remettrais en doute la capacité de Logan à être un bon père. Pas même après cette ridicule histoire de pizza.

Mentionnant le cholestérol que Logan n'avait pas, je laissais sous-entendre à ce dernier que son état de santé jouait quelque peu sur ses performances sexuelles. Bien sûr, je n'inventais cette histoire que pour l'agacer, et le provoquer un peu. Chose qui avait fini par devenir une habitude entre nous au fil des années. Logan rit doucement à la remarque, avant de rétorquer :

« Voilà qu’en plus, tu veux prendre soin de mon égo. Décidément j’vais de surprise en surprise. » J'esquissai un sourire amusé, tandis qu'il continuait, dans un murmure, « Mais si tu doutes autant de mes performances, tu ne serais pas ici… » tout en parlant, il se rapprocha de moi, jusqu'à ce que quelques centimètres à peine nous séparent. Continuant de s'approcher, et me faisant instinctivement reculer, jusqu'à ce que je me retrouve allongée sur le canapé, il recouvrit mon corps du sien, avant de glisser sa tête dans mon cou, pour y déposer tout un tas de baisers. Je fermai les yeux pour profiter de l'instant, mon souffle se faisant plus court bien malgré moi... jusqu'à ce qu'il sépare légèrement ses lèvres de ma peau, pour continuer, « … pour tenter le diable avec moi. »

Il releva alors brusquement la tête, rompant tout contact physique, me laissant sur ma faim. Je rouvris les yeux pour croiser son regard malicieux et apercevoir ce petit sourire machiavélique s'étirer sur ses lèvres. En retour, je lui adressai un regard massacrant. Il me le paierait tôt ou tard. Tout en me redressant, je jetai un rapide coup d'oeil à Alexys, avant de répondre à l'adresse de Logan :

« Je ne suis pas venue ici pour tenter le diable, ni même pour juger de tes performances. Penser le contraire, c'est faire preuve de beaucoup de perversité. Quand tu auras fini de fantasmer, on pourra peut-être se concentrer sur autre chose? »

Oui, j'étais toujours quelque peu amère quant au coup qu'il venait de me faire. Reprenant au sujet de la visite de sa mère, et de son insistance à vouloir nous voir vivre ensemble, je finis par remercier Logan pour la patience et la tolérance dont il faisait preuve à mon égard. Tout autant de détails qui ne me faisaient que l'aimer encore plus. Je lui rappelai, bien malgré moi, combien je l'aimais. Sa tête appuyée contre la mienne, il ferma les yeux, avant de me souffler, en guise de réponse,

« Je ne t’ai pas oublié pendant quatre. Tu penses sérieusement que maintenant, je pourrais oublier combien tu m’es si précieuse ? Je t’aime, Princesse. Rien, ni personne ne pourront jamais empêcher ça. » J'esquissai un léger sourire tandis que j'embrassai tendrement sa main et que je le remerciai pour sa patience, son amour, et sa compréhension. Il m'adressa dans un premier temps un tendre sourire avant que son pouce ne commence à dessiner de petits cercles sur ma peau. « T’as pas à me remercier. » souffla-t-il, avant que son regard ne croise le mien. « Sans toi… je serais jamais devenu ce Logan. Si on ne s’était pas connu… je serais devenu qu’un type qui enchaine les aventures, qui refuse de s’impliquer dans une relation, je n’aurais pas repris mes études et je ne serais certainement pas propriétaire du club… j’imagine aussi, que ton père t’aurait marié à un fils à papa prétentieux – surement infidèle – qui ne jure que par le fric, sa dernière voiture et qui se moquerait totalement de tes tourments, de tes angoisses… mais surtout… Il ne serait pas là et ça aurait été notre plus grosse perte à tous les deux… » continua-t-il en désignant Alexys d'un signe de tête. « Je fais simplement ce que je pense être juste pour toi et pour notre famille. » souffla-t-il, tandis qu'il continuait de fixer Alexys. « C’est moi qui te remercie d’avoir chamboulé ma vie… sans ça, j’serais resté le même crétin qui pariais sur son nombres de conquêtes avec Liam ! » lança-t-il, en déposant un tendre baiser sur ma joue. « Merci d’être toi et de m’aimer malgré mes tonnes de défauts. Tu m’as appris ce que voulait dire aimer… Pour un type comme moi, tu sais que c’est un sacré challenge. »

Je secouai la tête.

« Tu n'as jamais été un crétin. Et avec ou sans moi, tu aurais fini par te poser tôt ou tard. », lui assurai-je, avant de reprendre, « Je ne peux qu'aimer quelqu'un comme toi. Tu m'apportes tellement... Sans toi, je serais pas celle que je suis aujourd'hui. Tu m'as appris à voir la vie différemment... Et à me voir différemment. » Sans Logan, je serai certainement encore sous l'emprise de mon père. Son influence - positive - sur moi n'avait aucun doute. « Le challenge était à moitié relevé quand je t'ai rencontré. » Il ne nous avait fallu que de quelques instants pour nous aimer. Je n'avais rien eu à faire pour qu'il m'aime. Tout cet amour, il l'avait toujours porté en lui. A la différence près qu'il n'avait jamais eu l'occasion de l'exprimer avant.

Après un peu de temps passé tous les trois, Alexys nous demanda l'autorisation d'aller jouer dehors avec Hendrix. C'était l'occasion, pour Logan et moi de nous retrouver seuls, et d'aborder le sujet qui m'inquiétait tant ces derniers jours. C'est avec une grande appréhension que je lui confiais avoir vu des hommes – que je soupçonnais travailler pour mon père – dans les parages, à me surveiller. Une remarque qui alarma Logan, qui s'imaginait le pire. Après lui avoir assuré que ces hommes ne m'avaient rien fait, je tentai de répondre au grand nombre de questions qui s'étaient enchainées et de lui demander comment il avait pu les rater..

« Je ne les ais pas raté… parce qu’ils ne travaillent pas pour ton père. »
« Quoi ? » demandai-je, sous l'effet du choc et de la surprise. Non sans me rappeler que j'avais déjà refusé une protection du FBI, Logan enchaina
« Le juge Goodwyn a délivré une ordonnance d’éloignement contre ton père. Il n’a pas le droit de nous approcher à moins de cinq cent mètres. Lui, et ses sbires dopés aux stéroïdes… Les agents en civils sont uniquement là pour s’assurer que ton père n’enfreint pas cette mesure. », m'expliqua-t-il, avant de reporter son attention sur Alexys. « Personne ne nous l’enlèvera. Il n’y aucune raison valable pour que ça arrive. On est ses parents. Il est en bonne santé, heureux… j’laisserais pas une chose pareille se produire. »

Moi non plus. J'avais laissé des étrangers m'enlever mon fils une fois déjà. Jamais je ne laisserai une telle chose se reproduire. Pour autant, je ne cautionnais pas pour autant l'attitude et le mensonge de Logan quant à la présence de ces fameux agents. Encore sous le choc de sa révélation, il me fallut quelques minutes avant de réaliser ce que cela signifiait, à savoir qu'encore une fois, Logan n'avait pas jugé bon de me prévenir de la présence de ces hommes. Ajoutons à cela le fait qu'il avait agit derrière mon dos.

« Tu comptais me prévenir quand ? » demandai-je, tout en prenant sur moi pour ne pas céder à la colère qui m'envahissait peu à peu. « Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? » Logan et moi avions déjà eu ce genre de discussion, il savait combien j'étais réfractaire à l'idée que des gus en costume – ou pas – passent leurs journées à nous filer. Je détestais cette idée. Et je la refusais catégoriquement. « Tu aurais dû me le dire. » enchainai-je, sans lui laisser le temps de parler. « Il s'agit de mon père, de ma sécurité, de celle de notre fils, j'estime être en droit de savoir quand des guignols sont désignés pour nous protéger ! » m'emportai-je cette fois-ci. « Comment tu as pu me cacher une chose pareille ? T'espérais quoi ? Que je ne m'en rendrais pas compte ? Ces types sont aussi discrets que des éléphants rose, c'est difficile de passer à côté. T'attendais quoi ? Que je finisse par en agresser un en pensant qu'il s'agissait d'un homme de main de mon père ? »

Je n'arrivais toujours pas à croire que Logan avait pu me mentir à ce sujet. Qu'il avait trouvé bon de ne pas me prévenir. Pourquoi ? Pourquoi agissait-il ainsi ? Il agissait comme mon père, en prenant des décisions qui ne me plaisaient pas et contre lesquelles j'étais et ce, sans tenir compte de mon avis, et sans prendre non plus la peine de me prévenir. Il savait combien je détestais être mise à l'écart de cette façon, et pourtant, Logan avait quand même agit dans mon dos. Dans le fond, je m'étais peut-être trompée. Peut-être qu'il me comprenait moins que ce que j'avais pu imaginer jusque là. J'étais folle de rage. C'était peu dire. Je sentis des larmes perler au coin de mes yeux sous la colère, des larmes que je ravalais pour inspirer profondément et tenter de me calmer. Sans quoi, je le savais, je risquais de trop m'emporter, et de le regretter. Car cette rage qui m'habitait ne me ressemblait pas. En rien du tout. Et lorsqu'elle s'emparait de moi, je ne me reconnaissais pas. Encore moins lorsque celle-ci venait à être dirigée contre Logan.

Prenant sur moi, j'en vins à lui faire part de mon envie de tout recommencer à zéro ailleurs. J'envisageai même d'emmener notre famille avec nous. Sa mère, Court', Liam... Ca n'était pas un problème à mes yeux. On pouvait partir tous ensemble, et tout recommencer de zéro. Je savais, dans le fond, que ça ne résoudrait en rien nos problèmes. Et pourtant, j'avais dans l'espoir que ce nouveau départ nous redonne tout ce que l'on avait perdu à cause de mon père.

« Il n’y a pas que ça. », murmura Logan, après un long silence. « Tu me demandes d’abandonner tout ce que mon père a mis une vie à bâtir. J’ai pas tourné la page… je sais que j’en donne l’impression mais- J’y arrive pas, Casey. Je t’aime. Tous les deux, je vous aime plus que n’importe qui… mais le club… il a été mon rempart pendant des années. Chaque jour j’ai l’impression qu’il va entrer dans le club et chaque jour, je me répète que le lendemain sera moins difficile… mais la vérité c’est que j’ai besoin de le sentir près de moi. »

Je savais combien il était difficile pour Logan d'aborder le sujet. Pas seulement parce qu'il était au bord des larmes, mais aussi parce que je le connaissais par cœur et que je savais combien la perte d'Andy avait dû le secouer. Mais je savais également combien il nous était difficile d'avancer quand on perdait un être cher. J'en avais fait l'expérience lorsque j'avais cru perdre Alexys, et que j'avais sombré dans la dépression.

« Logan, je sais ce que tu ressens, crois moi. », lui assurai-je dans un premier temps, avant d'ajouter, « Mais... Rester ici, ou refaire ta vie ailleurs... Ca ne changera rien. Andy restera toujours avec toi, dans ton cœur. Tout ce qu'il t'a dit, tout ce que vous avez fait ensemble... Tu garderas toujours toutes ces choses avec toi, peu importe l'endroit où tu te trouves. Ce n'est pas l'endroit où tu es qui t'empêchera de l'oublier, ou qui t'aidera à faire ton deuil. La souffrance que tu ressens par son absence restera la même... Que tu sois ici, ou ailleurs. Seul le temps t'aidera à vivre avec. »

Oui, j'essayais de le convaincre de me suivre. Mais pas seulement. J'essayais aussi de le faire avancer. De lui faire comprendre que ça n'était pas en restant à Santa Ana à s'occuper du Beach Lounge qu'il souffrirait moins de l'absence de son père. Où qu'il soit, sa douleur resterait la même. Tout comme les souvenirs qu'il avait de son père qui resteraient aussi intacts et ce, tant qu'il le porterait dans son cœur.

« Tu te trompes. Même à des milliers de kilomètres, ton père continuera de contrôler nos vies. Une porte qui claque te fera toujours sursauter, un regard posé sur toi te donnera toujours l’impression d’être suivie, tu ne pourras pas t’empêcher de regarder par-dessus ton épaule, en attendant l’inévitable. Je sais que tu penses sincèrement que c’est la solution… mais non. Ton père se sert de nos peurs à son avantage. Et j’en ai marre… t’imagine pas à quel point. Je ne le laisserais plus utiliser mes peurs pour servir ses plans vicieux, Casey. » Il avait raison. Oui, je continuerais, même à des milliers de kilomètres, de m'inquiéter qu'un jour, mon père ne s'immisce une nouvelle fois entre nous. Mais j'avais espoir que la distance pourrait peut-être, atténuer ma peur, à défaut de la supprimer. « Tu sais pourquoi, je ne t’ai pas appelé ou que je n’ai pas cherché à te voir après ton retour… quand Court’ m’a fait passé ta lettre ? », enchaina-t-il finalement, sans me laisser le temps de répondre, tandis que je secouai la tête en guise de réponse. Inspirant profondément, il continua,
« Je crevais de trouille. J’étais en colère. Je voulais étrangler ton père, le torturer pour ce qu’il nous avait fait… et en même temps, j’avais peur de te voir. De ne pas savoir quoi te dire… J’ignorais comment j’étais censé agir envers toi. On était divorcé mais tu réapparaissais comme si toutes ses années n’avaient jamais existés. J’étais largué. J’avais besoin de toi, mais j’étais effrayé… de ne pas être à la hauteur… de ne plus être celui que t’aimait… de ne plus être ton Logan. », m'avoua-t-il, avant de pousser un long soupir. Je portai mon regard sur lui, tout en gardant le silence. C'était ridicule. Comment avait-il pu penser qu'il ne serait pas à la hauteur ? Aucun homme ne l'avait été, jusqu'à ce que je le rencontre. Logan était l'homme de ma vie. Il était bien plus qu'à la hauteur. Et il resterait à jamais mon Logan et ce, malgré les années qui nous séparaient. Moi aussi, j'avais eu quelques doutes, au début, mais nos retrouvailles m'en avaient donné la preuve. « Et Danny m’a secoué les puces. » reprit-il « J’étais invivable à ce moment-là, mais il m’a supporté. Il m’a rappelé qu’il avait été là, lorsqu’on est tombé amoureux… et surtout, il m’a obligé à me souvenir qu’ensemble, on était capable de tout affronter. Qu’on tenait là notre seconde chance. Est-ce que tout le monde pouvait déclarer avoir, une telle opportunité ? C’est là que j’ai compris que même si je dois y laisser des plumes, je pouvais pas te laisser dans l’obscurité même si j’étais mort de peur… »

Que voulait-il me faire comprendre ? Que la clé, c'était d'affronter ses peurs ? Qu'attendait-il de moi, au juste ? Que j'aille trouver mon père ? Il savait que j'en étais incapable et ce, même s'il était à mes côtés pour me soutenir.

« J'suis pas comme toi, Logan. J'aurais pas la force de l'affronter. », lui avouai-je, avant de baisser la tête. Je me sentais terriblement idiote, et lâche. Parce que, Logan, lui, était capable de lui tenir tête, de l'affronter et ce, malgré les conséquences. Moi, j'en étais incapable et ce, même avec la meilleure volonté du monde. La seule chose qui aurait pu m'amener à éventuellement surmonter ma peur, ce soit qu'il s'en prenne à Alexys. J'étais prête à tout pour mon fils, peut-être même à aller trouver mon père pour l'empêcher de le toucher. Pour autant, je n'étais pas prête à arriver à un tel extrême pour pouvoir affronter ma peur, et la surmonter.

Debout près de la baie vitrée, j'observais Alexys jouer à l'extérieur avec Hendrix. Bouleversée, j'essayais de faire comprendre à Logan qu'il fallait qu'il lâche prise, qu'il cesse d'être ainsi obsédé par mon père. Je ne voulais pas qu'il s'en prenne à lui. L'idée même que Logan disparaisse de ma vie me rendait malade. Tant et si bien que je voulais qu'il stoppe tout ce qu'il avait entrepris. Pourrait-il comprendre au moins cela ? Saurait-il prendre conscience de combien je dépendais de lui ? Logan m'assura que mon père ne s'en prendrait pas à nous. Comment pouvait-il en être aussi sûr ? Je secouai la tête, tandis qu'il continuait, revenant sur ce qu'il avait vécu après mon départ. J'écoutais chacun de ses mots, sans répondre pour autant. Tandis qu'il s'approchait dans mon dos il m'expliqua que, maintenant qu'il avait la certitude de l'implication de mon père dans la mort de Danny et d'Andy, il ne pouvait pas renoncer. Pas maintenant. « Si on s’en prenait à notre fils, ne serais-tu pas la première à vouloir comprendre et à vouloir arrêter le fumier qui a osé nous faire ça ? » demanda-t-il finalement, réveillant une vive émotion en moi. Je secouai la tête en guise de réponse, incapable de prononcer le moindre mot. Non. Si on s'en prenait à Alexys, s'il venait à disparaître – une nouvelle fois, et définitivement – de ma vie, je ne chercherais pas à comprendre ce qui s'était passé, ni même à arrêter le coupable. Logan semblait oublier que j'étais déjà passée par là. J'avais beau avoir retrouvé Alexys, ça n'enlevait rien au fait que je l'avais aussi déjà perdu une fois. J'en avais tellement souffert que j'avais cru mourir de douleur. Finalement, j'avais sombré dans la dépression. Je savais que si jamais on devait m'enlever mon fils une nouvelle fois, je n'aurais pas la force de chercher à comprendre. Je n'aurais même plus l'envie de vivre. Je le savais, pour l'avoir déjà vécu une fois. Combien de fois, ma vie m'avait-elle semblé dénuée de sens, sans lui ? Combien de fois avais-je songé à l'éventualité de mettre un terme à tout ça, à toute cette souffrance ?

Tentant de laisser tous ces mauvais souvenirs derrière moi, j'écoutais Logan me raconter comment Danny en était venu à lui confier le dossier sur mon père, comment il l'avait finalement parcouru, pour faire le lien entre la mort d'Andy et l'implication de mon père dans celle-ci.

« Tu veux le protéger, moi aussi je le veux… mais tu dois croire en moi, Casey. Je suis peut être pas aussi intelligent que ton père, je n’ai pas le bras aussi long que lui… mais je suis malin. Je peux prouver qu’il est impliqué, sans avoir à prendre le moindre risque. Avec les chefs d’accusations accumulées contre lui, on parle de prison à vie en isolation ou de peine de mort… tout dépendra du jury. Mais on peut y arriver… c’est pour ça que j’ai besoin d’un peu de temps. » , m'expliqua-t-il, en posant ses mains sur mes épaules.

« C'est censé me rassurer ? » demandai-je, en le regardant à travers la vitre en face de moi. « C'est mon père, Logan. » Quel être humain je serais, si je venais à souhaiter l'enfermement de mon propre père, pire encore, à souhaiter sa mort ? Quelque part, j'avais envie de croire que je n'étais pas comme lui. Que contrairement à lui, je ne prenais pas la vie des autres à la légère et ce, même lorsqu'il s'agissait de la vie des pires ordures. « J'peux pas vivre avec son emprisonnement à vie, ou sa mort sur la conscience. » Je ne savais pas s'il comprendrait. Peu de personnes pourraient comprendre. Après ce qu'il m'avait fait vivre, j'étais consciente qu'il était difficile d'envisager avoir la moindre pitié pour lui. Et pourtant... « J'pourrais jamais lui pardonner mais... de là à devenir... comme lui... Je ne peux pas. Je suis désolée. » Sans parler du fait que son emprisonnement ou sa mort ne changeraient rien. « Et puis, ça ne changera rien Logan. Ca ne nous rendra rien. Rien du tout. En fin de compte, Danny et Andy ne reviendront pas. Ajoutons à cela que la mort, ou même la prison ne seront jamais à la hauteur du préjudice qu'il nous a causé, à tous. », soufflai-je, en ravalant les sanglots qui menaçaient de m'échapper.

« Après ça… je pourrais essayer de m’arranger pour le club. Et on partira, si c’est toujours ce que tu veux. », reprit-il, tandis que ses mains descendirent jusqu'aux miennes. Ses doigts s'enlacèrent aux miens tandis que je le sentis déposer son menton contre mon épaule. « Je t’aime, Casey. Ne l’oublie jamais. », souffla-t-il, en faisant référence à ce que je lui avais moi-même dit quelques minutes plus tôt. Fermant un instant les yeux, j'inspirai profondément pour tenter de me ressaisir. Serrant un peu plus sa main dans la mienne, je rouvris les yeux après quelques instants, avant de lui avouer :

« J'y arriverai pas. J'pourrais jamais tirer une croix sur le passé, avancer, sans me soucier de ce qui s'est passé ces quatre dernières années. Je pensais que... que si je revenais à Santa Ana, que si je retrouvais Alexys, j'pourrais enfin recommencer de zéro, retrouver ma vie d'avant, mais j'y arrive pas, Logan. J'y arrive pas, et je sais pas si j'y arriverai un jour. » lui confiai-je, en laissant quelques larmes m'échapper.

Ca n'était pourtant pas faute d'essayer. J'avais tout fait pour retrouver une vie normale : j'avais repris mes études, trouvé un job, un appartement... Mais rien de tout cela ne m'avait suffit à laisser cette histoire derrière moi. J'avais pensé que le temps me permettrait de laisser tout cela derrière moi, mais j'avais conscience, aujourd'hui plus que jamais, que ça ne suffirait pas. Parce que je n'avais pas seulement perdu Logan et Alexys. En quatre ans, j'avais perdu bien plus. J'avais perdu confiance en moi. J'avais perdu la confiance et l'amour que j'avais autrefois accordé à mes parents. J'avais perdu la foi que j'avais autrefois eue en eux. Tout autant de choses que je ne récupèrerais jamais et sans lesquelles j'avais l'impression de ne plus être la même. J'avais le sentiment que je devrais vivre avec ce poids toute ma vie, et que jamais je ne m'en libèrerais. Et ça me bouffait littéralement. Car tant que je n'en serais pas débarrassée, je n'arriverais pas à avancer véritablement, à faire des projets, à envisager un avenir sans drame, sans séparation, et ce, malgré tout ce que Logan se démènerait à faire contre mon père.

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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeJeu 19 Avr - 22:19


« L’espoir fait vivre. Ça te dit quelque chose ? » lançais-je en incurvant les lèvres dans un sourire. Elle pouvait toujours y croire. Mais de là à me voir ramper à ses pieds, elle pouvait toujours rêver (ou pas). Chose à laquelle je n’étais pas prêt de m’abaisser, pure question d’ego.

Installés sur le canapé, je restais un instant ébahis lorsqu’elle me fit remarquer la propreté du salon. Ma mère était passée, mais pas pour ça. Vivre à cent à l’heure, ça n’était pas toujours aisé mais il fallait de temps à autre passer aux corvées. Que ça nous plaise ou non. Tant j’avais été amusé lorsque Lex avait fait remarquer à Casey qu’il avait rangé ses jouets, tant j’aurais préféré qu’il se taise pour cette histoire de pizza. Mais ce genre de choses arrivait. Comment j’aurais pu prévoir qu’il se jetterait sur la dernière part de pizza en arrivant alors que j’avais le dos tourné et le nez dans les comptes du club ? Cela faisait-il pour autant de moi un mauvais père ? Je devais visiblement apprendre ou me souvenir à quel point à son âge, j’avais été aussi insouciant et parfois ingérable. Mais au final, mes parents s’en étaient bien sorti alors j’estimais qu’il en serait de même pour Casey et moi. Nous avions juste besoin d’un temps d’adaptation.

Ma remarque aurait pu tomber dans l’oreille d’une sourde, si ma petite amie n’était pas Casey. Qui à Santa Ana ignorait encore combien ma relation avec elle, était volcanique ? Tous ceux qui nous avaient connu à l’adolescence, avaient pu un jour nous apercevoir nous disputer et nous provoquer puis le soir même, réconciliés. Il m’avait toujours été difficile de rester en pétard contre elle. Parce qu’elle avait été la seule à me montrer sa vulnérabilité, mais aussi le courage dont elle était capable. D’ailleurs quand j’y repense, je me dis que c’est ce même courage qui avait fini par la convaincre de m’épouser. Même si les circonstances étaient particulières.

Quoi qu’elle en dise, animée par la colère, agacée par mes provocations, je voyais toujours cette lueur flamboyante dans ses yeux. Le jour où elle me tombera dessus, ça n’est pas prêt d’arriver. Enfin ça reste à voir et ça dépendra du sujet, car j’étais bien loin d’être le type le plus stable de cette ville mais j’étais conscient que pour l’instant, c’était des menaces dans le vent. « Tombes moi dessus tous les jours alors. Pas pour me donner satisfaction mais pour me montrer jusqu’à quel point tu peux être irrésistible ! » continuais-je en haussant un sourcil, avec ce demi sourire aux coin des lèvres. « Et peut être alors que je reverrais ma position… quant à l’affectation des tâches ménagères de notre fils, bien sur ! » rajoutais-je après avoir croisé son regard.

Je n’avais pas volontairement donné de la pizza à Alexys. Inattention de ma part, je l’admets mais à quoi ça aurait servi que je l’empêche de la manger en fin de compte. Après le discours de Casey sur les burritos, je pensais à juste titre que Lex avait compris. Certes, il ne l’avait pas pris avec le sourire. Quel gamin l’aurait fait d’ailleurs, mais j’avais ma part de responsabilité et je l’assumerais. Je n’étais pas un père exemplaire, je débutais en la matière mais ça ne faisait pas pour autant de moi le plus idiot. J’étais conscient qu’il y aura forcément des moments où je devrais prendre des décisions déplaisantes pour mon fils, tout comme j’aurais des conversations avec lui qui ne m’enchanteront pas. C’était ça être parent. Mentionner la première – et future – bière d’Alexys n’était pas sans tirer la sonnette d’alarme chez Casey. Elle aimait notre fils, le protégeait, comme tout parent se le doit. Il m’était difficile de garder mon sérieux alors qu’elle osait relever que j’avais eu une néfaste influence sur elle, pour la faire boire. Elle cherchait vraiment la petite bête.

« Personne ne t’avait demandé de boire dans mon verre, j’te rappelle. » Et toc ! Elle aurait attendu ses 21 ans ?! Bah voyons, et il gèlera en enfer. Elle avait du voir des éléphants roses lors de sa dernière cuite ! Casey tenait l’alcool ? Plissant les yeux, j’étais partagé entre la provocation et la moquerie. Entre Liam et moi, celui qui tenait le plus l’alcool c’était encore moi, puisque Liam détenait le record du nombre de hot dog à avaler en moins d’une minute. Mais Casey, y’avait même pas photo. « Tu tiens à c’qu’on vérifie ça ? Pas que j’ai envie de te voir pompette… mais c’est pas un problème. C’est quand tu veux. J’ai eu un entrainement intensif ces dernières années et même Liam est incapable de me détrôner. Et pourtant, tu sais qu’il a une sacrée descente le Richards ! Toujours tentée ?! » la provoquais-je, juste pour la forme. Si elle me cherchait, elle savait que je répondrais présent. J’étais incapable de décliner un défi et ça, depuis belle lurette et ça ne risquait pas de prendre fin avant plusieurs décennies.

En parlant de mon père, je savais que je m’avançais sur une pente dangereuse. Il avait fait tant pour moi. La plupart des gens qui le connaissait me dirait « C’était ton père. ». Ils n’avaient pas réellement idée des limites qu’a repoussées Andy juste pour moi et pour ma mère. Il a fait de nombreux sacrifices. Il a voué sa vie à notre famille et alors qu’il devait retourner en Irlande tous les ans, il s’y est refusé pour nous. Au fil du temps, il avait réalisé que notre équilibre tenait essentiellement à lui et surtout, il était le premier homme de ma vie. Le premier et l’unique à avoir voulu de moi comme fils. Bien que ça soit un sujet précis que je n’évoque jamais, je n’en suis pas moins sensible. Andy nous avait sauvés la vie et pour ça, un merci ne suffirait jamais. Un amour inaltérable, une patience incroyable et une confiance que je n’aurais jamais imaginé recevoir un jour. Je lui devais tout. C’est pour toutes ses choses que je voulais essayer. Etre un bon père et parvenir à les transmettre à mon tour à Alexys. Les premières années de sa vie ne se sont pas déroulées sous de bons auspices, mais la roue était en train de tourner. Il méritait une enfance stable et heureuse parmi sa famille. Tout comme Casey, j’étais prêt à absolument tout pour qu’il y ait accès.

Ses mots rassurant me touchaient. Parce qu’ils venaient de Casey mais également car ma mère, ne cessait de me répéter trente-six conseils à la fois. J’appréciais ses recommandations mais une fois qu’elle avait quitté la maison, j’avais l’impression d’avoir tout oublié de ce qu’elle avait pu me dire. Etre à la place de l’adulte et guider son enfant n’étaient pas une mince affaire pour moi, mais je n’abandonnais pas. J’essayais. A chaque instant que je passais avec Alexys, je me concentrais sur lui, sur notre relation, son bien être, sa sécurité. Car il n’a pas seulement besoin d’un père qui le guide, mais aussi d’un père qui sache lui démontrer qu’il l’aime envers et contre tous. Qu’il est la personne la plus importante de son existence. Ça ne m’empêcherait pas de faire certaines boulettes mais au moins, j’aurais la certitude que mon fils n’oubliera pas que je l’aime. C’était primordial. Les remarques de Casey me firent sourire. Restant silencieux, un long moment, je finis par relever les yeux vers elle. « C’qui veut dire que si j’étais plus insouciant et instable, tu déciderais de venir t’installer avec nous ? Tu sais que j’suis capable de faire machine arrière, juste pour t’attirer dans mon piège. » lançais-je en m’emparant de sa main. « Merci… mais j’ai rien fait. C’est lui qui est extraordinaire… il est si sensible, si affectueux… je n’ai fait que lui donner un peu d’attention… comme pour toi. C’est le fils à sa maman. » achevais-je en reportant mon regard sur lui, qui continuait de dessiner tout en levant de temps à autre le regard parfois vers nous et parfois vers la télé.

Du cholestérol, moi ? Elle était folle. Enfin, c’était pas vraiment une découverte lorsqu’on apprenait à connaitre Casey. Paradoxalement, c’était aussi la fille la plus généreuse, attendrissante, passionnée et tendre que j’ai pu connaître. Elle était merveilleuse à mes yeux. Elle l’a toujours été mais c’est une tête de mule qui a bien du mal à accepter les compliments qui lui reviennent de droit. Alors pour mon cholestérol, elle se mettait le doigt dans l’œil. Y’avait aucune chance que j’en ai. C’est pour ainsi dire que je répondis instantanément à sa provocation. Je la tentais jusqu’à l’extrême, déposant un série de baisers dans son cou, tandis que j’entendais sa respiration se couper et sa peau frémir sous mes lèvres. Autant dire que c’était le moment idéal pour mettre un terme à cet intermède. Elle me tuerait plus tard. Elle avait les armes et les munitions, sans parler du plaisir qu’elle y prendrait. Mais pour l’heure, c’était uniquement ma façon de la torturer pour avoir oser me provoquer de la sorte et mettre un uppercut fatal à mon égo. Me redressant, j’arborais ce sourire machiavélique, fier de mon petit effet alors qu’elle me mitraillait des yeux. Il n’y avait pas à dire, son regard était des plus expressifs, entre la frustration, l’agacement et cette passion qui couvait en elle.

« Oh voilà que j’deviens un pervers en l’espace de deux minutes. Tu sais faire des compliments, chérie ! » ris-je, avant de hausser un sourcil. « Depuis le temps, tu devrais savoir qu’il m’est difficile de me concentrer sur autre chose lorsque t’es dans les parages. Certaines choses ne changent pas… » relevais-je avec un sourire en coin. Nous avions toujours été ainsi. Passionnés, attiré par cette force qui nous dépassait et ça, depuis notre adolescence. On aurait pu croire que ça n’était dû qu’à une poussée hormonale mais on savait tous les deux que ça dépassait ce stade. C’était nous. Elle et moi contre le monde entier. Il n’y avait aucune raison pour que la chose change. L’amour était d’une puissance dont bien souvent on ignorait les limites. Avec Casey, je ne savais qu’une chose, ça pouvait friser l’impossible. Et ça me plaisait. Ça voulait dire que le monde était à nous.

Ma mère avait le chic pour vouloir que les choses s’accélèrent entre Casey et moi, et si je la laissais faire, elle serait surement en train d’organiser notre futur mariage. Envahissante et casse bonbon, c’était ma mère. Mais ça ne changerait rien au fait que je l’aime comme elle est. Parce que c’est ma mère et qu’elle a toujours été l’unique constante dans mon existence. Elle a tout sacrifié pour moi. La vie d’un enfant n’a pas de prix. Et même quand je râle après elle, ça ne changera jamais le fait que j’aime ma mère et que je ferais toujours tout pour la préserver, même si on s’engueule comme des chiffonniers. Révélant la nature de la visite de ma mère à Casey, je savais qu’elle éprouvait toujours ce malaise. Je ne lui reprochais rien. C’était dans son droit de vouloir prendre son temps. Après tout, quatre années c’étaient écoulées. Nous avions changés, mûri, même me concernant mon évolution n’était pas très perceptible. Cependant, Casey devait savoir que je l’aime. Pas simplement aujourd’hui, à cette seconde précise mais depuis toutes ses années et pour tout ce qu’elle peut m’apporter depuis notre rencontre.

C’est elle qui est à l’origine du changement chez moi. Elle ne semble pas vraiment convaincue mais aucune fille n’avait été capable de me défier comme elle l’avait fait. Elle avait hissé la barre haut, certainement dans l’espoir de me voir me ratatiner, sauf que j’avais le goût du challenge. Elle m’avait démontré que derrière le crétin, y’avait un type intéressant et qui n’avait pas peur de s’impliquer dans des projets. Et sans elle, nous ne serions pas là, à passer du temps avec notre petit garçon. « Tu sais que c’est faux. Je ne me serais jamais posé… t’as été la seule à oser me défier. » A croire qu’elle oubliait ce détail. A l’époque, elle m’aurait écrasé comme un cafard et c’était cette résistance qu’elle arborait qui m’avait séduit, même si je ne l’avais jamais totalement réalisé. L’avais-je réellement aidé à se hisser et à changer ? A sortir de l’emprise de son père ? J’en n’étais pas totalement convaincue. En fait s’il y avait bien une chose que j’aurais voulu changer dans notre passé, c’était notre retour de Tijuana. J’aurais dû rester avec elle pour annoncer notre mariage à ses parents. Voilà ce que j’aurais du faire.

Confronter son père sans détour et sans qu’il puisse l’éloigner de moi. Tout aurait été différent alors. Je finis par sourire à ses remarques. Elle estimait que son rôle ne fût que mineur quand au fait que je sois devenu plus stable. Que c’était juste l’amour qui nous liait qui avait eu cet effet. Je voulais y croire mais Casey a toujours eu une influence capitale sur moi. Sinon comment j’aurais pu l’attendre durant toutes ses années ? « Mais c’est toi, qui a rendu le challenge plus intéressant et plus… épicé ! » ris-je. « j’me rappellerais toujours la tête de tes parents la première fois que tu m’as amené dans LE CHATEAU ! » Sur le coup, j’avais été tenté à l’idée de me faire tout petit durant quelques secondes et en voyant son père, j’ai cru qu’il allait faire une attaque. A croire que j’étais un monstre qui osait poser les mains sur sa fille… mais un monstre avec un temps soit peu d’éducation !

Tandis qu’après un moment passé tous les trois, je voyais Alexys et Hendrix sortir par la baie vitrée, il ne fallut que l’espace de deux ou trois minutes pour que je sente le vent tourner. Elle était en pétard pour cette histoire d’agents fédéraux. Evidemment, son père entrait dans l’équation et j’allais en prendre pour mon grade pour ne rien lui avoir dit. J’avais omis ces détails quelque peu volontairement. Sa réaction, je l’appréhendais en quelque sorte. Mais je savais surtout qu’elle me détesterait pour l’avoir mise à l’écart. Je ne l’avais pas voulu, j’avais juste estimé qu’en lui avouant, ça aurait une fois de plus compliqué son existence, sans parler de sa frustration. Elle détestait l’idée de ne pas pouvoir être libre de ses mouvements. Ce sentiment d’être observé comme un sujet de laboratoire. Je la laissais parler. Elle finirait par se calmer à un moment où à un autre. Tant que ça serait avant la saint glinglin, ça irait, ironisais-je pour moi-même. Le plus étrange dans tout ça, c’était qu’elle s’énervait et que je restais calme. A cette pensée, je secouais la tête. Décidément, on ne ferait jamais rien comme tout le monde. « Je te l’aurais dit et il se serait passé quoi ? » demandais-je en rivant mon regard au sien. « Je voulais éviter ça. Dès qu’il s’agit de ton père, de cette protection, on en vient à se disputer, à chaque fois. J’ai pas envie qu’on en repasse par-là. » débitais-je avant de soupirer longuement. « J’ai merdé, c’est vrai… parce qu’une fois de plus, je sais jamais comment agir lorsque ton père est concerné. Je veux pas te voir souffrir… mais quoi que je fasse le résultat est le même. Ça te détruit. » En somme je n’étais pas à la hauteur. Ce que j’avais toujours craint. Je l’aimais comme un dingue mais j’étais incapable de gérer le lien qui l’unissait à son père. Un lien destructeur. Pas un lien de parent à enfant. C’était ce qui me rendait la tâche difficile. Parce que son père était à l’origine de toutes les angoisses de Casey. Et quoi que je fasse, quoi que je dise, ça ne changerait absolument rien. Parce que c’était à elle de couper les ponts avec lui et d’accepter de se remettre à vivre. Son visage crispé par cette rage et par les larmes qui menaçaient de s’écouler, je restais finalement silencieux. Ça ne servait à rien. On s’engueulerait une fois de plus. C’était une voie sans issue pour nous.

Partir était sa proposition. Alléchante, elle l’était. Est-ce que ça nous aiderait réellement à avancer ? J’en doutais sérieusement. J’étais contre cette idée de départ uniquement dans notre situation actuelle. Plus tard, lorsqu’on aurait enfin réussi à tourner la page, je n’y voyais aucun inconvénient. Mais avant ça, je devrais également m’arranger pour le club. Car si on devait partir, il ne fallait pas pour autant qu’elle envisage que je vende le club. Ça serait trop me demander. C’était renier mon éducation, mon héritage et ma famille. Car c’est dans ce club que j’ai passé les moments les plus décisifs de mon existence. De plus, je n’étais pas prêt à lâcher prise en ce moment. Dans quelques temps, surement mais pas aujourd’hui. Elle avait cru perdre Alexys et j’avais perdu mon père. Un père, un ami, un mentor, un complice, c’était énorme pour moi. D’autant plus qu’au cours de ses dernières années, Andy avait été ma voix de la raison. Je pouvais m’accrocher à ma famille, mais ça n’était pas suffisant alors je m’étais plongé dans le boulot jusqu’à épuisement, et dans l’alcool mais ça ne m’aidait pas à y voir très clair. Elle était là, tout près de moi, à me rassurer que je n’oublierais jamais. Que tant que mon père serait dans mon cœur, je pourrais vivre n’importe où. « J’ai… j’ai encore besoin de ses souvenirs… des photos, de certains objets… c’est stupide, je sais. » soupirais-je en fermant les yeux et glissant ma tête dans mes mains. Andy n’était plus là et je devais m’occuper de ma famille. Et ce, quoi qu’il m’en coûte. Ils comptaient sur moi. Elle comptait sur moi. Tout comme Alexys. Ravalant mes larmes, il me fallut quelques minutes pour prendre sur moi. Je détestais cette émotivité qui m’étreignait dès qu’il s’agissait de mon père. « Je vais y réfléchir… vraiment. » concédais-je en relevant les yeux vers elle. J’espérais juste qu’elle avait vraiment idée de ce qu’elle me demandait de faire. Ça revenait presque à rayer d’un trait tout ce que fut ma vie jusqu’à aujourd’hui.

Les kilomètres n’empêcheraient jamais son père d’agir. La dernière fois, il l’avait exilé en Suisse. Jusqu’où il est prêt à aller aujourd’hui ? Se battre, le freiner, le stopper était pour moi l’unique solution qui me venait à l’esprit. Je n’étais pas diplomate mais ça n’avait rien d’une découverte universelle. Je voulais empêcher son père de nous atteindre, tout comme nos proches. Mais c’était son père. Voilà où était le hic. Le problème serait toujours le même et ce même si elle se déciderait un jour à l’affronter. Sauf que je ne me faisais pas d’illusions. Casey estimait ne pas en avoir les ressources et je respecterais sa décision quel qu’elle soit. En lui confessant mes peurs, j’espérais qu’elle comprenne que tant qu’on serait ensemble, on saurait s’en sortir. C’était là que résidait la force de notre amour. On nous offrait une seconde chance et j’étais prêt à donner tout ce que j’avais, juste pour quelques moments avec elle. Parce qu’elle le méritait. Elle méritait d’être aimé et de le ressentir à nouveau. Qu’elle éprouve ce sentiment de sécurité et de puissance de ne plus être seule. « Je te le demanderais jamais. » répondis-je tout bas. « Je respecte tes choix et tes décisions. Je veux juste nous aider à avancer et tirer un trait sur tout ça… Je pense que tant qu’on sera ensemble, les choses pourront s’arranger avec le temps. Tu veux bien me laisser faire ça, à ma façon ? » posais-je la question, tout en sachant que sa réponse pouvait me déplaire. Son père, ça ne serait jamais une chose aisée à gérer mais j’espérais qu’elle me faisait suffisamment confiance pour savoir qu’il y avait des limites que je ne franchirais jamais.

Evoquer l’éventualité qu’on s’en prenne à notre fils était une erreur, je le réalisais après coup. Ma réaction serait de me battre pour arrêter la personne qui oserait nous arracher notre bonheur. Casey était déjà passé par-là et sa réaction différait énormément de la mienne. Elle avait sombré encore plus profondément lorsqu’on lui avait arraché Alexys pour le balancer dans un orphelinat autrichien. Parler de son père s’avérait être un mal nécessaire. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit emballé par mes propos mais j’aurais aimé qu’elle réalise que je n’agissais que dans un seul et unique but, que notre famille reste unie et qu’on puisse aller de l’avant. Et ce, même si je m’y prenais comme un pied. J’essayais de la convaincre que Danny ne se serait jamais démené ainsi, s’il n’avait pas la conviction de l’implication de son père. Les preuves manquaient mais Danny était malin et je ne pouvais aucunement douté de ses qualités d’agent. Il était né pour faire ça.

Pouvais-je réellement en vouloir à Casey de se mettre sur la défensive ? C’était son père après tout. Si la situation avait été inversé, comment est ce que j’aurais réagis ? Qu’étais-je censé répondre à ça. C’était pire qu’un refus d’implication. Car même si j’allais au bout, elle se sentirait responsable. A cause de notre histoire et notre relation. Je croisais son regard à travers son reflet dans la vitre alors que j’exerçais une légère pression sur ses épaules. « Tu seras jamais comme lui. » murmurais-je en appuyant finalement ma joue contre la sienne. Certes ça ne nous rendrait jamais ce que nous avions perdu. C’était trop tard pour ça. « Je fais pas ça par vengeance. Ça ne me plait pas de m’en prendre à lui… parce que je sais que ça t’atteint par la même occasion… mais ne crois-tu pas, que c’est peut être le moyen pour nous d’arriver à tirer un trait ? Pas uniquement toi et moi… mais pour Court’, ma mère, les parents de Danny, Liam… et nous… » Il ne fallait pas qu’elle s’imagine que je fasse ça de gaieté de cœur. Certes, je détestais son père mais je n’étais pas pour autant le genre à vouloir foncer dans le tas, uniquement animé par un sentiment de vengeance.

Mes doigts venant à s’enlacer aux siens, j’appuyais légèrement mon menton sur son épaule. Je lui offrirais ce nouveau départ. Loin d’ici. Pas immédiatement, mais bientôt. Du moins je l’espère. Parce qu’on en a tous besoin, même si on ne l’avoue pas. Elle ne devait pas oublier à quel point je l’aime. J’avais beau le répéter, il y avait toujours des moments où j’avais l’impression qu’elle l’oubliait. Ses doigts resserrant les miens, je l’entendais prendre une profonde respiration pour se ressaisir. Je la savais profondément brisé mais pas à ce point, je crois. Portant mon regard dans le reflet de la vitre, j’enroulais mes bras autour de sa poitrine avant de l’embrasser sur la joue. « On y arrivera ensemble. Il ne s’agit pas de récupérer ses années mais de se reconstruire… » murmurais-je dans un étreinte rassurante. « Tes parents ont merdé sur toute la ligne. Ils t’ont brisé, jusqu’à effacer chaque trace de ton existence… mais t’as toujours eu une autre famille. » rajoutais-je en posant mes yeux sur Alexys qui se roulait dans le sable avec Hendrix. « Tu te rappelles de notre retour de Tijuana. Lorsqu’on a annoncé notre mariage à mes parents ? Ma mère arrêtait pas de répéter « J’ai perdu mon bébé, j’ai perdu mon bébé ! » et tu te souviens de la réponse de mon père ? » Demandais-je en décollant ses cheveux qui s’étaient plaqué sur ses joues humides.

« Tu l’as pas perdu. On a juste gagné une fille extraordinaire. » me rappelais-je tandis que je tentais de dissimuler mon émotion quand à ses souvenirs. « Je ne dis pas que ça sera aisé mais tu as fait des efforts Casey. ça ne sera pas aussi douloureux, jusqu'à la fin de tes jours... T’as rien à te reprocher. Tu es une bonne fille, une maman géniale… et une femme incroyable. Je te le répéterais tous les jours s’il le faut mais tu ne dois pas douter de toi. J’ai confiance en toi… et je t’aiderais toujours de mon mieux. Alors accroche-toi à moi… » Mes mots ne suffiraient peut être pas à la convaincre. C’était une situation délicate. Ce que j’allais lui dire, elle n’allait pas forcément vouloir y prendre part, mais elle devait savoir qu’elle n’était pas seule. « Quand j’étais petit… Avec Liam, on jouait souvent avec Cory. Il avait notre âge, c’était un petit garçon solitaire. Un jour, il a cessé de venir à l’école. Quand j’ai demandé à sa maman où il était, elle m’a dit qu’il avait rejoint les anges. Cory est mort d’une leucémie à l’âge de cinq ans. Avec Liam, ça a été notre premier coup dur… mais ma mère me répétait toujours ça : « Lorsque tu as du chagrin ou que tu perds quelqu’un… sers toi de tout l’amour qui t’entoure. Concentre toi fort dessus et tu verras qu’avec le temps, ça sera moins difficile. » C’est pas un remède miracle… mais t’es entourée de gens qui t’aiment. » soufflais-je tout en caressant ses doigts des miens. « Ma mère est peut être encombrante et une véritable emmerdeuse au passage… mais elle t’a toujours aimé. Aussi loin que j’me souvienne… Si t’as besoin de parler, elle sera ravie de pouvoir t’aider… nous aider. Elle viendra à toi, si tu le souhaites… Tu n’as pas à affronter cette situation toute seule, d’accord ? »

Notre situation n’avait pas réellement de précédent. Ça serait long, difficile et j’imagine qu’il y aurait des jours avec et des jours sans. Mais le principal était qu’elle sache qu’elle était entourée de personne qui tiennent à elle et qui veulent la voir remonter la pente et l’aider. Et ça, peu importe le temps que ça prendra. Sa vie et son bien être sont bien plus primordiaux que ce qu’elle imagine. Car ma propre vie dépendait d’elle. Tant que je l’aurais, je saurais survivre. Si on me l’arrachait à nouveau, je doutais d’avoir la force d’affronter sa disparition. La première fois avait faillit me tuer. C’est pour quoi, je me démènerais pour qu’elle retrouve son équilibre et qu’elle retrouve qui elle est.


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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeMar 24 Avr - 9:29

Ma relation avec Logan avait toujours été des plus mouvementées. Depuis toujours, nous avions eu – l'un comme l'autre – ce besoin de se provoquer, et de pousser l'autre à bout. Contrairement à ce que certains pensaient, cela ne changeait en rien nos sentiments l'un pour l'autre. Nous nous aimions, et si nous étions parfois – voire souvent – en désaccord, cela ne durait jamais bien longtemps. Jusqu'à présent, ce besoin de toujours contredire l'autre avait amené du piment dans notre relation. Maintenant, désormais, ces petits désaccords avaient tendance à bien plus nous opposer, surtout lorsqu'il s'agissait de mon père. Au sujet de ce Logan pourrait faire faire à notre fils, je ne pus m'empêcher de menacer mon petit ami. Bien sûr, il s'agissait de menaces en l'air... quoi que.

« Tombes moi dessus tous les jours alors. Pas pour me donner satisfaction mais pour me montrer jusqu’à quel point tu peux être irrésistible ! » Quel charmeur ! Je levai les yeux au ciel, tout en sentant mes joues s'empourprer légèrement à sa remarque. Il continua, avec un demi-sourire au coin des lèvres, « Et peut être alors que je reverrais ma position… quant à l’affectation des tâches ménagères de notre fils, bien sur ! »
« Parce que tu ne comptes pas revoir ta position quant à mon charme irrésistible, c'est ça ? », demandai-je, en haussant un sourcil. C'était dingue. Il était dingue. J'étais loin d'être telle qu'il me décrivait. Loin d'être effectivement irrésistible lorsque je voulais me montrer menaçante. Il ne devait jamais m'avoir vue véritablement en colère, pour oser prononcer de telles paroles, ou ne plus s'en souvenir.

Logan essaya bien rapidement de dédramatiser toute cette histoire de pizza en mentionnant la première bière que boirait notre fils. Cette allusion n'était pas pour m'enchanter. Alexys n'était encore qu'un enfant ! Il avait le temps avant d'en arriver là ! Et, en tant que mère, je ferai mon possible pour qu'il ait atteint ses 21 ans avant de toucher à de l'alcool. A mes mots, Logan me rit littéralement au nez en me faisant remarquer que, moi-même, je n'avais pas attendu d'avoir vingt-et-un ans avant de boire. Certes, il n'avait pas tort sur ce coup là. Néanmoins, je n'étais pas une alcoolique notoire. A vrai dire, si je n'avais pas rencontré Logan, je n'étais pas sûre d'avoir touché ma première bière si tôt.

« Personne ne t’avait demandé de boire dans mon verre, j’te rappelle. » Il marquait un autre point, là. Personne ne m'y avait obligé. Mais inconsciemment, Logan m'avait poussée à boire. Il le savait aussi bien que moi. Pour me défendre, et peut-être un peu pour embêter Logan également, je lui fis croire que je tenais remarquablement bien l'alcool. A ma remarque, Logan plissa les yeux. « Tu tiens à c’qu’on vérifie ça ? Pas que j’ai envie de te voir pompette… mais c’est pas un problème. C’est quand tu veux. J’ai eu un entrainement intensif ces dernières années et même Liam est incapable de me détrôner. Et pourtant, tu sais qu’il a une sacrée descente le Richards ! Toujours tentée ?! »
« Non merci. Je ne voudrais pas que tu abuses de moi si par malheur, l'alcool venait à avoir le moindre effet sur moi. Et puis, je n'ai pas dit que je résistais mieux à l'alcool que toi, mais simplement que ma résistance à l'alcool était supérieure à ce que tu penses », soufflai-je, avec une moue malicieuse sur les lèvres. Pour sûr, il ne se ferait pas prier avant de répliquer à ma remarque. Je l'entendais déjà me répondre que jusqu'à présent, il n'avait pas eu à me faire boire pour me mettre dans son lit. Ce qui était exact. Mais j'avais simplement envie de le provoquer encore un peu plus. Simple question d'habitude.

L'arrivée d'Alexys bouleversait tout notre quotidien. Logan et moi devions nous improviser parents, et ça n'était pas une tache facile. C'était même la chose la plus difficile, à mes yeux. J'aimais Alexys de tout mon cœur, mais parfois, j'avais l'impression que mon amour ne suffisait pas. Un enfant avait besoin de tellement plus, pour s'épanouir. A commencer par avoir un équilibre. Un équilibre qu'Alexys n'avait jamais connu et qu'il ne connaissait toujours par et ce, par ma faute. Je me doutais bien qu'Alexys rêvait de voir ses parents vivre ensemble, sous le même toit. Mieux, d'avoir une maman présente H24 et pas seulement quelques heures par jour. Je m'en voulais de faire subir ça à notre fils. En cela, j'avais l'impression de faillir à mon rôle de mère. Tandis que Logan, lui, assumait – à mes yeux – son rôle de père à merveille et ce, malgré quelques maladresses. Cette histoire de pizza ne faisait pas de lui un mauvais père. Il avait tout du père idéal : il était aimant, attentionné, et répondait présent à chaque fois qu'Alexys avait besoin de lui. Contrairement à ce qu'il pouvait bien s'imaginer, il était un père formidable. J'étais bien placée pour savoir ce qu'était un mauvais père. Et Logan en était bien loin. Il était bien plus à la hauteur que ce qu'il pouvait imaginer. Sans quoi, je ne lui aurais peut-être pas laissé Alexys de cette façon, chose que je lui fis remarquer. Relevant finalement les yeux vers moi, il me répondit :

« C’qui veut dire que si j’étais plus insouciant et instable, tu déciderais de venir t’installer avec nous ? Tu sais que j’suis capable de faire machine arrière, juste pour t’attirer dans mon piège. » lança—il, tandis qu'il s'emparait de ma main. Je secouai vigoureusement la tête.
« Tu ne le feras pas. » Parce que Logan aimait trop notre fils pour lui faire vivre ça, et qu'il m'aimait trop pour me forcer la main de cette façon. Plus qu'un père formidable, c'était un homme extraordinaire.
« Merci… mais j’ai rien fait. C’est lui qui est extraordinaire… il est si sensible, si affectueux… je n’ai fait que lui donner un peu d’attention… comme pour toi. C’est le fils à sa maman. »

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, tandis que Logan reporta son attention sur notre fils. Le fils à sa maman. J'aurais tellement aimé que ça soit vrai ! Mais Alexys tenait tellement de Logan – et ça n'était pas pour me déplaire, bien au contraire. Pas seulement physiquement. Certains traits de son caractère venaient tout droit de Logan, comme cette façon qu'il avait de s'adresser aux filles et de savoir comment les charmer. Du haut de ses quatre ans, Alexys avait lui aussi compris le truc, et s'en servait dès que possible. Pour autant, le calme olympien dont faisait preuve notre fils me rappelait moi à son âge. Aucun doute que, de ce côté là, il ne tenait pas de Logan. Fort heureusement d'ailleurs, ou j'aurais fini par devenir folle d'inquiétude au moindre bobo.

« Il tient beaucoup de toi. C'est un mini-Logan en puissance. », lui fis-je remarquer, dans un sourire, et en passant ma main sur la joue mal rasée de Logan. « Tout ce que j'espère, c'est qu'une fois adulte, il n'aura hérité que du meilleur de nous. »

Provoquant par la suite Logan quant à ses performances sexuelles, ce dernier cru bon de me donner une leçon en me provocant à mon tour. Les mots n'étaient pas de mise, cette fois, seul son physique ferait l'affaire. S'approchant dangereusement de moi, et me tentant à l'extrême en déposant tout un tas de baisers dans mon cou, il sépara finalement son corps du mien, me laissant plus frustrée que jamais. Folle de rage, je me redressai non sans lui adresser un regard massacrant. Frustrée, j'allais même jusqu'à dire à Logan qu'il était un pervers, pour penser que j'étais venue ici pour tenter le diable, et qu'il ne faisait rien de plus que fantasmer. Il me fit remarquer, dans un rire, que je savais faire des compliments, et ajouta bien vite que depuis le temps, je devrais être habituée et savoir qu'il lui était difficile de faire autre chose que de fantasmer lorsque j'étais dans les parages.

« Bien qu'à une époque, j'appréciais que tu ne puisses pas te concentrer plus de deux minutes sur autre chose, les choses sont différentes, à présent. » Je désignai Alexys d'un signe de tête. Fini, les baisers fiévreux, les étreintes passionnées, à n'importe quel moment de la journée, et n'importe quel endroit. Il nous fallait calmer nos ardeurs. Car nous étions à présent – ou étions supposés être – des adultes responsables.

D'un sujet à l'autre, Logan vint à aborder l'influence que j'avais eue sur sa vie. Une influence que je réfutais. Sans moi, il serait sans doute devenu le même homme, mais peut-être que cela lui aurait pris plus de temps. Je ne pensais pas être à l'origine de l'homme formidable qu'il était. Tout ce que j'avais fait, c'était lui montrer combien il était exceptionnel. Ca n'était pas moi qui avais fait de lui quelqu'un d'exceptionnel. Et, avec ou sans moi, je savais qu'il aurait fini par se caser, tôt ou tard. Parce que l'être humain n'est pas fait pour vivre seul et qu'une autre fille aurait certainement fini par succomber à son charme.

« Tu sais que c’est faux. Je ne me serais jamais posé… t’as été la seule à oser me défier. »
C'était vrai. J'avais été la seule à lui tenir tête. Parce que je détestais le voir se pavaner comme il le faisait. J'avais voulu le remettre à sa place. Et finalement, c'était lui, qui m'avait remise à ma place.
« Je n'ai pas réussi pour autant. En moins de temps qu'il en faut pour le réaliser, tu avais mis la grande Casey Forsythe K.O., en la faisant succomber à ton charme. »

Il avait fallu de peu de choses. De quelques provocations, de quelques regards, pour que mon cœur s'enflamme et que je tombe sous le charme de Logan. Au départ, ça n'avait pas tant été lui que j'avais aimé, mais ce challenge qui s'offrait à moi. Ce sentiment déclenché par chacune de ses provocations. Et avec le temps, j'avais fini par voir le jeune homme qui se cachait derrière tout ça. Un jeune homme formidable, duquel j'étais tombée amoureuse.

« Mais c’est toi, qui a rendu le challenge plus intéressant et plus… épicé ! j’me rappellerais toujours la tête de tes parents la première fois que tu m’as amené dans LE CHATEAU ! »
Je souris en repensant à ce jour là. Quand mon père avait posé son regard sur Logan, j'avais cru qu'il allait faire un attaque. Il était devenu livide, dans un premier temps, puis rouge écarlate. Il avait haussé le ton, puis quitté la pièce sans un mot de plus. Après ça, nombreuses avaient été les fois où j'avais invité Logan à la maison, poussant le vice jusqu'à provoquer mon père jusqu'au bout.
« J'ai cru que mon père allait faire une attaque ce jour là. J'ai su à son regard qu'il ne t'aimait pas. » A ça, et au sermon auquel j'avais eu droit le soir-même, mais dont je n'avais jamais parlé à Logan.

Revenant au moment présent, et après avoir partagé un instant de tendresse avec les deux hommes de ma vie, Alexys partit jouer dehors avec Hendrix. Profitant de ce moment où nous étions tous les deux, seuls, je confiai à Logan mon inquiétude de ces derniers jours quant à ces hommes qui trainaient autour de chez moi, près du club, et du restaurant aussi. J'étais persuadée qu'il s'agissait d'hommes de main de mon père... jusqu'à ce que Logan m'avoue qu'ils étaient en réalité du FBI et qu'ils étaient là pour nous protéger. Il était difficile de décrire ce que je ressentais. J'étais à la fois folle de rage et à la fois blessée de voir, qu'encore une fois, Logan m'avait tenu à l'écart. Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi trouvait-il toujours bon de me mettre à l'écart ? Cette décision me concernait aussi, j'avais le droit d'être au courant, non ? Malgré ma colère plus qu'évidente, Logan, lui, restait d'un calme surprenant.

« Je te l’aurais dit et il se serait passé quoi ? », me demanda-t-il, en plongeant son regard dans le mien.
« Il se serait passé quoi ? Je ne me serais pas inquiétée inutilement, voilà ce qui se serait passé ! »
Je secouai la tête, agacée. Il n'avait pas idée de ce que j'avais vécu ces derniers jours. J'étais devenue parano, j'avais cru devenir folle. J'avais même envisager d'acheter une arme pour me défendre et tirer sur l'un de ces hommes s'il venait à m'approcher. Chose que je n'étais pas prête à lui avouer, car je savais très bien comment ça finirait.
« Je voulais éviter ça. Dès qu’il s’agit de ton père, de cette protection, on en vient à se disputer, à chaque fois. J’ai pas envie qu’on en repasse par-là. J’ai merdé, c’est vrai… parce qu’une fois de plus, je sais jamais comment agir lorsque ton père est concerné. Je veux pas te voir souffrir… mais quoi que je fasse le résultat est le même. Ça te détruit. »
Je poussai un soupir.
« Si on se dispute c'est parce qu'à chaque fois qu'il s'agit de cette protection ou de mon père, tu te retrouves à comploter dans mon dos ! Tu m'avais promis, Logan. Tu m'avais dit que tu ne me cacherais plus rien. », lui rappelai-je, avant de baisser le regard. « Je ne suis plus une enfant. J'ai mon mot à dire dans cette histoire, et j'ai le droit de ne pas vouloir de cette protection. J'aimerais juste que tu respectes mes choix au lieu de me mentir pour que je subisse les tiens. Mon père a joué à ça pendant des années avec moi. J'aimerais que l'homme que j'aime se comporte différemment. C'est trop demander ? De quel droit, mes choix ne devraient-ils pas être respectés, hein ? »

Sans s'en rendre compte, Logan se comportait comme mon père. Il prenait des décisions pour moi, sans me consulter, et allait même jusqu'à me mentir pour que je ne sois pas au courant de ce qu'il manigançait. Je détestais cette attitude. Je détestais cette inégalité qui existait entre nous : il savait tout de moi, je lui confiais tout, même les choses les plus difficiles, et lui, pendant ce temps, complotait dans mon dos. J'avais l'impression d'être trahie, encore une fois.

Partir, c'était une solution comme une autre. Pas plus idiote que de passer ses journées sous les yeux de guignols incapables de quoi que ce soit. Dans le fond, j'étais consciente qu'un nouveau départ ne changerait rien. Que ça ne nous aiderait pas à nous débarrasser des douleurs du passé. Mais j'avais envie d'y croire, envie d'essayer, de tout recommencer, avec l'espoir qu'on puisse repartir de zéro, comme si rien ne s'était jamais passé. Mais Logan n'était pas prêt. Il voulait rester, pour le club, et tout ce que ce dernier représentait à ses yeux. Cet endroit restait son seul et unique lien avec celui qui avait été son père pendant des années. Je comprenais ce besoin qu'il avait de se rattacher à son bar, mais nous savions, l'un comme l'autre, que ça ne ramènerait pas Andy. Et nous savions tout aussi bien que cela n'aiderait en rien Logan à faire son deuil.

« J’ai… j’ai encore besoin de ses souvenirs… des photos, de certains objets… c’est stupide, je sais. » Je restai un long moment silencieuse, devant sa détresse. J'avais toujours été consciente du lien qui unissait Logan à Andy. Et si, lorsqu'on s'était revus pour la première fois, j'avais abordé le sujet avec lui, j'avais pensé qu'il avait plus ou moins réussi à se faire à sa disparition. Parce qu'il n'en parlait jamais. Je réalisai aujourd'hui que c'était tout l'inverse. Pire encore, je réalisai – véritablement – que, contrairement à moi, Logan n'avait pas tout perdu. Après notre divorce, il avait continué à vivre. Il s'était construit une vie autour de sa famille, de ses amis, et de son bar. Tout autant de choses auxquelles je lui demandais de renoncer parce que, de mon côté, je n'avais plus rien qui me retenait encore à Santa Ana. En dehors de Court', évidemment. Mais ici ou ailleurs, je savais que je pourrais compter sur ma petite sœur. « Je vais y réfléchir… vraiment. », reprit-il, après s'être ressaisi.
« Non. », soufflai-je, en secouant la tête. « Tu as ta vie, ici. Tu ne peux pas y renoncer, simplement parce que je te le demande. » Car je m'en voudrais terriblement s'il venait à tout abandonner pour moi. J'aimais Logan plus que tout. Je ne me le serais jamais pardonné si, par ma faute, il venait à être malheureux une nouvelle fois. Et cette détresse que j'avais vu dans son regard quelques minutes plus tôt me l'avait rappelé. « Je suis désolée. » soufflai-je, en faisant référence à son père et à tout ce que je lui avais demandé de laisser derrière lui. « J'aurais jamais dû te demander ça. » Je baissai un instant la tête, gardant le silence. Puis, plongeant finalement mon regard dans le sien, j'ajoutai, « Je sais ce que tu ressens, Logan. Si tu as besoin d'en parler... Je suis là. » J'étais sincère. Ca n'était pas des paroles en l'air. Je voulais être là pour lui.

Revenant au sujet de mon père, je lui avouai que je ne pourrais jamais l'affronter. Pas parce que je ne le voulais pas, mais parce que je n'en avais pas la force.

« Je te le demanderais jamais. Je respecte tes choix et tes décisions. Je veux juste nous aider à avancer et tirer un trait sur tout ça… Je pense que tant qu’on sera ensemble, les choses pourront s’arranger avec le temps. Tu veux bien me laisser faire ça, à ma façon ? » Parce que j'avais mon mot à dire, maintenant ?
« Quoi que je dise, tu n'en feras qu'à ta tête. » lui fis-je remarquer, non pas pour le mettre en colère, mais parce que c'était la stricte vérité. J'avais beau lui dire ce que je pensais, Logan continuait de n'en faire qu'à sa tête, animé par cet esprit de vengeance auquel je n'adhérais pas.

Enfermer mon père, être responsable de sa peine de mort... tout autant de choses auxquelles je ne pouvais me résoudre à participer. J'aimais Logan, et je détestais mon père mais agir de la sorte, c'était se comporter comme lui.

« Tu seras jamais comme lui. », murmura Logan, en croisant mon regard à travers le reflet de la vitre en face de nous. Appuyant sa joue contre la mienne, il continua, « Je fais pas ça par vengeance. Ça ne me plait pas de m’en prendre à lui… parce que je sais que ça t’atteint par la même occasion… mais ne crois-tu pas, que c’est peut être le moyen pour nous d’arriver à tirer un trait ? Pas uniquement toi et moi… mais pour Court’, ma mère, les parents de Danny, Liam… et nous… »
« Logan... ta mère et Court' ont perdu l'amour de leur vie, les parents de Danny ont perdu un fils, Liam, un ami... Il n'y a rien qu'on puisse faire à mon père qui les aidera à tirer un trait. » En quoi enfermer mon père les aiderait-il ? Ca ne changerait rien à leur douleur ou à ce manque qu'ils auraient à supporter tout au long de leur vie.

Ses doigts s'enlacèrent aux miens, et il posa finalement son menton sur mon épaule. Rassemblant tout mon courage, je lui confiai combien il m'était difficile d'imaginer reprendre une vie normale un jour. Ca n'était pourtant pas faute d'essayer. J'avais tout fait pour oublier ces quatre années, j'avais repris mes études, trouvé un job, un appartement. Mais rien de tout cela, rien de cette normalité que j'avais apporté dans ma vie ne m'aidait à envisager qu'un jour, tout puisse rentrer dans l'ordre. Enroulant finalement ses bras autour de ma poitrine, Logan déposa un baiser sur ma joue.

« On y arrivera ensemble. Il ne s’agit pas de récupérer ses années mais de se reconstruire… » Se reconstruire. Ca semblait tellement facile, dit comme ça. Mais j'avais l'impression que c'était mission impossible, et ce, malgré toute ma bonne volonté. Logan me rappela alors que j'avais une autre famille. Dans un premier temps, je songeai à celle que nous formions avec Alexys, mais lorsqu'il continua, et qu'il mentionna ce qu'avait dit Andy en apprenant notre mariage, je compris qu'il faisait allusion à Andy et sa mère. Ou plutôt, à sa mère, maintenant. Il m'assura qu'avec le temps, cette douleur se dissiperait. Il m'assura que j'étais une femme incroyable. La vérité, c'était que si j'étais une aussi bonne fille qu'il le disait, mes parents n'auraient jamais pu me briser de la sorte. Et si j'étais une mère aussi géniale qu'il le sous entendait, Alexys aurait eu une enfance beaucoup plus heureuse. Il ne pensait ça que parce que ses sentiments l'aveuglaient. Car la vérité était toute autre. M'accrocher à lui, comme il le suggérait... C'était ce que je faisais déjà. Je ne faisais que ça : me reposer sur lui. Et s'il venait par s'en lasser ? Quelque part, je savais qu'il fallait que je me débrouille par moi-même. Pour moi, comme pour lui.

« Tu en fais déjà tellement. Je ne veux pas devenir un fardeau pour toi », soufflai-je, tandis que ma main effleurait de nouveau la sienne.

Logan fit alors mention de ce petit garçon avec qui lui et Liam s'étaient liés d'amitié. Un certain Cory, qui était décédé d'une leucémie. Après ce coup dur, sa mère lui avais assuré qu'en cas de chagrin, on devait se servir de l'amour qui nous entourait, se concentrer fort dessus, en espérant qu'avec le temps, la situation serait moins difficile. Alors, bien sûr, comme il le disait, ça n'était pas un remède miracle, mais il avait raison : j'étais entourée par des gens qui m'aimaient. A commencer par lui et Alexys. Devais-je pour autant me reposer nécessairement sur eux ? Je ne voulais pas leur infliger ça. Quelque part, j'avais envie de les protéger, de les épargner. Et en ce qui concernait sa mère, même si je savais qu'elle m'aimait, je ne savais pas si je pourrais un jour lui parler. Après tout, j'étais celle qui avait brisé le cœur de son fils. Quoique Logan en dise, je n'oserai jamais lui parler. Tout comme je n'oserai jamais parler de tout ça à quiconque en dehors de Logan ou de Court'. Gardant le silence un long moment, je poussai finalement un long soupir. J'espérais tellement qu'il ait raison. Que les choses s'arrangent et qu'un jour, ma vie retrouve son sens. Me retournant pour me blottir dans les bras de Logan, je déposai mes lèvres sur les siennes. J'étais tellement désolée de lui faire vivre ça. De lui imposer une telle situation. J'aurais tellement aimé que les choses se passent différemment. Séparant mes lèvres des siennes, je croisai son regard.

« Merci » soufflai-je, avant de baisser les yeux. J'avais tellement peur de ne pas être à la hauteur. Tellement peur qu'il se lasse de celle que j'étais devenue, et de ne jamais retrouver la Casey d'avant. Parfois, je me disais que je ne méritais pas tout ça et pourtant, j'en avais besoin. J'avais besoin de ces moments passés avec lui et Alexys et ce, même si, dans le fond, j'avais l'impression de ne pas être à la hauteur de leurs attentes. « Je peux passer la nuit ici ? » demandai-je finalement, le cœur lourd de devoir passer la soirée seule.
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C. Logan Matthews
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeDim 29 Avr - 2:16


Contrairement à ce que Casey s’imaginait, je ne la mettais pas sur un piédestal. Elle était étonnante et pleine de ressources. Sauf qu’elle ne se voyait pas ainsi. J’essayais simplement de lui faire prendre conscience de ses qualités mais la plupart du temps, elle refusait d’admettre qu’elle était une personne incroyable. Très certainement en partie à cause de son père et de l’éducation qu’elle a reçue. On ne pouvait pas dire qu’elle avait connu la chaleur d’un foyer comme dans celui dans lequel j’ai été élevé. C’était même tout le contraire. Sa remarque me fit quelque peu glousser. Je ne serais jamais le genre à tyranniser notre enfant. J’avais plutôt eu une éducation laxiste. Toutefois mon père avait posé des limites mais très jeune j’avais été du genre à les franchir. C’était plus fort que moi, cette insolence et insouciance étaient deux traits de caractères majeurs de ma personnalité, même si aujourd’hui je tentais d’y être plus attentif et d’assumer mes responsabilités. Mais revoir ma position quand au charme de Casey, c’était inutile. « Pour quoi faire ? On sait tous les deux que tu feras ce que tu veux de moi. C’est qu’une question de temps à c’que j’devienne ton homme-objet. » Déclarais-je le plus simplement du monde, ce petit sourire au coin des lèvres.

Casey était une mère poule. Elle avait de bonnes raisons de réagir ainsi lorsque notre fils était concerné. On avait manqué les quatre premières années de sa vie. Rien ne pourra changer ça. Jamais, il ne nous sera possible d’effacer ses douloureux souvenirs. Cependant, je voulais qu’Alexys puisse profiter au maximum de son enfance, de faire des découvertes et vivre ses propres expériences. Le coup de la pizza, c’était loin d’être malin mais j’avais fait tellement pire à son âge. Ma mère en avait vu de toutes les couleurs. Evoquer la première bière d’Alexys, je sais que ça inquiète Casey mais d’ici-là, on aurait le temps de voir les choses venir. J’avais eu de bonnes bases d’éducation et si possible, j’aimerais les transmettre à Alexys. Il m’était nécessaire qu’il sache que peu importe ce qui lui trotte dans la tête, il pourra toujours venir nous voir et nous parler, à Casey et moi.

Rappelant à Casey sa première bière, j’étais conscient que ce moment faisait référence à l’un de ses nombreux défis stupides qu’on avait pu faire. A l’époque, tout était bon pour provoquer l’autre. Je ne savais pas résister aux challenges et Casey avait ce don incroyable pour m’obliger à dépasser mes limites, peu importe le sujet. Je savais pertinemment qu’elle ne tenait pas l’alcool. J’en avais de très bon souvenir. Il suffisait de se remémorer notre mariage ou encore du bal de promo. Casey et l’alcool, ça n’allait pas ensemble. Ça n’était une découverte pour personne. Mais ceci dit, lorsqu’elle était pompette, elle était encore plus provocante, ce qui a toujours eu pour effet de m’amuser. Riant à sa remarque, il m’était difficile de contenir ce rire dans ma gorge. « Le malheur ça serait plutôt que tu ne te souviennes pas d’une nuit torride dans mes bras. » Ironisais-je avant de poursuivre. « Si mes souvenirs sont exacts, j’aurais pu abuser de toi à plus d’une reprise mais vu que j’suis un mec sensationnel et bienveillant, j’me suis toujours contenté de m’assurer que tu ne t’étouffes pas dans ton vomi. » Que je réplique quelque chose, ça n’avait rien d’une surprise on a toujours été ainsi, ensemble. « Et quand est-ce que je pourrais juger par moi-même de cette fameuse échelle de résistance à l’alcool ? Parce que tu peux pas me dire ça, sans que je puisse en être témoin. » Ou comment continuer ce jeu de provocation ultime. Ça pouvait durer des heures. On le savait tous les deux mais on avait aussi conscience que la vie était courte et qu’on devait profiter de chaque instant ensemble que la vie nous offrait.

Quand j’ai imposé Alexys dans nos vies, je n’étais pas prêt à devenir père. J’ai même encore du mal à me dire que je suis père. Se promener avec lui et le présenter comme mon fils, aussi naturel que ça puisse être, j’éprouve toujours cet étrange sentiment. Je suis sensé être responsable mais ça n’est pas le bon adjectif pour me qualifier. Je fais des efforts, j’essaie de me souvenir de la façon dont mon père tenterait d’aborder ces situations mais j’étais bien loin d’être aussi doué qu’il avait pu l’être à mon égard. J’étais paumé. Toutefois, ce que j’avais pour moi, c’était ma détermination à vouloir établir une réelle relation avec Alexys et être un bon père. Même si je collectionnais les maladresses. Aux propos de Casey, je marquais un temps d’arrêt. Déclarant que si j’étais plus insouciant et instable, je lui demandais si elle déciderait de s’installer avec nous. C’était sans ambiguïté et à sa réponse je me mordis la lèvre. Elle avait raison et ça m’agaçait de devoir l’admettre. Parce que s’il y avait bien une chose que je ne me pardonnerais jamais, c’est de savoir que tous les deux souffrent de par ma faute. Je me contentais de baisser légèrement la tête, sans pour autant lui avouer qu’elle avait raison sur ce sujet.

Mon regard se posant sur Alexys, il était impossible de nier notre ressemblance. Alexys était à cet âge où les enfants copient les mimiques de leurs proches. Certaines mimiques sont spontanées et d’autres non. Casey voyait en Alexys ma copie conforme presque parfaite. Elle avait tort. Alexys avait hérité de nombreux traits de caractères de Casey. Une détermination et curiosité infaillible, un calme déconcertant et il était en train de développer un sens de la répartie que je n’avais découvert que chez Casey. Elle ne pourrait jamais nier qu’Alexys est son fils. Mais je comprenais qu’elle ne soit pas encore en mesure de s’apercevoir de ses petits détails. Elle avait très certainement besoin de passer plus de temps avec lui, pour le réaliser.

« Il a hérité du meilleur, mon physique de rêve… » ris-je en déposant un baiser au creux de la main de Casey qui caressait tendrement ma joue. « J’pense qu’on n’a pas à s’en faire. Y’a peu de chances qu’il se fasse virer du lycée et finisse une nuit en cellule par un mauvais concours de circonstance. Il peut pas faire pire que son père de ce coté-là. Il a tout de toi. Il est intelligent, réfléchi, studieux, calme… mais c’est tout de même un petit garçon. Et comme la majorité, ils ont tendance à être aventureux et turbulent. C’est dans notre nature. » Mais Alexys était un petit garçon aimant et très sensible. Il n’avait jamais peur de nous dire qu’il nous aime. Ce qui avait toujours pour effet de nous troubler, à chaque fois.

Remettre en question mes performances sexuelles, c’était uniquement dans le but de me déstabiliser et m’agacer au passage. Elle savait qu’à ce jeu, elle en paierait les répercussions. Que je sois malin elle n’était pas sans le savoir. Jouer sur notre alchimie était à double tranchant. L’attirance qui était la base de notre relation n’avait pas pris une ride au cours de ses dernières années. La preuve en était, la réaction physique que je provoquais par de simples baisers et une proximité réduite de nos corps. La laisser frustrée n’était pourtant pas une chose avec laquelle j’aimais particulièrement jouer. Sauf lorsqu’elle me provoquait ainsi. Et ça marchait. Son regard massacrant me fit rire. J’étais incapable de lui résister, et la réciproque se vérifiait également. Qu’elle me réponde qu’avec Alexys dans nos vies, on devait réfréner nos ardeurs, je secouais la tête. Elle avait tort. Alexys était notre fils, le fruit de notre amour et une responsabilité également. Mais il nous suffisait juste de bien choisir nos moments pour nos têtes à têtes. Tout simplement.

« Quoi ?! Non, rien n’a changé. C’est pas parce qu’on a un enfant que j’vais arrêter de fantasmer sur toi ou cesser de me concentrer sur toi. C’est une chose impossible. » déclarais-je sans l’ombre d’une hésitation. « On va juste devoir trouver des moments plus opportun pour nos corps à corps passionnés. » lui lançais-je avec ce sourire en coin. « T’inquiètes pas, j’vais nous élaborer un plan infaillible ! » rajoutais-je avec ce sourire victorieux sur le visage. Que je ne laisse pas Casey respirer, c’était l’une de mes forces. Je ne lui imposais pas toujours ma présence mais nous avions aussi besoin d’être ensemble. J’avais besoin de me balader avec elle, de l’observer étudier ou même de la tenir dans mes bras. Cette normalité me procurait un effet rassurant. J’avais l’impression qu’avec des moments comme ceux-ci, on bénéficiait enfin d’une vie normale.

En l’entendant réfuter l’influence qu’elle avait eue sur moi, je levais les yeux au ciel. D’accord, elle avait été la seule à me défier à l’époque. Mais il n’y avait pas eu que ça. Elle m’avait donné envie de voir où pouvait mener notre relation. Elle avait renforcé ce besoin de prise de risque mais encore plus, elle s’était infiltrée jusque dans mon cœur, m’obligeant à réaliser que je pouvais être un autre type, que celui qui papillonnait pour le fun. Je pouvais être un petit ami fidèle. Chose que je n’aurais jamais pu réaliser sans elle. « J’ai jamais eu à « mettre KO la grande Casey Forsythe », parce que même si j’adorais te provoquer déjà à cette époque, une chose m’avait sauté aux yeux : tu voulais être aimé pour toi. Ni pour ton nom, la puissance de ta famille ou encore les relations que ça pourrait apporter à celui qui s’intéresserait à toi… Tu voulais juste exister pour une personne désintéressé et pour qui l’argent ne serait jamais le moteur d’une relation. Juste pour la jeune fille que tu étais. C’est la chose la plus belle et la plus humaine au monde. » soufflais-je en glissant mes bras autour de son corps. « J’aurais jamais pu rêver de tomber amoureux d’une fille aussi passionnée, intelligente, résistante, drôle et sensible, que toi. Tu fais de moi, quelqu’un de meilleur, chaque jour. » Je le pensais sincèrement. Elle ne l’avait peut être pas réalisé mais elle m’avait aidé à devenir plus responsable. Dès l’instant où l’on a commencé à se fréquenter, ma vie ne tournait plus seulement autour de mes amis et des blagues débiles qu’on pouvait créer. Casey devenait de plus en plus importante et m’obligeait à grandir, sans que je le réalise.

La première fois que j’avais mis les pieds au château des Forsythe, j’avais su que son père ne m’aimerait pas. Après tout, j’étais le fils d’une artiste peintre et d’un patron de club. On ne pouvait pas dire que j’appartenais au même rang social que les Forsythe. Ça ne nous avait pourtant pas arrêtés. On s’aimait et faire le mur le soir, pour retrouver Casey dans le château, ça ne m’avait jamais fait peur. Ce qui avait dû aussi remonté son père, c’était mon insolence, mon audace et mon intrépidité. Je n’avais pas peur de lui. Pourquoi j’aurais dû, d’abord ? Il n’était qu’un père dont la fille fréquentait le même lycée que moi. « Oui, et il imaginait une seconde qu’avec moi, il était tombé sur un os ! Il ne pouvait pas me manipuler comme tes exs. » répliquais-je. Car j’étais bien celui qui avait compliqué son existence mais surtout, j’aurais déjà été prêt à tout pour Casey. J’en étais encore inconscient à l’époque mais dès qu’elle se trouvait à mon coté, ma vie prenait un tout autre sens. J’existais. « Il ne m’aime toujours pas. A croire que je suis pas un parti assez bien pour toi ! Alors que j’donnerais tout pour que tu sois heureuse. C’est le comble quand même. » fis-je en secouant la tête. « En te rejetant, il a pas idée de ce qu’il a perdu… Et moi, j’y ais gagné plus que j’aurais pu espérer. » finis-je en me penchant me vers elle, effleurant légèrement ses lèvres des miennes. « Ma princesse. »

J’aurais dû me douter que ce moment de tendresse passé tous ensemble, c’était l’ouragan Casey qui me tomberait dessus. Sa perspicacité me rendait les choses difficiles. J’étais coupable après tout. J’aurais du lui parler au lieu de garder pour moi, les détails concernant le dossier de son père. La mort de Danny n’était pas suffisante pour stopper une enquête du FBI et si je n’étais pas volontaire pour témoigner, tout serait très certainement différent. Sauf que j’avais omis de parler de l’affaire, des agents qui assurent notre protection et de tout un tas de détails. En grande partie pour la préserver. Les traits de son visage se transformaient à chaque fois que la discussion s’orientait vers son père. Et par-dessus tout, je ne supportais pas de la voir souffrir à cause de lui. Sauf que j’avais merdé une fois de plus. Elle allait m’en vouloir un moment. Continuera-t-elle, cependant à me faire confiance ? Je l’espérais mais en même temps, je ne pourrais pas la blâmer de douter de moi. A travers ses paroles, je pouvais pratiquement l’entendre me lâcher que j’étais comme son père et que je cherchais à la contrôler, moi aussi. Je détournais les yeux avant de secouer la tête. J’étais pas aussi calculateur. Je n’étais pas aussi vicieux. Elle pouvait me reprocher mes silences mais j’avais réellement pensé bien faire. Je voulais juste les protéger tous les deux. Quel mal, il y avait à ça ? Ça n’avait rien à voir avec un manque de respect de ses décisions.

Me passant une main lasse sur le front, je fermais les yeux avant de soupirer. Est-ce qu’elle voulait entendre ma version ou simplement déverser toute cette souffrance et rancœur qui la ronge depuis toutes ses années. « Tu as raison. » avouais-je à contre cœur. « J’aurais jamais dû faire ça… mais tous les jours, je vois cette souffrance en toi. Et chaque jour, je me dis que je dois trouver un moyen pour la faire disparaitre. La seule raison qui m’a poussé à ne pas t’en parler, c’était pour vous préserver tous les deux. Il vous a tellement fait subir au cours de ses dernières années. Ça me ronge jour et nuit de voir a quel point, il a été cruel envers vous. Tu peux pas m’en vouloir pour tenter de vous construire un futur plus sécurisant, plus stable… » achevais-je dans un murmure, replongeant dans mon mutisme. C’était trop tard maintenant. Le mal était fait. Elle garderait en mémoire ce souvenir horrible et je n’aurais plus d’autre choix que d’apprendre à vivre avec. Bien sûr, cette dispute ne signifiait pas que notre relation prendrait fin. Toutefois, je savais que c’était bien un problème à part entière. Son père était bien le sujet clé de nos désaccord. Mais c’était son père, je pouvais pas lui reprocher de l’aimer ou d’être insensible à son égard. « Je suis désolé de ne pas être à la hauteur de tes espérances, Casey. » Ma voix n’était qu’un faible murmure. Je ne m’étais jamais moqué d’elle ou des sentiments qu’elle éprouvait. On avait toujours été un couple atypique. A cette seconde, je réalisais qu’une fois de plus, son père parvenait à s’immiscer entre nous. Et j’en étais responsable. Chose qui suffirait à me détester pour un bon bout de temps.

Partir aurait pu être une solution dans d’autres circonstances. Ça peut encore l’être. Sauf qu’aujourd’hui, je ne suis pas prêt à laisser tout ce que mon père a bâti, derrière moi. Je me doute qu’elle doit avoir du mal à imaginer ce que peut représenter le club et Andy à mes yeux. Ma famille était mon filet de sécurité et le club me gardait suffisamment occuper pour m’empêcher de me disperser et de penser à autre chose. Alors oui, je n’étais pas prêt de lâcher prise. Je n’étais pas prêt à dire adieu à mon père. Au quotidien, j’éprouvais toujours ce besoin de m’asseoir dans le fauteuil de son bureau et de parler à sa photo. C’était stupide, j’en étais conscient. Rien ne pourrait le ramener d’entre les morts, mais ces choses-là me rassuraient. Je ne pouvais pas le laisser partir tout de suite, j’avais encore besoin de lui. Pourtant, je venais d’ajouter que je réfléchirais à sa proposition. J’étais sérieux. Je le ferais. Peut être pas immédiatement mais je le ferais. Seulement, je ne m’attendais pas à ce qu’elle change son fusil d’épaule. Relevant les yeux vers elle, je secouais la tête alors qu’elle m’avouait que je peux pas renoncer à ma vie, parce qu’elle me le demande. « Tu es ma famille. Tu es ma femme… Je le ferais pour toi. » murmurais-je sans détourner les yeux.

On était divorcé mais pour moi, ça ne faisait aucune différence. Je n’avais jamais cessé de l’aimer. Personne n’était comme Casey : courageuse, forte, intelligente, sensible et généreuse. Aucune femme que j’avais pu rencontrer ne lui était arrivé à la cheville. Je l’écoutais poursuivre alors qu’elle s’excusait. Elle pensait chacun de ses mots. Mon père était toujours un sujet délicat et alors qu’elle m’assurait qu’elle était là pour moi pour en parler, je réalisais qu’au cours de l’année passé, j’avais tout mis en œuvre pour éviter de parler de sa disparition. Je baissais les yeux et me mordillais la lèvre. « Je sais… » commençais-je, du bout des lèvres avant de déglutir et finalement relever mon regard dans le sien. « C’est juste… C’est plus facile de ne pas en parler… ça me donne l’impression que c’est moins réel. » soupirais-je en m’enfonçant dans le canapé. De tous les sujets qu’on pouvait aborder, mon père était bien celui qui me rendait le plus vulnérable. Parce que je ne voulais pas admettre sa mort, et encore moins accepter l’idée qu’il ne sera plus près de moi. Ça me brisait mais Alexys et Casey avaient besoin de moi. De ce fait, je préférais me focaliser sur eux que sur mes propres peines.

Concernant son père, elle ne me soutiendrait pas dans ma quête de vouloir l’amener devant la justice. Je le comprenais. Sa réaction était humaine. J’aurais exactement la même, si c’était mon père qu’on aurait voulu traduire en justice. Mais Forsythe avait volé des vies, il inspirait la peur chez beaucoup de personnes. Mon insouciance et mon intrépidité étaient le moteur de ma décision de participer à cette enquête. Je ne le faisais pas pour la blesser mais pour un futur plus sur. Je n’étais pas le seul concerné mais trop peu de personnes sont volontaires pour s’opposer à lui. Si je ne le fais pas, j’ai l’intime conviction que ça sera pire de jour en jour. Sa réplique me fit l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. Il était trop tard pour que je fasse machine arrière et elle le savait. « Si je lâche l’affaire, Court’ pourrait être la prochaine victime de l’un de ses plans machiavélique. Tu veux que j’laisse ça arriver ? » demandais-je, calmement. « Il a déjà fait trop de mal. J’me le pardonnerais jamais d’être resté passif alors que j’aurais pu l’empêcher de détruire la vie d’une personne de plus. Je dois le faire. » soupirais-je, malgré que je détestais l’idée d’être celui qui ferait du mal au père de celle que j’aime. Parce que même si elle n’en disait rien, je savais que ça l’atteignait d’une façon ou d’une autre.

Avec nos témoignages à Court’ et moi, l’avenir de son père était incertain. J’estimais que c’était un mal pour un bien. Je mentirais en disant que je suis insensible devant cette situation. J’ai conscience du mal que ça fait à Casey, mais doit-on pour autant laisser son père s’en sortir, alors qu’il a ôté des vies ? Elle avait raison, ça ne ramènerait jamais Danny et Andy. On ne tirera jamais un trait sur ses évènements. C’était justement ces moments qui nous définissaient. Ils nous aidaient à grandir et à nous affirmer. Ils forgeaient les personnes que l’ont deviendraient. « T’as raison. Ça changera rien… mais tu crois sincèrement qu’on doit pour autant vivre dans la peur jusqu’à la fin de nos jours, à attendre qu’il passe à l’action ? Il n’y a pas de solution idéale… je veux juste nous aider à nous reconstruire dans une atmosphère où nos peurs n’auront plus lieux d’être. » soufflais-je alors que nos doigts enlacés, je venais poser mon menton sur son épaule.

Casey n’était pas le genre à se confier aisément. Il fallait vraiment décrypter les signaux et être très proche d’elle, pour qu’elle en vienne à lâcher ce qu’elle a sur le cœur. Depuis son retour, j’essayais d’être patient et présent. Disponible pour elle, dès que je le pouvais, car elle devait savoir qu’elle pouvait me parler de tout. Il n’y avait pas de sujets tabous. Qu’elle se sente en sécurité mais également libre de ses mouvements et de ses paroles. Elle avait besoin de retrouver confiance en elle, et pour ça je n’avais trouvé qu’une solution. Lui faire confiance. C’était – selon moi – le moyen le plus sur de l’amener progressivement à accepter celle qu’elle est devenue.

Mes paroles pouvaient sembler fades et banales mais j’y croyais. On était encore ensemble aujourd’hui, on pourrait affronter cette situation et bien d’autres par la suite. On devait simplement prendre les obstacles un par un. Et même si aujourd’hui, elle ne voulait pas me croire lorsque je lui décrivais combien elle était une maman exemplaire et une petite amie incroyable, je continuerais de lui répéter chaque jour et de lui démontrer son courage, son obstination et cette détermination à toute épreuve dont elle a su faire preuve pour échapper à son père et revenir près de nous. Ça pourrait prendre des mois ou même des années, que je n’abandonnerais pas. Ses parents l’avaient brisé mais ils n’étaient pas sa seule famille. Dans sa vie, il y avait un bon nombre de personnes qui l’aimaient, la soutenaient et étaient prêt à donner bien plus pour l’aider. Elle avait juste besoin de le réaliser.

« Tu n’as aucune raison d’imaginer ça. Je t’aime et si dans ce monde, il y a une seule personne qui ne t’abandonnera jamais, c’est moi. » murmurais-je lorsque sa main se mit à caresser la mienne. « Si prendre notre temps n’était pas aussi important pour toi, je t’aurais déjà trainé à la mairie pour qu’on se remarie. Aujourd’hui plus que jamais, on a besoin l’un de l’autre… D’autant plus parce que j’ai aucune idée de comment on expliquera à notre fils à notre fils comment on fait les bébés. Et crois moi, j’suis certain que dans peu de temps, la question va lui venir à l’esprit… » finis-je en plaisantant doucement, tout en l’enserrant dans mes bras, après avoir déposé un baiser dans son cou.

Cory était un petit garçon dont je n’avais jamais fait mention. C’était un épisode de ma vie avec Liam qui remontait à notre enfance. L’un de nos premiers coups dur. Egalement celui qui a renforcé mon amitié avec Liam. C’était une épreuve que l’on a affronté ensemble et qui nous a apprit que la vie était un cadeau bien qu’elle soit fragile. D’une certaine façon, c’est pourquoi on est devenu si insouciant, vivant la vie à deux cent à l’heure, prenant chaque occasion que la vie nous offrait. A cette seconde, je voulais surtout que Casey comprenne qu’elle était entourée d’amour et que même si les miracles n’existaient pas, elle pouvait se servir de cet amour pour se relever et tenter d’aller de l’avant. On ne peut pas changer le passé mais on peut s’assurer et essayer d’avoir un avenir plus haut en couleur et c’était ce que je voulais pour elle. Qu’elle remette à rayonner. L’ancienne Casey ne reviendra peut être plus, mais ça ne m’empêche pas d’être amoureux de cette nouvelle Casey, bien que plus vulnérable et beaucoup plus maternelle. Après tout, elle n’a pas oublié comment me passer un savon.

Sans m’y attendre, elle pivota dans mes bras soudainement avant de sceller ses lèvres aux miennes. Ces moments volés avaient quelque chose de magique. J’avais comme l’impression de l’attirer dans ma bulle où il n’y avait de la place que pour nous deux. Séparant nos lèvres, son souffle forma un merci tandis que mes bras entouraient sa taille. Je me contentais alors de la garder contre moi un peu plus longtemps. J’étais là et je le serais pour encore plusieurs décennies au moins. « hun ! » soufflais-je alors en haussant un sourcil, tandis que lentement un petit sourire malin venait se peindre sur mon visage. Sa question en était d’autant plus amusante que cette maison lui appartenait autant qu’à moi. « Tu m’demandes si tu peux t’inviter dans le lit du maître ou si tu peux passer la nuit dans la chambre d’ami ? » lançais-je sans me démonter en baissant mon regard dans le sien. « Quoi qu’il en soit, tu sais que tu feras deux heureux. » Sa demande me touchait sincèrement, même si j’aimerais qu’elle réalise entièrement que sa place parmi nous, lui revient de droit. Ma main remontant à sa joue que je caressais doucement, je profitais de l’instant pour lui voler un rapide baiser. « J’veux te montrer quelque chose. Je reviens. » fis-je en rompant notre étreinte. Elle devait savoir. Comprendre. Du moins, j’avais besoin qu’elle sache. M’éloignant du salon l’espace de quelques minutes, je partis dans le bureau de mon père pour y chercher un document bien spécifique. A bien y penser, je devrais peut être le faire encadrer pour qu’elle réalise combien mon père était convaincu que personne d’autre qu’elle ne méritait un tel cadeau.

Revenant sur mes pas, je la trouvais à garder un œil sur Alexys et Hendrix qui jouaient toujours à l’extérieur. « Lis ça. » ajoutais-je en lui tendant l’acte de propriété de la maison. « Je n’étais pas l’unique bénéficiaire du testament de mon père. Il y avait toi, Liam, ma mère et moi, principalement. » commençais-je mon explication. « J’ai du passer près d’une journée à convaincre Liam d’accepter que mon père lui a légué 30 % du club. Tous les deux, vous faites partis de la famille. Il a toujours su que vous n’accepteriez jamais d’argent de sa part. Liam a des parts du club et toi, tu es copropriétaire de la maison et de bien d’autres choses. Parce qu’il vous aimait. Et je crois qu’il a toujours pensé qu’on était vraiment destiné l’un à l’autre… » marquais-je une pause, levant mon regard dans le sien. « C’que j’veux dire, c’est que cette maison est la tienne Casey. Tu n’as pas à me demander pour passer la nuit ici. C’est ton foyer. L’endroit le plus sécurisant et où tu seras toujours le bienvenue… parce que tu y as ta famille. » me rapprochais-je en lui montrant son nom sur l’acte de propriété. C’était chez elle. Et même si elle n’en voudrait pas, je n’étais pas prêt d’envisager de vendre la maison ou même de racheter sa part un jour. Parce qu’à mes yeux, Andy lui avait fait le plus beau cadeau du monde. Il lui a donné une famille, un foyer et la preuve d’un amour infaillible.
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Casey H. Forsythe
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeJeu 17 Mai - 21:56

« Pour quoi faire ? On sait tous les deux que tu feras ce que tu veux de moi. C’est qu’une question de temps à c’que j’devienne ton homme-objet. », lança-t-il, avec ce petit sourire au coin des lèvres lorsque je lui demandais s'il reverrait un jour sa position quant à mon charme irrésistible. Bien qu'amusée par sa remarque, je secouai légèrement la tête en signe de désaccord.

« C'est déjà chose faite. Tu as toujours été mon homme-objet, chéri. », lui fis-je remarquer, en sachant pertinemment qu'il réfuterait fermement mon affirmation, bien qu'elle soit on ne peut plus réaliste. Car quiconque connaissait Logan savait qu'il ne me fallait que quelques mots pour faire ce que je voulais de lui. Beaucoup auraient pu dire de lui qu'il était stupide, moi, je savais qu'il était simplement amoureux. Amoureux, et prêt à tout pour moi. Tout comme j'étais prête à tout pour lui, et pour Alexys. Une chose que peu de personnes pouvaient comprendre, à moins de connaître également ce sentiment qui nous habitait au contact de l'autre : cette délicieuse dépendance à laquelle nous nous étions peu à peu accoutumés, lui et moi.

Nous en vînmes par la suite à évoquer ma résistance à l'alcool. Une résistance qui se voulait plutôt faible, mais je refusais de le reconnaître devant Logan. Ainsi, j'évoquais devant lui une plus forte résistance que celle que j'avais eue auparavant. Lorsque Logan suggéra de la tester, je déclinai sa proposition, justifiant ma décision en lui expliquant que je ne voulais pas qu'il abuse de moi si jamais je venais à devenir vulnérable sous l'effet de l'alcool. Ma remarque eut au moins le mérite de faire rire Logan.

« Le malheur ça serait plutôt que tu ne te souviennes pas d’une nuit torride dans mes bras. » , rétorqua-t-il aussitôt, ce qui me fit immédiatement sourire. Il ne doutait vraiment de rien. Il reprit bien vite, « Si mes souvenirs sont exacts, j’aurais pu abuser de toi à plus d’une reprise mais vu que j’suis un mec sensationnel et bienveillant, j’me suis toujours contenté de m’assurer que tu ne t’étouffes pas dans ton vomi. » Logan ou la délicatesse incarnée. Je grimaçai à cette remarque-ci, avant de répondre :

« Quelle délicate attention. Je ne t'en serai jamais assez reconnaissante. », ironisai-je, dans un léger sourire.

« Et quand est-ce que je pourrais juger par moi-même de cette fameuse échelle de résistance à l’alcool ? Parce que tu peux pas me dire ça, sans que je puisse en être témoin. »

J'aurais dû me douter qu'il me provoquerait un peu plus, et qu'il chercherait à voir ce que j'affirmais de ses propres yeux. C'était du Logan tout craché. Mais céder à sa requête, c'était lui donner raison. Il me fallait donc éluder sa question, ou à défaut de pouvoir le faire, me trouver une excuse pour ne pas céder à sa demande. Désignant Alexys d'un signe de tête, je soufflai alors à l'adresse de Logan :

« Pas aujourd'hui, pour sûr. Je ne voudrais pas choquer notre fils. Mais... qui sait, peut-être qu'un jour, tu auras l'occasion de juger par toi-même de cette résistance, et, cette fois, tu n'auras pas à t'assurer que je ne m'étoufferai pas dans mon vomi ! » lançai-je, avec un sourire entendu.

Cette conversation, ces instants passés avec notre fils... tout autant de choses qui me semblaient naturelles et auxquelles je prenais peu à peu goût. Un semblant de normalité qui me donnait l'illusion qu'un jour, on réussirait à laisser le passé derrière nous pour pouvoir mener une vie normale, une vie dans laquelle seuls l'amour et la tendresse auraient leur place.

« Il a hérité du meilleur, mon physique de rêve… », me tira Logan de mes pensées en parlant justement de notre fils. Il déposa un baiser dans le creux de ma main tandis que je passais délicatement cette dernière sur sa joue. Je levai les yeux au ciel à sa remarque, avant de rétorquer :

« Ton physique de rêve, hein ? Tout ce que j'espère, c'est qu'il n'aura pas hérité de ta modestie ! »

Je n'étais pas sérieuse. Car, malgré les apparences, Logan était l'homme le plus modeste que je connaisse. Il était, certes, quelque peu charmeur, mais en dehors de cela, jamais je ne l'avais vu se vanter sur les choses qu'il possédait. Il avait été éduqué ainsi : Robyn et Andy l'avaient élevé de façon à ce qu'il soit un homme bon, ouvert sur les autres, et non centré sur lui-même. Et c'était en grande partie pour cette raison que j'étais tombée amoureuse de lui.

« J’pense qu’on n’a pas à s’en faire. Y’a peu de chances qu’il se fasse virer du lycée et finisse une nuit en cellule par un mauvais concours de circonstance. Il peut pas faire pire que son père de ce coté-là. » Ca, je l'espérais bien. Je posai rapidement mon regard sur Alexys, qui continuait son dessin, tandis que Logan continuait : « Il a tout de toi. Il est intelligent, réfléchi, studieux, calme… mais c’est tout de même un petit garçon. Et comme la majorité, ils ont tendance à être aventureux et turbulent. C’est dans notre nature. »

Il avait raison. Alexys ne serait pas toujours sage comme une image. Et j'en étais parfaitement consciente. Mais cela m'empêcherait-il pour autant de m'inquiéter pour lui ? Non, pas le moins du monde.

« En ce qui concerne son bagout, il a tout hérité de toi. Je n'ai jamais vu un enfant aussi à l'aise avec les filles. Un vrai séducteur. Comme son papa. » Tout ce que j'espérais, c'est qu'Alexys hériterait des qualités de son père et qu'il pourrait un jour rendre une femme aussi heureuse que je l'étais moi-même. « Je sais qu'on ne pourra pas toujours être sur son dos... », repris-je, avant de pousser un profond soupir. « Mais j'aimerais pouvoir éviter les inquiétudes que ta mère a eu à traverser. » Chose que Logan pourrait aisément comprendre. Surtout après ces quatre années passées loin de notre fils.

Bien rapidement, nous en vînmes à aborder un autre sujet. Les fantasmes de Logan ? Je les avais connus, à une époque. J'ignorais si j'étais encore le centre de ces derniers, comme il me l'affirmait, mais une chose était certaine : succomber à ces derniers s'avèrerait bien plus compliqué, maintenant qu'on avait Alexys avec nous. A ma remarque, Logan secoua vigoureusement la tête.


« Quoi ?! Non, rien n’a changé. C’est pas parce qu’on a un enfant que j’vais arrêter de fantasmer sur toi ou cesser de me concentrer sur toi. C’est une chose impossible. », déclara-t-il, ce qui me fit légèrement rougir. J'esquissai un demi-sourire lorsqu'il reprit, avec un sourire en coin, « On va juste devoir trouver des moments plus opportun pour nos corps à corps passionnés. T’inquiètes pas, j’vais nous élaborer un plan infaillible ! »

« C'est justement là où je voulais en venir. », lui fis-je remarquer. « Avant, on n'avait pas besoin de plan, ni d'attendre un moment opportun. » On avait eu pour l'habitude de faire ce qu'on voulait où on le voulait. Par amour, passion, ou parfois par pure provocation. Je pensais notamment à cette fois où nous l'avions fait sur le canapé de mon salon, juste avant que mes parents ne rentrent d'une énième soirée mondaine. « Maintenant... on se doit d'être plus raisonnables. » lui fis-je remarquer, avec un regard on ne peut plus sérieux.

Revenant au début de notre relation et de ce qui nous avait poussé l'un vers l'autre, je lui fis remarquer qu'il avait su me mettre KO en me faisant succomber à son charme.

« J’ai jamais eu à « mettre KO la grande Casey Forsythe », parce que même si j’adorais te provoquer déjà à cette époque, une chose m’avait sauté aux yeux : tu voulais être aimé pour toi. Ni pour ton nom, la puissance de ta famille ou encore les relations que ça pourrait apporter à celui qui s’intéresserait à toi… Tu voulais juste exister pour une personne désintéressé et pour qui l’argent ne serait jamais le moteur d’une relation. Juste pour la jeune fille que tu étais. C’est la chose la plus belle et la plus humaine au monde. » souffla-t-il, tandis qu'il enroulait ses bras autour de mon corps. Il avait raison. A cette époque, je rêvais du grand amour. Je rêvais d'un homme qui saurait m'aimer pour ce que j'étais, et rien de plus. Et cet homme, j'avais fini par le trouver en Logan. Il était l'amour de ma vie. Le seul homme qui avait su voir au delà des apparences. Le seul à avoir compris ce que mon cœur désirait véritablement. « J’aurais jamais pu rêver de tomber amoureux d’une fille aussi passionnée, intelligente, résistante, drôle et sensible, que toi. Tu fais de moi, quelqu’un de meilleur, chaque jour. » Je savais qu'il pensait sincèrement ce qu'il disait. Et pourtant, je n'arrivais pas à comprendre en quoi je l'influençais comme il l'affirmait. Avais-je une influence aussi positive qu'il le disait ? Je n'en étais pas certaine. Car il me semblait lui apporter si peu, comparé à lui.

« C'est moi qui devrais dire ça. » Sans Logan, je ne serais pas celle que j'étais aujourd'hui. Sans lui, je serais sans doute encore sous l'emprise de mon père, peut-être même que j'aurais pu finir par adhérer à ses magouilles, sous son influence. Au lieu de ça, Logan avait su me montrer le droit chemin. Il avait illuminé ma vie de son amour, et m'avait transformée. « Tu es l'homme le plus doux, le plus aimant, et le plus patient que je connaisse. Sans toi, je ne serais certainement pas là aujourd'hui. Tu as changé ma vie, Logan. Tu l'as rendue meilleure. » Je pensais ce que je disais, et ce, même si c'était mon histoire avec Logan qui avait été à l'origine de la haine de mon père. « Tu m'as appris à aimer, à faire confiance, à rêver... tout autant de choses que je n'aurais certainement pas faites sans toi. », poursuivis-je, avant de redresser la tête dans sa direction, pour croiser son regard. « Quand je suis avec toi, j'ai l'impression d'être... exceptionnelle. » C'était peu dire. Dès lors que je voyais cette lueur dans ses yeux, j'avais l'impression d'être la personne la plus importante en ce monde. Et il n'y avait rien de plus satisfaisant que de voir cet amour dans son regard. Un amour duquel je ne me lasserais jamais. A ses côtés, j'avais l'impression que le monde était à nos pieds. Et il n'y avait rien de plus grisant que ce sentiment.

Continuant sur les débuts de notre relation, nous évoquâmes la première rencontre entre mon père et Logan. Un moment mémorable. Lorsque mon père avait aperçu Logan, il était devenu blanc comme un linge. J'avais su, à son regard, qu'il ne le portait pas dans son cœur. Mais à l'époque, j'avais été loin d'imaginer que sa haine à l'égard de mon petit ami le pousserait à tant de cruauté. « Oui, et il imaginait une seconde qu’avec moi, il était tombé sur un os ! Il ne pouvait pas me manipuler comme tes exs. », poursuivit Logan. « Il ne m’aime toujours pas. », me fit-il remarquer. « A croire que je suis pas un parti assez bien pour toi ! Alors que j’donnerais tout pour que tu sois heureuse. C’est le comble quand même. » C'était peu dire. Tout parent qui se respecte devait souhaiter le bonheur de son enfant. Même si celui-ci passait par la présence d'une autre personne qu'on ne porte pas spécialement dans notre cœur. L'attitude de mon père à l'égard de notre couple était la preuve qu'il ne m'avait jamais aimée. Sans quoi, il m'aurait sûrement encouragée, au lieu de me priver de ce qui avait eu le plus d'importance à mes yeux, et ce, pendant des années. « En te rejetant, il a pas idée de ce qu’il a perdu… Et moi, j’y ais gagné plus que j’aurais pu espérer. », souffla-t-il, en se penchant vers moi pour déposer un tendre baiser sur mes lèvres. « Ma princesse. » J'esquissai un sourire à ces derniers mots. Je l'aimais tellement. Plus qu'il ne pouvait l'imaginer. J'étais certaine qu'il n'avait pas idée de l'importance qu'il avait dans ma vie. Et ce, en grande partie par ma faute. J'avais mis tellement de distance entre nous, qu'il m'arrivait de craindre qu'il ignore combien il importait pour moi, et combien sa présence m'était indispensable.

« Jamais plus, il ne m'éloignera de toi. Je t'aime Logan. Plus que tu ne peux l'imaginer. Grâce à toi, j'ai gagné une famille, une vraie. » Et ça, mon père ne pourrait jamais nous l'enlever. Nous avions retrouvé Alexys. Il était près de nous, et tout allait pour le mieux. Ainsi, j'osais espérer que mon père ne s'immiscerait plus jamais entre nous.

C'était, du moins, jusqu'à ce que Logan se voit dans l'obligation de me révéler ce qu'il savait au sujet de l'enquête sur mon père, menée par le FBI. Une enquête à laquelle il participait. Une enquête dans le cadre de laquelle nous nous étions retrouvés sous surveillance et ce, sans que Logan trouve bon de m'en parler. Ma réaction à la nouvelle ne se fit pas attendre. J'étais folle de rage. Une rage qui se justifiait au sentiment de trahison que je ressentais à cet instant. Logan m'avait menti. Et il aurait certainement continué son petit jeu, si je ne l'avais pas pris la main dans le sac. Comment pouvait-il espérer que je lui fasse confiance, après cela ? Je laissai ma colère se déverser sur Logan tandis que ce dernier encaissait en silence. Lorsque j'eus fini, il passa une main lasse sur son front, avant de fermer les yeux et de pousser un soupir.


« Tu as raison. » admit-il finalement. « J’aurais jamais dû faire ça… mais tous les jours, je vois cette souffrance en toi. Et chaque jour, je me dis que je dois trouver un moyen pour la faire disparaitre. La seule raison qui m’a poussé à ne pas t’en parler, c’était pour vous préserver tous les deux. Il vous a tellement fait subir au cours de ses dernières années. Ça me ronge jour et nuit de voir a quel point, il a été cruel envers vous. Tu peux pas m’en vouloir pour tenter de vous construire un futur plus sécurisant, plus stable… » Je restai un long moment silencieuse, incapable de répondre quoi que ce soit. Je savais qu'il avait gardé le silence pour me préserver. Parce qu'il avait cru bon de le faire. Mais il avait eu tort.

« Je t'en veux pas pour ça. », rétorquai-je, avant de pousser un soupir. « Je t'en veux pour avoir trahi ma confiance, pour m'avoir caché la vérité, et pour avoir cru bon de ne pas me laisser prendre cette décision seule. » expliquai-je, en croisant son regard. « Mon père m'a volé des années de ma vie. Il m'a privée de tout, y compris de la possibilité de prendre mes propres décisions. C'est trop espérer que d'attendre que tu agisses différemment ? »

J'étais peut-être dure. Certainement, même. Mais j'étais surtout blessée. Et j'avais l'impression que Logan ne mesurait pas l'importance que tout cela avait pour moi. Combien il était important pour moi que nous n'ayons aucun secret l'un pour l'autre. Surtout sur un sujet aussi sensible que celui-ci.

« Je suis désolé de ne pas être à la hauteur de tes espérances, Casey. », reprit-il, dans un faible murmure. Un instant, j'eus l'impression que mon cœur se brisait. Je me tournais brusquement vers lui, à la recherche de son regard. Comment pouvait-il dire une chose pareille ?

« Arrête. Je n'ai jamais dit ça, Logan. » Je n'avais aucune espérance. Et si j'en avais eu, Logan les aurait dépassées il y a bien longtemps. De bien des manières, il avait été plus qu'à la hauteur. C'était peut-être en grande partie ce pourquoi j'étais si déçue d'apprendre qu'il m'avait menti. Parce qu'il avait placé la barre tellement haut que j'avais – naïvement – pensé qu'il n'y aurait aucun secret entre nous. J'avais visiblement fait fausse route. «Je ne veux pas de secrets entre nous. Je veux pouvoir te faire confiance, sans avoir à le regretter. C'est trop demander ? » Etait-ce si insurmontable que cela ? Qu'y avait-il de si horrible dans ma requête ? Tout ce que je voulais, c'était qu'il soit honnête avec moi. Qu'on puisse mutuellement se faire confiance, comme avant. Avant que mon père ne nous éloigne et ne bouleverse nos vies toutes entières.


Partir, c'était une requête on ne peut plus égoïste de ma part. Je ne le réalisais qu'après-coup. Demander à Logan de renoncer à tout ce qu'il avait, simplement pour moi, était égoïste. Je ne pouvais pas lui demander de renoncer à tant de choses, ce pourquoi je m'excusais bien rapidement, avant de changer d'avis, en lui expliquant qu'il n'avait pas à renoncer à tout cela, simplement parce que je le lui demandais. « Tu es ma famille. Tu es ma femme… Je le ferais pour toi. » murmura-t-il, en gardant ses yeux plongés dans les miens. Sa femme. Il lui arrivait bien souvent de faire référence à ma personne de la sorte. Et à chaque fois, j'en étais touchée. C'était la preuve que, malgré notre divorce, ses sentiments pour moi étaient restés inchangés. Je lui adressai un faible sourire, avant de lui répondre, en secouant la tête :

« Ta femme ne peut pas te demander de renoncer à ta vie toute entière pour elle. » C'était pourtant ce que j'avais égoïstement fait, sans songer une seconde à la vie que Logan avait continué de mener, après mon départ. Je réalisais que, malgré mon absence, Logan avait eu une vie, sans moi. Une vie où il n'était peut-être pas épanoui, mais une vie dans laquelle il avait su trouver une certaine stabilité. Grâce au club, mais aussi grâce à son père, Danny, et Liam. Aujourd'hui, deux de ces éléments clé avaient disparu, et voilà que je me retrouvais à lui demander de laisser les deux autres. Je ne pouvais pas l'obliger à tout quitter. Ca n'était pas parce que rien ne me retenait à Santa Ana, en dehors de Logan, qu'il en allait forcément de même pour lui. Je le réalisais à présent.

Au sujet de son père, je lui fis savoir que j'étais là, s'il voulait en parler. Je n'avais jamais trouvé bon de prononcer ces mots, en grande partie parce que Logan évitait soigneusement le sujet, habituellement. Mais cette fois, les choses étaient différentes. En faisant référence à Andy, je pouvais voir la détresse dans le regard de Logan, une détresse que j'avais finie par oublier, avec les mois qui s'étaient écoulés, en partie parce que nous n'avions pas réabordé le sujet et que j'avais naïvement pensé que c'était bon signe. Je réalisais à présent que c'était tout l'inverse : Logan était loin d'avoir fait son deuil. Baissant un instant les yeux, il se mordilla la lèvre, avant de répondre :

« Je sais…C’est juste… C’est plus facile de ne pas en parler… ça me donne l’impression que c’est moins réel. », m'avoua-t-il, tout en osant finalement relever les yeux dans ma direction.

Il lui faudrait du temps, pour se faire à cette idée. J'étais loin de savoir ce qu'il ressentait. Je n'avais jamais perdu personne, avant. La seule personne que j'avais cru perdre était Alexys. Et quand j'avais cru à sa mort, j'avais sombré. J'avais gardé pour moi tout ce que j'avais sur le cœur, gardé ma colère, ma tristesse, ma rancoeur. Et ces dernières m'avaient détruites, à petit feu. Je ne savais peut-être pas ce que Logan ressentait, mais j'étais cependant bien placée pour savoir que tout garder pour soi était la pire des alternatives.

« Quand on m'a arraché Alexys, j'ai été dévastée. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. Pas même quand tu as signé les papiers du divorce. » commençai-je mon explication après une légère hésitation. « Il m'a fallu des semaines – des mois – pour surmonter ça, et pour retrouver la force de me battre. A mesure que le temps s'écoulait, je ne l'imaginais pas seulement grandir loin de moi, j'imaginais aussi le jour où je finirais par le retrouver. C'est ce qui me donnait la force de me lever, tous les jours. » C'était ce qui m'avait permis de tenir le coup, et ce, pendant bien longtemps. « Et... quand on m'a fait croire qu'il était mort... Une partie de moi s'est éteinte avec lui. » Ce qui pouvait sembler très certainement idiot aux yeux de beaucoup, car, en dehors de ces neuf mois de grossesse, je n'avais rien partagé avec mon fils. Il fallait croire que ces neuf mois avaient suffit à me faire développer cet amour maternel. « J'ai cru mourir, ce jour là. » Pire, j'avais voulu mourir. Parce que je n'imaginais pas une vie dans laquelle notre enfant, le fruit de notre amour, n'existe pas. Chose que je ne précisais cependant pas à Logan. « Je n'arrêtais pas de penser à toutes ces choses auxquelles je ne pourrais jamais assister. Sa première dent, ses premiers pas, son premier amour... tout autant de choses qu'on aurait été censés partager avec lui, et qu'il n'avait même pas eu le temps de vivre. Je n'ai jamais parlé à quiconque de tout ça parce que, prononcer ces mots à voix haute, c'était affronter la vérité : reconnaître qu'il était mort, et que je ne le verrai jamais grandir. J'ai tout gardé pour moi en pensant que ça me permettrait de garder une partie de lui en vie, dans mon cœur, mais... ça m'a juste menée vers la dépression. » Je n'allais pas jusqu'à dire que Logan était dépressif. Mais à tout garder pour lui, à ne pas prononcer ces mots à voix haute, il ne faisait que retarder l'échéance, et souffrir un peu plus. « Je sais qu'il te semble plus facile de ne rien dire, Logan, mais... crois moi, le silence te fera plus de mal que de bien. Si tu veux pouvoir faire ton deuil un jour, si tu veux pouvoir parler d'Andy sans avoir à ressentir cette immense douleur, il faut que tu le fasses. Ca ne te fera pas l'oublier, ni même tirer un trait sur lui. Mais si tu veux pouvoir avancer, si tu veux de libérer de cette souffrance, tu dois te débarrasser de ce que tu as sur le cœur. »

C'était le premier pas à faire. Un premier pas difficile. Je me rappelais encore du jour où j'avais moi même écrit à Logan pour lui faire part de la vérité. Ca avait été difficile, mais après avoir écrit cette lettre, après qu'il l'ait lue, je m'étais débarrassée d'un poids immense et ce, même si les choses m'avaient semblé bien compliquées. En parlant, en écrivant, en exprimant ma souffrance, j'avais laissé une partie de celle-ci derrière moi. Et même si cela n'avait pas totalement atténué ma douleur, ça l'avait néanmoins soulagée. Ca avait été un mal pour un bien.

Revenant finalement au sujet de mon père, j'expliquais à Logan que je ne pourrais pas l'aider à amener mon père devant la justice. Pas parce que je ne le voulais pas, mais parce que je ne le pouvais pas. Il était mon père, et ce, malgré tout ce qu'il avait pu me faire subir. Devais-je pour autant demander à Logan de renoncer à tout cela ? Quand bien même je le ferais une nouvelle fois, je savais qu'il ne m'écouterait pas. Parce que, quoi que je dise, il n'en ferait quand même qu'à sa tête.

« Si je lâche l’affaire, Court’ pourrait être la prochaine victime de l’un de ses plans machiavélique. Tu veux que j’laisse ça arriver ? »
« Non, bien sûr que non ! », m'emportai-je, angoissée à la simple idée que mon père s'en prenne éventuellement à ma petite sœur. Court' avait suffisamment souffert comme ça avec la mort de Danny. Mon père en avait suffisamment fait, de ce côté là. « Mais je n'ai pas non plus envie d'élever notre fils seule et d'avoir un jour à lui expliquer pourquoi son papa n'est plus avec nous. », rétorquai-je, bien malgré moi. « Tu peux le comprendre? » Je n'en étais pas certaine. Car, malgré mes mises en garde, Logan se croyait au dessus de tout ça. Au dessus de la cruauté de mon père.
« Il a déjà fait trop de mal. J’me le pardonnerais jamais d’être resté passif alors que j’aurais pu l’empêcher de détruire la vie d’une personne de plus. Je dois le faire. »
« Tu veux le faire », le corrigeai-je, sans plus attendre. « Personne ne t'y oblige, Logan. Et personne ne t'en voudra de n'avoir rien fait. » Il n'était pas responsable des actes de mon père, contrairement à ce qu'il pouvait bien s'imaginer. Je ne comprenais pas l'entêtement de Logan. Il disait vouloir changer les choses. Mais la réalité, c'était, qu'avec ou sans justice, rien de ce que nous avions tous perdu ne nous serait jamais rendu. Jamais nous ne retrouverions Danny, ou Andy. Ma sœur et Robyn avaient perdu l'amour de leurs vies, les parents de Danny, un fils, Liam, un frère, Logan, un père. En quoi mettre mon père derrière les barreaux arrangerait les choses ? Nous avions tous déjà tant perdu, que rien, ne pourrait soulager notre peine.
« T’as raison. Ça changera rien… mais tu crois sincèrement qu’on doit pour autant vivre dans la peur jusqu’à la fin de nos jours, à attendre qu’il passe à l’action ? Il n’y a pas de solution idéale… je veux juste nous aider à nous reconstruire dans une atmosphère où nos peurs n’auront plus lieux d’être. » souffla-t-il, avant de poser son menton sur mon épaule.

Je poussai un profond soupir, préférant ne rien répondre à cela. Que pouvais-je lui dire ? Que même si nos peurs finissaient par disparaître, on ne connaitrait certainement pas le bonheur auquel nous avions tant aspiré, des années auparavant ? J'avais parfois l'impression que tout était voué à l'échec, et que nous ne pourrions jamais retrouver ce que nous avions perdu. Nous nous étions retrouvés, et pourtant, je n'arrivais pas à mettre cette histoire derrière moi. J'avais cru qu'avec Alexys dans nos vies, les choses finiraient par s'arranger... Et si j'avais retrouvé le sourire grâce à mon fils, j'avais cependant définitivement perdu cette foi en l'avenir que j'avais eue auparavant. Je n'étais pas à la hauteur. Je savais qu'Alexys et Logan attendaient beaucoup de choses de moi, peut-être même trop de choses. Et si je n'étais pas capable de leur donner ce qu'ils attendaient ? Il était difficile de s'improviser mère. J'avais peur de faire des erreurs, peur de ne pas donner à mon fils tout ce qu'il méritait. Je voulais qu'Alexys ait une vie normale. Et paradoxalement, j'étais le seul frein à cet équilibre qui lui manquait aujourd'hui. Et si lui et Logan se lassaient d'attendre ? Je ne voulais pas être un fardeau pour eux. De la même façon, je ne voulais pas les voir souffrir par ma faute.

« Tu n’as aucune raison d’imaginer ça. Je t’aime et si dans ce monde, il y a une seule personne qui ne t’abandonnera jamais, c’est moi. », me murmura Logan en réponse à ma remarque. J'aurais aimé le croire. Mais je ne pouvais m'empêcher de douter, et ce, malgré son amour pour moi, malgré le fait qu'il m'ait déjà plus ou moins attendue pendant ces quatre dernières années. Oui, j'avais envie de le croire. Mais une petite voix ne cessait de me souffler que tout cela n'était qu'illusion. Et qu'il suffirait de peu de choses, pour que nos routes se séparent de nouveau. Machinalement, j'enserrai un peu plus sa main dans la mienne. Comme pour m'assurer qu'il ne me quitterait pas. Quelque part, j'avais besoin de cette assurance. Besoin de cette certitude. Besoin de savoir que, désormais, plus rien ne nous séparerait. Et ce, même si c'était trop beau pour être vrai. « Si prendre notre temps n’était pas aussi important pour toi, je t’aurais déjà trainé à la mairie pour qu’on se remarie. Aujourd’hui plus que jamais, on a besoin l’un de l’autre… D’autant plus parce que j’ai aucune idée de comment on expliquera à notre fils comment on fait les bébés. Et crois moi, j’suis certain que dans peu de temps, la question va lui venir à l’esprit…», reprit-il, en plaisantant. Je sentis ses bras enserrer doucement ma taille tandis qu'il déposait un léger baiser dans mon cou. Passant machinalement mes mains sur les siennes, je caressais tendrement ces dernières, avant de lui répondre :

« Tu sauras bien quoi lui répondre le jour où il te posera la question. Tu as toujours su faire preuve de beaucoup d'imagination pour tout ce qui touche au sexe. » Je ne disais ça que pour le taquiner. En réalité, je ne savais pas ce que nous viendrions à répondre à Alexys le jour où il nous poserait LA question fatidique. Une chose était certaine, s'il s'adresserait à moi, je l'enverrais certainement voir son père. Pas parce que je ne voudrais pas répondre, mais pour le simple plaisir de voir Logan tenter de se sortir de cette situation. Reprenant mon sérieux, je croisai un instant le regard de Logan à travers la vitre. « Ne me quitte pas. Jamais. » Plus qu'une mise en garde, c'était une supplication. Parce que j'avais besoin de lui pour vivre. Je n'imaginais pas un instant une vie dans laquelle il n'existait pas. C'était en grande partie pour cela que je m'opposais tant à ce qu'il témoigne contre mon père. Parce que, plus que jamais, je redoutais que le destin ne me l'arrache à nouveau, et définitivement, cette fois-ci.

Je me retournai bien rapidement pour me blottir dans ses bras. J'avais besoin de lui, besoin de son amour, et de ses bras réconfortants. Je savourais un moment cet instant avant d'oser lui demander si je pouvais passer la nuit ici. D'abord surpris par ma question, il finit cependant par esquisser un sourire.

« Tu m’demandes si tu peux t’inviter dans le lit du maître ou si tu peux passer la nuit dans la chambre d’ami ? », me demanda-t-il, en plongeant son regard dans le mien. Le lit du maitre. J'aurais vraiment tout entendu.
« Le lit d'Alexys sera trop étroit pour lui et moi. Mais à défaut du lit du maître, je pourrais me satisfaire de ton lit. Si tu veux bien de moi dedans, bien sûr...» répondis-je, pour le taquiner. Qui avait dit qu'il était forcément le maitre de cette maison ? A bien des égards, Alexys était le maître en question. Car ni Logan ni moi ne pouvions résister à sa petite bouille d'ange.
« Quoi qu’il en soit, tu sais que tu feras deux heureux. », reprit-il, ce qui me fit légèrement sourire. Je ne voulais pas m'imposer dans leurs vies. Même si j'y avais ma place, Alexys et Logan avaient leur routine ensemble, et je ne voulais pas que ma présence vienne à les perturber. Surtout en ce qui concernait notre fils. Pour sûr, j'avais déjà fait un heureux. Il ne faisait aucun doute qu'Alexys aussi se réjouirait de la nouvelle, bien que je savais déjà qu'une montagne de questions allaient me tomber dessus. Ce qui tombait sous le sens. Alexys n'était encore qu'un enfant. Il était difficile pour lui de comprendre pourquoi je passais quelques nuits avec lui et son père, sans pour autant vivre avec eux. La main de Logan remonta jusqu'à ma joue qu'il caressa avec douceur, avant de me voler un rapide baiser. « J’veux te montrer quelque chose. Je reviens. », lança-t-il, en se séparant de moi pour quitter la pièce. Me retrouvant seule dans le salon, je me retournais à nouveau vers la baie vitrée à travers laquelle j'observais notre fils jouer avec Hendrix. Un léger sourire se dessina sur mon visage en le voyant se rouler dans le sable pour imiter le chien.

« Lis ça. » lança Logan, en revenant, et en me tendant ce qui était visiblement l'acte de propriété de la maison. « Je n’étais pas l’unique bénéficiaire du testament de mon père. Il y avait toi, Liam, ma mère et moi, principalement. J’ai du passer près d’une journée à convaincre Liam d’accepter que mon père lui a légué 30 % du club. Tous les deux, vous faites partis de la famille. Il a toujours su que vous n’accepteriez jamais d’argent de sa part. Liam a des parts du club et toi, tu es copropriétaire de la maison et de bien d’autres choses. Parce qu’il vous aimait. Et je crois qu’il a toujours pensé qu’on était vraiment destiné l’un à l’autre… » marquant une pause dans son explication, il releva son regard pour croiser le mien. « C’que j’veux dire, c’est que cette maison est la tienne Casey. Tu n’as pas à me demander pour passer la nuit ici. C’est ton foyer. L’endroit le plus sécurisant et où tu seras toujours le bienvenue… parce que tu y as ta famille. », me souffla-t-il, en désignant mon nom sur l'acte de propriété. Ma maison. C'était de la folie. Cette maison était celle de ses parents. C'était la sienne. Et si, effectivement, ma place était aux côtés de Logan et Alexys, cela ne me donnait aucun droit sur cette maison.

« Logan... C'est la maison de tes parents. » Je savais ce qu'il voulait dire. Officiellement, cette maison était la nôtre – enfin, la sienne à mes yeux. Mais officieusement, cette maison resterait celle de son enfance. Celle dans laquelle il avait grandi aux côtés de Robyn et Andy. Et il le savait aussi bien que moi. « Alexys et toi y avez vos habitudes. Cette maison a beau être 'la mienne', c'est avant tout la votre. Je ne peux pas tout bouleverser dès que j'en ressens le besoin. Rien que pour ça, j'ai à te demander pour passer la nuit ici. » Si ça ne tenait qu'à moi, je passerais toutes mes nuits ici, avec les deux hommes de ma vie. Mais nous savions aussi bien l'un comme l'autre ce que ça signifiait : qu'on s'installe ensemble. Et je ne savais pas si nous étions prêts à ça. Il y avait encore tellement de choses qu'il nous fallait régler, avant de sauter le pas. Tellement de sujets à aborder. A commencer par le plus important : je ne voulais pas dépendre de lui. Chose qu'il ne comprendrait certainement pas, et qu'il serait difficile de négocier en acceptant un futur emménagement ici.

« Tu vas dormir ici, maman ? », nous interrompit Alexys en rentrant. Il avait visiblement surpris une partie de notre conversation. Me retournant vers lui avec un léger sourire, je hochai la tête en guise de réponse. Il m'adressa un sourire éclatant, avant de s'écrier : « Chouette ! » Il s'approcha de moi en me tendant les bras, et je ne perdis pas une seule seconde avant de le prendre dans mes bras. Il déposa un tendre baiser sur ma joue tandis qu'il enserrait mon cou de ses petits bras. Puis, il se retourna vers Logan, visiblement surexcité à l'idée que je passe la nuit ici. « Dis papa, ce soir, ça pourra être maman qui me liera une histoire ? »
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C. Logan Matthews
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MessageSujet: Re: CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars   CASEY&LOGAN ☜❤☞ we always knew that you were one of the brightest stars Icon_minitimeMer 6 Juin - 1:21


Elle divaguait totalement. Je n’étais pas son homme-objet. Pas encore, du moins. J’haussais un sourcil tandis qu’elle profitait clairement de la situation. « Pas si vite, Forsythe. J’ai pas signé de contrat qui stipulait cette fonction… donc je suis toujours ton provocateur préféré avec plus si affinités ! » renchéris-je avec ce sourire de vainqueur qu’elle me connaissait si bien.

Si j’étais honnête – ce que je refuse d’être à cette seconde – je dirais que ce besoin d’être tout pour l’autre relevait de notre entière relation. A vrai dire, elle pouvait littéralement faire ce qu’elle voulait de moi : je m’en moquais. Tout ce qui avait de l’importance à mes yeux, c’est qu’elle soit à nouveau près de moi. Que d’autres personnes trouvent notre relation étrange ou carrément destructrice, c’était leur opinion mais il n’en allait pas de même pour nous. Parce qu’on s’aime et la vie nous a apprit qu’il n’y a rien de plus fort que le véritable amour. Par le passé, je m’étais posé la question à bien des reprises. Chaque nuit la réponse me revenait sous la forme du visage de Casey. Alors qu’importe ce qu’on pourrait penser de nous, j’aime Casey et Alexys. Rien ne sera jamais plus important qu’eux deux dans ma vie.

Plus qu’une habitude, c’est un jeu auquel nous sommes incapables de résister. Un mélange de ping-pong, de défi et d’une répartie qui se renouvelle constamment. Il n’y avait jamais de réel gagnant. C’était uniquement le goût du challenge qui nous poussait toujours à provoquer l’autre. L’alcool était un sujet comme un autre. Ma remarque n’était pas de très bon goût mais certaines personnes auraient déjà pris la mouche pour moins que ça. Malgré sa grimace, je savais pertinemment qu’elle ne m’en tenait pas rigueur. Parce qu’elle sait que dans une situation pareille, je serais resté à veiller sur elle. Pour l’unique raison que j’ai toujours tenu à Casey et ce, même lorsqu’elle me faisait vivre un enfer au début de notre relation. Ce sourire mutin et communicatif m’avait toujours fait fondre. Son naturel provoquait toujours l’effet escompté sur ma petite personne. Quoiqu’elle en dise, certaines choses ne changeraient jamais. « C’est que j’prends tes intérêts très à cœur. C’est tout. » ça pouvait sonner comme un très mauvais jeu de mots. Derrières ces phrases énigmatiques et mes sourires en coin, elle savait qui se dissimulait. Le même type qui lui avait demandé de l’épouser à Tijuana presque cinq ans plus tôt

Mais il aurait été trop simple si je m’étais arrêté en si bon chemin. Alors oui, je voulais une preuve. Ça n’était pas comme si on venait juste de se rencontrer et qu’elle me testait pour connaitre mes limites. De ce coté-là, elle était consciente que je cherche bien souvent – voire à chaque fois – à avoir le dernier mot. Choquer Alexys. Hmm, pas faux. Mais elle ne s’en sortirait pas avec une pirouette pareille. « Marché conclu. Tant qu’à faire, j’m’arrangerais pour immortaliser ce moment et j’te repasserais la vidéo en boucle juste pour ma satisfaction personnelle… évidemment. » achevais-je en penchant la tête sur le coté, un sourire narquois naissant sur mon visage.

Ces moments passés tous les trois étaient primordiaux. Ça me rappelait la chaleur d’un foyer, d’une famille. Ma propre enfance. Celle où je n’avais à me soucier de rien. Celle où Liam et Danny venaient jouer à la maison et où, bien souvent, ça se finissait en catastrophe à cause de l’une de nos aventures musclées. Mais c’était les meilleurs moments. La famille et les amis, l’amour qui nous liait les uns aux autres. Des relations si fortes que le doute ne pouvait pas subsister. Alexys nous fait une confiance aveugle. Il a ses inquiétudes, ses peurs, mais il nous fait confiance et même si parfois il fanfaronne en m’entendant jurer comme un charretier, il est conscient que ni Casey, ni moi ne le laisserons tomber. Mes lèvres caressant l’intérieur de sa main, je souris contre sa peau à sa répartie. Ma modestie ! Levant les yeux au ciel, je lui adressais un regard en biais. « Ma modestie serait donc mon unique défaut ? Waouh ! Moi, qui pensais que c’était mon insupportable manie de me moquer des autres, de les pousser à bout et d’être le type le plus bordélique de ta vie. Tu m’surprendras toujours… Mais t’inquiètes, j’suis sur qu’il a bien dû hériter d’un ou deux défauts de ton coté aussi. » relevais-je innocemment en croisant son regard. Ça ne m’inquiétait pas qu’Alexys partage certain de mes défauts. Il apprendrait à vivre avec et puis, s’il est malin il saurait en tirer un avantage.

Dans le fond, notre fils ne risquait pas d’être pire que moi. Depuis plus de vingt ans, je faisais endurer un cauchemar à ma mère. C’était un moyen de montrer que j’existais mais aussi que j’aimais qu’elle se soucie de moi. Les premières années n’avaient pas été aisées. A l’époque, j’étais l’unique raison d’exister pour ma mère. Lorsqu’Andy est entré dans nos vies, les choses ont commencé à changer et la peur m’a poussé à me dépasser. Repousser toutes les limites. Pour rester le petit garçon à sa maman. Et finalement, je n’ai jamais su m’arrêter. Alexys ne sera pas forcément pareil. Il n’aura pas à jouer avec le feu comme je le faisais. Parce qu’il a vécu une expérience bien différente de la mienne. « Peut être… ou alors c’est que personne n’est capable de résister à cette bouille d’ange. » soulevais-je spontanément tandis que je sentais la conversation devenir plus sérieuse. A son soupir, je devinais que ça lui pesait sur le cœur. Que ces craintes avaient de bonnes raisons d’être fondées mais Alexys allait bien. « Ma mère a surmonté ça, Case… Et honnêtement, tant qu’il n’aura pas un Liam en culottes courtes pour meilleur ami, y’a peu de chances pour qu’Alexys rivalise avec l’enfer que ma mère a vécu. »

Que j’fantasme toujours sur Casey, ça n’était pas la découverte du siècle. Liam me faisait tourner en bourrique sur le sujet. Dès qu’il en avait l’occasion, il me faisait croire que Casey était au téléphone alors que c’était un de mes fournisseurs pour le club. J’me vengerais de lui mais Casey restait ma priorité. J’avais besoin de la voir tous les jours, de lui parler et si j’avais l’occasion de passer mes nuits avec elle, je ne m’en privais pas. Certes avec Alexys, on devait s’adapter pour se trouver du temps seul à seul, mais il ne s’agissait là que de quelques ajustements. Raisonnable ? D’où elle me sortait ce mot. Elaborer un plan, c’était simple. J’pouvais même élaborer une dizaine de scénarii pour qu’on se retrouve juste en tête en tête. Mais devenir raisonnable ? Elle avait perdue la tête. « Raisonnable, ça fait pas partit de mon vocabulaire… L’imprévisibilité c’est cent fois mieux. Et puis, t’as toujours aimé que j’te surprenne. » Soufflais-je dans son cou alors que mes lèvres venait frôler sa peau.

Faisant référence à notre relation qui était née au lycée, je lui rappelais pourquoi elle avait tant attiré mon attention et ces petits détails que j’avais perçu à l’époque. Elle m’avait fait découvrir une autre partie de ma personnalité. Mon coté attentionné, ma loyauté, à suivre mon instinct mais surtout à écouter mon cœur. Je me moque que ça puisse sembler fleur bleue. Casey avait changé ma vision du monde, elle y avait apporté de la couleur avec ses millions de nuances. Entre autres choses, elle m’avait également fait réaliser que j’étais quelqu’un sur qui on pouvait compter et ce, malgré les apparences. Sa réponse me fit doucement sourire tandis que je resserrais notre étreinte. « Le plus patient ?! Waouh, t’es sure de ne pas avoir besoin d’une paire de lunettes ? T’as pas oublié à qui tu parles quand même ?! » plaisantais-je avec bonne humeur. Avais-je réellement rendue sa vie meilleure ? Je n’en étais pas convaincu. Il suffisait de regarder du coté de son père pour se rendre compte qu’il était à l’origine de bien des désaccords et problèmes entre nous. Aurais-je pu néanmoins connaitre ce bonheur avec elle, si j’avais gardé mes distances avec elle ? Non, bien évidemment. Elle constituait mon bonheur tout entier. Sans elle, j’en venais à perdre mon entière identité. Tout en l’écoutant, son regard se plongeant dans le mien, j’ai conscience combien ce moment est particulier. Ces confessions, ces moments en tête à tête je peux les compter sur les doigts d’une main. Par-dessus tout, je sais combien il lui est vital de m’en faire part et ce même si ça doit lui être compliqué de se livrer ainsi.

« Tu l’as toujours été… exceptionnelle. J’ai simplement fait en sorte que ma présence te mette en valeur. Rien d’autre… » assurais-je dans un tendre sourire. « Et si je peux t’aider d’une quelconque manière à réaliser tes rêves… ou à rêver à nouveau, j’en serais honoré. » Sa beauté ne résidait pas uniquement dans ses traits physiques. Qu’elle soit ravissante, ça n’avait rien d’une surprise. Que les hommes se retournent sur son chemin, je sais que ça se produira parce que c’est dans la nature humaine, même si j’aurais envie d’arracher les yeux à ceux qui lorgneront sur elle. Mais surtout, j’ai besoin qu’elle sache que depuis des années elle m’a apporté bien plus que ce que j’aurais pu espérer. « Tu m’as appris à savoir qui j’étais… un type loyal, fidèle et qui n’a pas peur de prendre des décisions. Ce mec qui a suffisamment de force pour soutenir ceux qui lui sont cher… et plus que tout, tu m’as montré que je devais écouter mon cœur. » Ce qui n’était pas rien lorsqu’on était un macho comme j’en étais un au lycée. « T’as révolutionné mon existence. Sans toi, mes parents n’auraient jamais imaginé qu’un tel miracle puisse se produire ! » achevais-je en soutenant son regard.

Son père était un sujet épineux depuis toujours. C’était peu dire. On aurait pu croire qu’avec les années, sa rancœur se serait envolée. Sauf que c’était le contraire. Il me détestait littéralement et je n’arrivais pas à comprendre comment un père pouvait être aussi cruel envers sa fille, pour lui faire subir de telles expériences. J’admets qu’il puisse ne pas m’apprécier mais là, on en arrivait à friser avec l’extrême. Déposant un baiser sur ses lèvres, mes doigts se mirent à caresser sa peau alors qu’elle m’expliquait combien elle m’aimait et tout ce qu’elle pouvait détenir grâce à moi. Tout en la serrant dans mes bras, je sus à quel point il lui était vital que j’ai conscience de ses sentiments, c’était même plus que ça. Ma main remontant à son visage, je le caressais tendrement avant d’appuyer ma tête contre la sienne. « On est une famille qui t’aime et qui ne t’abandonnera jamais. T’as surtout gagné le droit d’être désormais heureuse. Tu le mérites amplement… après le courage dont tu as su faire preuve. » Soufflais-je tout bas, fermant les yeux, l’espace de quelques secondes, appréciant ce moment de sérénité avec elle. « Je t’aime Casey. Rien ne pourra jamais changer ça. »

J’avais été trop loin. Casey était apte à comprendre mon besoin de la préserver de son père. J’avais merdé sur toute la ligne mais en restant passif, j’avais l’impression de donner du contrôle à Forsythe sur nos vies. Mais c’était la vie de Casey et quand bien même je veux la protéger, elle seule est maitresse de son existence. Je pourrais peut-être influencer certains choix et décisions mais le faire à sa place était sans aucun doute ma plus grosse boulette. Car sur ce coup, j’avais simplement agis comme son père, décidant à sa place. Sa remarque faisait mouche, à n’en pas douter. « Bien sur que non. J’voulais éviter que tu t’inquiètes à cause de lui… » me justifiais-je, une fois encore, avant de lever les yeux vers elle. « J’suis désolé. » ça ne suffirait pas à arranger la situation à ce stade mais avec un peu de bonne volonté, tout était encore possible. Et par-dessus tout, j’avais foi en elle. En nous.

Me contentant de secouer la tête, je restais silencieux. Elle ne m’en demandait pas trop. C’était simplement qu’à trop vouloir la protéger, je réalisais que j’empiétais sur sa propre liberté et sur le contrôle de sa vie. Néanmoins, j’étais conscient que d’autres moments comme ceux-ci seraient à prévoir dans notre futur. Je la décevrais parfois, mais ça faisait partie de la vie non ? A cette seconde, je m’en voulais vraiment d’en être arrivé là au lieu de lui expliquer ce qui c’était passé. « J’suppose qu’avec quelques efforts de ma part, on pourra s’en sortir… Plus de secrets dans ce cas. C’qui veut aussi dire que ta patience va être mise à rude épreuve avec mon insupportable famille. Les Matthews ont pas pour habitude de faire dans la discrétion. T’es prête à signer pour ça aussi ? » Jusqu’à maintenant, elle n’avait pas idée de ce qu’incombait de devenir un membre des Matthews. A Santa Ana, nous étions qu’un clan très restreint. En Irlande, c’était tout autre chose. Une famille établie depuis de nombreuses générations à Cork. Si nombreuse que je serais même incapable de définir le nombre de cousin que j’ai exactement. Mais un jour, je lui présenterais les personnes qui en valent vraiment la peine, comme ma grand-mère adoptive.

Son désir de quitter cette ville, je le comprenais. Et je pourrais l’accepter, embarquer avec elle et Alexys dans le premier avion mais une partie de moi resterait ici. Jusqu’à maintenant, personne n’a jamais réalisé mon attachement au club, à Andy et à tout ce que ça représente à mes yeux. Mais pour Casey, je le ferais. Même si ça signifie devoir souffrir le temps de fermer ce chapitre de ma vie. Ces mots me touchaient sincèrement. « Tu n’m’demandes pas de renoncer à toute ma vie, mais de clore un chapitre pour qu’on écrive le suivant ensemble. C’est différent. » soulignais-je alors que la discussion venait à se diriger sur la disparition d’Andy. Un sujet auquel, j’utilisais généralement mon habileté mon détourner la conversation. Sauf que cette fois-ci, j’étais pris à mon propre piège. Je ne pouvais pas l’éviter. Pas avec Casey. De toutes les personnes de mon entourage, elle était certainement la plus à même de comprendre ma souffrance.

Tout en l’écoutant, je me demandais comment elle avait pu tenir. Comment elle avait pu continuer à vivre alors que parfois je me dis qu’il serait tellement plus simple de mettre un terme à cette souffrance une fois pour toute. C’était l’extrême, je le savais. Avoir de telles pensées, je savais que ni Casey, ni ma mère ne voudraient l’entendre. Andy avait été mon guide, celui qui me guidait en toute circonstance. Aujourd’hui, j’avais l’impression d’être lâché en pleine nature comme Robinson Crusoé sur son île. J’ignorais à qui ou à quoi me raccrocher. Je n’arrivais pas à combler cette souffrance et cet étrange besoin de revenir dans les lieux où l’on était ensemble. « J'ai cru mourir, ce jour-là. » Tournant la tête, je plongeais mon regard dans le sien. « J’y pense encore… parfois. » avouais-je en baissant la tête. « ça faisait des jours que j’y réfléchissais… quand Court’ est venue déposer ta lettre… » J’avais alors chassé temporairement cette idée de mon esprit, mais elle était toujours là. Parfois, je me réveillais en pleine nuit en me demandant à quoi rimait ma vie. Sans Casey et Alexys, j’avais la certitude que j’aurais mis fin à mes jours d’une manière ou d’une autre. Même si on dit souvent que c’est un acte de lâcheté. Pour moi, il ne s’agit que d’une souffrance interminable qui me consume.

Je n’oublierais pas Andy, elle avait peut être raison mais certains détails commencent déjà à m’échapper. « Je commence déjà à oublier des choses… des souvenirs, parfois le ton de sa voix, ses mises en garde… sa chaleur humaine… il n’aura même pas pu connaitre son petit fils. » plongeais-je ma tête entre mes mains. C’était l’un de mes plus grands regrets. Andy et Alexys ne se seront jamais connus. Si dans certaines familles, ça n’a aucune importance, à mes yeux ça l’est. Car il est celui qui m’a apprit l’importance de la famille. Relevant la tête après un long moment, j’évitais toujours son regard alors que les mots franchissaient mes lèvres troublés par l’émotion. « Tu m’accompagnerais lui rendre visite ? » Son corps avait été ramené à Cork, reposant dans la caveau familial mais à l’égard de ma mère et des personnes de Santa Ana, j’avais payé pour un emplacement et une plaque au cimetière de la ville. C’était une autre façon pour nous d’être près de lui, même si je n’ai toujours pas trouvé la force de lui rendre visite.

Revenant au sujet de son père, j’aimerais qu’elle comprenne que les gens ont trop peur de son père pour oser l’affronter. Qu’on me qualifie d’insouciant et irresponsable, je m’en moquais. Je pensais essentiellement aux familles et aux enfants qui ne grandiraient sans leurs parents parce qu’on aura laissé Forsythe faire sa loi comme il l’entend. Je n’agissais pas sous une impulsion de vengeance. Peut être un peu. Après tout, il m’avait séparé de ma famille et l’avait pratiquement détruite. Je comprenais mieux que personne l’inquiétude de Casey, cette angoisse dans son regard c’était une terreur qu’il m’était impossible d’oublier. Ses mots me faisaient mal. J’avais eu un père adoptif incroyable mais je n’ai jamais connu mon père biologique, alors oui je savais ce que c’était que d’éprouver un vide qu’on ne peut combler. Ne pas avoir de limites. Entendre sa maman pleurer toutes les nuits, sentir cette angoisse, cette peur sournoise qui surgit et s’accroit à la nuit tombée. Et ce, malgré tout l’amour que ma mère et Andy m’ont apporté, je sais exactement ce que c’est. « Tout c’que j’sais de mon père biologique, c’est qu’il était un bon musicien mais qu’il préférait sa drogue à ma mère et moi. » soupirais-je avant de me reprendre, soutenant son regard. « Toi et Alexys, vous êtes ma priorité. Il grandira avec nous, je te le promets. J’prendrais pas de risques inconsidérés. Vous ne me perdrez pas. » assurais-je en m’emparant de ses mains d’un geste nerveux.

Son angoisse était légitime. Son père ferait tout pour nous mettre des bâtons dans les roues et pour échapper à la machine judiciaire. Je comprenais sa motivation de me vouloir en dehors de cette enquête. Elle refusait de me perdre et j’étais bien placé pour comprendre cette angoisse. Combien de fois, je m’étais posé ces questions alors qu’il l’avait éloigné de moi ? Je secouais la tête à ses derniers mots. « Si… moi. J’me le pardonnerais jamais… je dis pas qu’on va arriver à coincer ton père, mais je me dois au moins d’essayer. » Pour qu’on puisse se sentir à l’abri. J’avais besoin de savoir que son père ne serait plus une menace directe pour notre famille, même si ça n’est que temporaire. Ça ne nous rendrait jamais ces dernières années, ni Danny, ni Andy mais au moins, je ne vivrais plus dans cette crainte qu’on m’annonce que l’un de mes proches a disparu. Et j’en ai besoin.

Certaines personnes verraient cette fragilité comme un défaut. Cette terreur qui parfois la domine lorsqu’il s’agit d’Alexys ou de moi. Elle n’a pas besoin de m’en parler pour que je le ressente. Les traits de son visage s’expriment d’eux même. Elle n’oubliera jamais ce qu’elle a enduré. Aucun de nous n’oubliera. Malgré toutes ses inquiétudes, j’essaie de la rassurer afin qu’on affronte ses difficultés ensemble. Pour l’instant, tout est encore compliqué et surtout, je crois qu’elle est encore perdue. Il y a encore de nombreux sujets que nous aurons à aborder avant d’envisager de vivre ensemble. Une part d’elle le veut, je peux m’en apercevoir lorsqu’elle pose ses yeux sur Alexys. Paradoxalement, c’est également cette décision à prendre qui vient à la faire douter. Cette angoisse et l’inconnu, savoir qu’il suffirait d’un grain de sable pour qu’on soit à nouveau séparé. Pourtant, elle est la personne qui me connait le mieux. Que jamais je ne la laisserais derrière moi. Sous aucun prétexte. Enroulant mes bras autour de sa taille, je tentais de la rassurer. Si elle avait besoin de m’entendre lui répéter jour après jour que je ne nous abandonnerais pas, je le ferais. A ma remarque, je sentis ses mains caresser les miennes. Parce qu’évidemment, je devrais expliquer à Alexys comment on fait les bébés ? Beaucoup d’imagination ? « Hun ! T’es sur de vouloir me laisser cette corvée ? J’pourrais toujours le mettre devant un porno. Il est intelligent, il comprendra vite que les garçons naissent pas dans les choux ! »

Je crois que le pire c’est que j’imagine tout à fait Casey dire à Alexys de venir me demander, juste pour me voir me dépêtrer de cette situation embarrassante. Casey saurait donner une explication plus imagée et bien moins cru que moi. La question ne se pose même pas. Ça tient de l’évidence. Après tout, j’étais incapable de retenir ce qui me passe par la tête, la plupart du temps. Et avec ça, j’osais à peine imaginer comment Alexys pouvait détenir une si bonne éducation, avec moi comme exemple. Ça semblait tout juste inconcevable qu’il puisse être mon fils. Mais l’inquiétude de Casey revint au galop. Croisant son regard dans le reflet de la vitre, sa détresse m’atteignit de plein fouet. Appuyant ma tête contre la sienne, je soufflais à son oreille pour qu’elle seule puisse entendre. « Jamais. Quoi qu’il puisse nous arriver. Je te reviendrais toujours entier… On est fait l’un pour l’autre, Casey. Je l’ai toujours su. » Je ne pourrais jamais supporter de vivre sans elle. Loin d’elle, oui. Mais pas dans un univers où elle n’existe pas. Mon équilibre ne tient qu’à son existence. Aujourd’hui plus que jamais, elle doit savoir combien sa présence m’est vitale.

Se retournant dans mes bras, je profitais de chaque seconde. De ses baisers, l’empreinte douce et passionnée de son regard, le parfum de sa peau. Toutes ses petites choses dont j’avais si longtemps rêvé. Je pouvais dorénavant en profiter pleinement. Si sa question me surpris sur le coup, ce ne fut que pour un court laps de temps avant qu’un sourire se peigne sur mon visage. Alexys était le maître de la maison ? Surement pas, on avait du lui administré du LSD pour qu’elle en arrive à une telle conclusion. C’était absurde. Alexys le maitre. Et quoi d’autre encore. « Dans mon lit, ça demande réflexion. C’est pas une chance que j’offre à toutes les jolies filles ! » la provoquais-je avant de soutenir son regard. « Un coup de bol que j’ai acheté un lit king size ! » ironisais-je avec ce sourire espiègle aux coins des lèvres. Ma mère m’avait même fait remarquer que depuis mon adolescence, Casey était la seule que j’avais ramenée à la maison. Elle était la seule que je voulais entre ses murs. Près de cinq ans plus tôt, on était à peine mâture pour savoir exactement ce qu’on voulait. Malgré notre séparation, aucune autre femme qu’elle n’avait mis les pieds ici. C’était bien plus qu’un signe à mes yeux.

Sa décision de rester ce soir me rendait fou de joie. J’ai beau savoir qu’elle ne va pas bien, la savoir près de moi, me rassure. Ça nous rapproche lentement de cette vie commune qu’on aurait du commencer à vivre des années auparavant. D’ailleurs Alexys a besoin de ses moments avec elle. Que ça soit au coucher ou le matin pour le petit déjeuner. La savoir près de nous aide littéralement Alexys dans son épanouissement social. Cette décision nous rendrait forcément heureux, même si je peux déjà sentir qu’une part d’elle, lutte pour se préserver. Sa crainte des répercussions d’avoir pris une telle décision, même si ça n’était que pour une nuit. Le temps d’une caresse et d’un rapide baiser, je m’éloignais l’espace de quelques minutes. Juste le temps pour dénicher un papier.

Je voulais qu’elle sache. S’il ne devait plus y avoir de secret entre nous, je me devais au moins de lui révéler ce qu’Andy avait fait pour elle. Lui faire réaliser combien, elle comptait pour lui. Je ne pourrais jamais parler au nom de mon père mais secrètement, j’avais l’intuition que Casey devait se douter de l’attachement que mon père lui portait. Ainsi, en nous nommant propriétaire de la maison, c’était un autre moyen pour lui assurer qu’elle avait toujours une famille. Une qui ne l’abandonnerait jamais.

Cette réponse je m’y attendais. Je savais qu’elle rétorquerait que c’est celle de mes parents. Celle de mon enfance. Me pinçant les lèvres, j’allais l’interrompre lorsqu’elle reprit qu’avec Alexys nous y avons nos habitudes et qu’elle ne veut pas tout bouleverser. Un sourire naissant sur le visage, je secouais la tête après quelques secondes de réflexions. « T’as raison. C’était la maison de mes parents, celle où j’ai grandit… C’est également celle où ton fils sème ses céréales comme le petit poucet. » plaisantais-je en croisant son regard. « Les habitudes sont faites pour être changées. On a envie de t’avoir près de nous. Pas seulement moi… Il aimerait se réveiller tous les matins et que tu sois là. » soufflais-je tout en craignant sa réaction. Qu’elle parte au petit matin avant qu’Alexys se réveille, c’était une chose que je pouvais comprendre. Parce que la séparation lui était toujours insupportable. Mais Alexys avait de plus en plus besoin d’elle. « Je cherche pas à t’obliger à venir vivre ici. On a beaucoup de sujets à aborder avant d’envisager de vivre ensemble, et j’comprends que tu puisses êtres mal à l’aise dans cette maison. Quand tu seras prête et que tu voudras une maison à nous, rien qu’à nous… on pourra chercher ensemble. Personne ne t’obligera à vivre ici, si tu ne le veux pas. » assurais-je dans un tendre sourire tandis que mon regard tombait sur mon alliance qu’elle portait toujours autour de son cou. Un sentiment de plénitude m’envahissait. Maintenant plus que jamais, on se rapprochait lentement du couple qu’on aurait du former des années plus tôt. « En attendant, j’ai une proposition pour toi. » Relevant les yeux dans les siens, je repoussais une mèche derrière son oreille sans la quitter des yeux, d’une main quelque peu hésitante. « Vu qu’on aura besoin de temps et d’ajustements… je pensais que peut être si tu venais passer deux ou trois nuits par semaine avec nous, ça nous permettrait de prendre nos marques progressivement. Tu pourrais passer plus de temps avec Alexys… T’aurais pas forcément l’impression de tout bouleverser. Et puis… il me demande toujours le samedi, si tu seras là pour la soirée Disney ! Qu’est-ce que t’en penses ? » J’étais conscient que ça pourrait l’effrayer. Ou plutôt l’inquiéter. Son regard la trahissait. Je voyais qu’elle voulait plus de temps avec nous. Elle en crevait d’envie et en même temps, elle semblait craindre des conséquences. Ce qu’il pourrait advenir. Comme si tout ça n’était que le fruit d’un rêve auquel, elle ne peut pas croire parce que la vie est bien plus cruelle que ça. « Je t’impose absolument rien, Case. Te rappeler à quoi ressemble ces instants de bonheur ensemble, j’pensais que ça pourrait être une bonne idée… T’as le droit de refuser, j’te le reprocherais pas. » Elle avait trop souffert. Elle avait besoin d’avancer lentement et peut être qu’à cette seconde, j’en demandais trop. D’ailleurs, y’avait un bon nombre de chance pour que j’m’y prenne à l’envers mais j’avais confiance en ses sentiments pour nous. Elle était prête à tout pour Alexys et moi, je pouvais le sentir et le lire dans ses yeux.

Dans le silence qui s’installait, c’est la voix d’Alexys qui nous interrompit alors que je n’avais pas noté qu’il était rentré. Sa question puis sa réaction ne se firent pas attendre. Evidemment qu’il était heureux. Chaque seconde passée avec Casey était un moment de bonheur. On formait une famille, même si notre situation était particulière. Grimpé dans les bras de Casey, le regard vif et visiblement excité à l’idée que Casey reste cette nuit, il embraya sans l’ombre d’une hésitation : « Dis papa, ce soir, ça pourra être maman qui me liera une histoire ? » Plissant les yeux, mon regard passa de mon fils à Casey, puis inversement. « Tu crois que maman saura faire la voix de Geppetto et de la vieille sorcière maléfique ? » demandais-je avec un très léger sourire en coin. J’avais aucun doute des capacités de Casey dans son rôle de mère. Elle était parfaite avec Alexys : douce, patiente, aimante, dévouée, disponible. Tout ce qu’un enfant de son âge rêve d’avoir. Elle lui apportait bien plus que ce qu’elle pouvait imaginer. « Tu sais comment ça marche. Si tu lui lis une histoire, tu devras m’en lire une aussi ! Faut pas faire de jaloux ! » relevais-je alors avant de lever sa main à mes lèvres. « T’es certaine de pouvoir survivre à une nuit avec nous deux ? » la taquinais-je alors, fier de moi et simplement heureux de les avoir tous les deux. Un instant parfait. Juste avec eux. Ils étaient tout ce dont j’avais besoin à cette seconde précise.
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